« Ma femme râle toujours, elle n’aime pas le foot. A la maison, nous avons une télé chacun. On évite les engueulades comme ça! » Même à la maison, Maurice Descamps ne peut pas s’en empêcher. Le foot, mais surtout le Stade Portelois, font partie intégrante de sa vie, comme nous l’a confirmé la rédaction de Le Boulonnais. « Mon épouse ne viendra pas au match, elle s’en fout complètement, poursuit-il. Et puis, ma petite fille est là, donc la famille avant tout… » Un instant de lucidité pour celui que les Portelois surnomment « Momo », mais qui ne devrait pas l’arrêter ce samedi matin, lorsqu’il se préparera pour cette journée historique dans l’histoire de « son » club.  
 
« C’est avant tout un passage de témoin dans la famille. Mon père, mes oncles ont joué au Portel »: pour Maurice, il n’a jamais été question d’aimer ou vibrer pour une autre équipe. Né dans cette ville, située sur les bords de la Côte d’Opale (à une quarantaine de minutes au sud de Calais), il a vécu toutes les émotions possibles et imaginables pour un passionné de football. « J’ai commencé à douze ans, je voulais faire comme mon père. C’était une star par ici, un véritable héros pour moi », détaille-t-il. C’est donc tout naturellement que le jeune Maurice débuta dans les équipes de jeunes du club.  

« J’ai été infidèle au Stade Portelois pendant quatre ans »

L’histoire d’amour avec « son » club ne fût pas toujours aussi intense. La faute à une obligation professionnelle qui contraignît « Momo » à se rendre dans la capitale. « Je devais faire mes classes en tant que facteur, j’ai continué à jouer au foot à l’ASPTT Paris », justifie Maurice. Un exil loin du stade Amour-Sergent (nom du fondateur du club en 1924) qui lui fût difficile à vivre. « J’ai été infidèle au Stade Portelois pendant quatre ans, admet le supporter. Une fois ma formation terminée, je suis très vite remonté dans le Nord. » La parenthèse parisienne refermée, Maurice reprend alors la direction du Nord pour retrouver Le Portel.

De retour au sein du club, il choisit d’entraîner des équipes de jeunes. « A cette époque (début des années 1970 ndlr), je travaillais le matin donc j’avais tout le reste de la journée de libre pour le foot », précise Maurice. Jamais avare d’effort lorsqu’il s’agit de mettre la main à la pâte, « Momo » rythme ses semaines au fil des résultats du Portel: « Si je devais décrire ma relation avec la ville, je dirais qu’elle est fusionnelle. C’est de l’amour. »

Un bénévole au grand cœur 

Pendant plus de 40 ans, Maurice aura tout connu avec le Stade Portelois: de joueur à entraîneur-adjoint, en passant même par barman (« on a ouvert un club house, il fallait quelqu’un… »)… il cumula jusqu’à trois fonctions au sein du club. « Certains me prennent pour un fou, mais je ne peux pas m’en empêcher », plaisante-t-il aujourd’hui.

Ce n’est qu’en 2017, avec l’arrivée d’un nouveau président, que « Momo » décida de prendre un peu de recul et de laisser le poste de secrétaire. Mais ne lui dites surtout pas qu’il est temps pour lui de s’arrêter! « Demain, je serai dans mon élément, au bord du terrain, ajoute Maurice. Je vais devoir me lever plus tôt, le cahier des charges est plus strict qu’en Nationale 3. »
 
Le match contre Strasbourg pour les 32es de finale de Coupe de France sera une belle récompense pour cet homme, fidèle à un seul club. « Ça nous fait plaisir qu’il soit près des joueurs sur cette rencontre, souligne Denis Maillard (président du Stade Portelois), c’est une sorte d’hommage pour lui. » L’esprit vrai de la Coupe de France

https://rmcsport.bfmtv.com/football/coupe-de-france-joueur-adjoint-barman-la-belle-histoire-maurice-le-plus-fidele-supporter-du-portel-1834716.html

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