Mourinho digère mal ses retrouvailles
Il faut une première à tout. José Mourinho n’avait jamais perdu à domicile contre une équipe qu’il avait auparavant entraînée (douze victoires en treize matchs, entre championnat et coupes). Pour ses retrouvailles un peu particulières avec Frank Lampard, qui a gagné des titres à Chelsea sous ses ordres, le Portugais s’attendait à une autre issue. Mais comme en 2018, lorsqu’il était entraîneur de Manchester United et l’ancien milieu de terrain à la tête de Derby County, Mourinho a encore perdu contre Lampard l’entraîneur. Le technicien anglais de Chelsea avait mieux préparé cette rencontre, notamment sur le plan tactique.
Le coup tactique de Frank Lampard
L’élève n’a pas encore dépassé le maître, mais il a bien appris la leçon. Le coup tactique de Frank Lampard a fonctionné à merveille avec un onze articulé en 3-4-3, qui a posé d’énormes problèmes aux Spurs, en particulier sur les côtés et à l’intérieur du jeu. Il y avait cet après-midi beaucoup plus d’envie et de détermination, d’assurance, dans tout ce qu’ont entrepris les Blues de Chelsea, comme si Mourinho n’avait pas réussi à insuffler cette énergie positive à ses propres joueurs.
Le jeu direct trop prévisible des partenaires de Dele Alli, à côté de son sujet, a facilité le travail de la défense à trois des Blues, lesquels se sont baladés entre les lignes. Empruntés physiquement, en grande difficulté techniquement, les joueurs de José Mourinho étaient étrangement absents des débats.
Où sont passés les Spurs?
Les Blues étaient chez eux au Tottenham Hotspur Stadium. Les Spurs ont laissé Chelsea développer son jeu et n’ont, en revanche, jamais diffusé l’impression qu’il recevait l’adversaire en terrain hostile ce week-end. Une telle physionomie dans un derby londonien électrique était difficilement prévisible. En souffrance dans la construction contre une équipe qui a bien fermé les espaces, les Spurs n’ont jamais réussi à progresser balle au pied en première période, ni à trouver Dele Alli à l’intérieur du jeu.
Le premier but est venu sanctionner les manques de Tottenham dans l’agressivité. Serge Aurier, à la rue dos au jeu, sur un corner tiré côté gauche, a laissé Willian s’infiltrer sans casser la distance, permettant au Brésilien d’armer sa frappe pied droit. L’attitude du latéral droit résume à elle seule une partie des difficultés rencontrées par les Spurs dans ce match.
Gazzaniga dégoupille, Son craque
Le comportement des joueurs de José Mourinho a pu surprendre parfois. Dans quel état d’esprit sont-ils arrivés au stade, ce dimanche? Etaient-ils seulement eux-mêmes? La question sera peut-être posée au gardien Paulo Gazzaniga, auteur d’une invraisemblable sortie kamikaze devant Marcos Alonso, la jambe tendue et le pied en avant, sabre au clair. Le cri d’effroi de Davinson Sanchez, en retrait de l’action, permet de mesurer la violence du geste, qui aura coûté un penalty justifié et le but du break aux Spurs. On se dit alors que Tottenham a touché le fond à domicile, mais c’était avant que le Sud-Coréen Heung-Min Son dégoupille à son tour et ne soit expulsé par l’arbitre pour avoir essuyé ses crampons sur les côtes de Rüdiger.
Deux buts de retard à remonter sans idée, à dix qui plus est, Tottenham ne pouvait pas espérer beaucoup mieux qu’une défaite par deux buts d’écart.
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