Memphis Depay n’a pas la langue dans sa poche. Il n’a pas non plus toujours eu de bonnes relations avec ses coachs. Il le prouve une fois de plus dans son nouveau livre « Heart of a lion » où il revient sur ses saisons compliquées à Manchester United. Dans l’oeil du cyclone, ses anciens entraîneurs Louis van Gaal et José Mourinho.
Van Gaal, entre déception et incompréhension
Le charismatique ailier était arrivé chez les Red Devils en 2015 sur la volonté de van Gaal après une saison exceptionnelle au PSV Eindhoven (meilleur buteur d’Eredivisie avec 22 buts en 30 matchs). Mais l’idylle entre les deux néerlandais en Premier League ne s’est pas déroulée comme prévu: « Je devais suivre les ordres de van Gaal, sinon je perdais ma place dans le 11. van Gaal n’aime pas les joueurs qui ne suivent pas ses instructions. À ce moment-là, je savais que je ne pouvais pas tirer le meilleur de mon jeu: rester sur le côté gauche, faire l’essuie-glace entre l’attaque et la défense… »
Depay se trouve alors dans une contexte difficile à cerner: « Je ne le comprenais pas. Tu m’achètes pour mes qualités exprimées au PSV et dans l’équipe nationale. Mais après ça tu me mets dans un rôle où je ne peux plus jouer de cette manière. Ma liberté sur le terrain était limitée, ce qui signifie que tu limites ma qualité première ». Il terminera son aventure à Manchester avec seulement 5 buts en une trentaine d’apparitions.
La dépression avec Mourinho
L’arrivée de José Mourinho sur le banc des Red Devils en 2016 aurait pu le remettre sur les rails. Mais c’est tout le contraire qui se produit. Jamais le coach portugais ne daigne accorder sa confiance à Depay, qui n’aura que quelques entrées en jeu en coupe à se mettre sous la dent. Une situation plus que compliquée s’installe. Son moral est touché: « Pendant cette période, j’ai perdu le feu sacré. Après l’entraînement je rentrais chez moi et je ne voulais voir personne. C’était une période très dure mentalement. Et ça s’empirait de jour en jour. »
Au point que l’attaquant de l’Olympique Lyonnais tombe dans une période de dépression: « Vue de dehors j’avais une belle vie: je faisais partie d’un des plus grands clubs du monde, je vivais dans une maison magnifique avec piscine, avec mon meilleur ami Gigi, je roulais en Rolls Royce… Mais pourtant j’étais totalement dépité. Pour la première fois de ma vie j’avais perdu la joie de jouer. La plus belle chose dans ma vie, le foot, m’a donné un sentiment terrible de tristesse. La frustration montait de plus en plus chaque jour et je ne savais pas comment changer ça »
Un nouveau club et… une foi accrue
Depuis, Memphis Depay s’est relancé du côté de Lyon. Mais a surtout trouvé un moyen d’expier sa colère contre lui-même: « Maintenant je sais quel était le vrai problème. Non seulement je m’étais perdu, mais j’ai aussi négligé ma croyance en Dieu. C’était la vrai raison de mon sentiment de solitude à Manchester. Tu ne peux pas surmonter ce qu’il s’est passé quand tu gères tes problèmes seulement par ton propre prisme ».
Aujourd’hui, celui qui va jouer la Ligue des Nations avec les Pays-Bas semble avoir pris du recul sur son aventure dans le nord de l’Angleterre. Plus que ses anciens coachs, l’attaquant sait qu’il doit aussi s’en prendre à lui-même: « Je me cachais derrière l’idée que c’était ma première aventure à l’étranger, que je devais m’adapter au haut niveau de la Premier League. Mais malgré ça j’avais les capacités pour faire mieux. Quand je regarde en arrière, une seule conclusion est à sortir: je me suis perdu et j’ai perdu Dieu. Donc il n’y a qu’une seule personne à blâmer: moi, et personne d’autre ».
Des confessions touchantes d’un joueur qui dans sa jeunesse a dû faire face à l’absence de père, au harcèlement et à une enfance violente. De nombreuses épreuves qui lui ont forgé un caractère fort qu’il exprime désormais sur la pelouse du Parc OL, au plus grand bonheur des supporters lyonnais.
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