Les temps ont bien changé pour Giovani Lo Celso. Il y a un an pile, le 14 février 2018, l’Argentin vivait un calvaire sur la pelouse de Santiago-Bernabeu au sein d’une formation du PSG dominée par le Real en 8e de finale aller de la Ligue des champions (3-1). Aligné à un poste inhabituel pour lui, en sentinelle en l’absence de Thiago Motta, l’ancien joueur de Rosario était totalement passé à côté de son match. Gêné par l’énorme pressing merengue et dépassé par les événements, il avait déjoué en enchaînant les pertes de balle et les fautes dans ses vingt mètres. Paris avait payé cher ses erreurs, en particulier son penalty offert au Real juste avant la pause pour une faute sur Toni Kroos, que Cristiano Ronaldo s’était chargé de transformer. Depuis, Lo Celso a quitté la capitale cet été pour rejoindre le Betis Séville sous la forme d’un prêt d’une saison avec une option d’achat estimée à 22 millions d’euros.
Un départ en Espagne salvateur pour le milieu de terrain de 22 ans, qui s’est rapidement imposé comme l’un des leaders d’une formation pointée aujourd’hui à la 7e place de la Liga et qui fait face ce jeudi au Stade Rennais en 16e de finale aller de la Ligue Europa (18h55, à suivre en exclusivité sur RMC Sport et RMC Story). L’occasion pour Lo Celso de retrouver Hatem Ben Arfa, son ancien compère de banc au PSG, et Olivier Létang, grand artisan de sa venue chez le champion de France. Rennes reste aussi la première équipe contre qui Lo Celso a marqué dans l’Hexagone. Le 30 janvier 2018, en demi-finale de la Coupe de la Ligue, il avait profité d’une bourde d’Abdoulaye Diallo pour débloquer son compteur avec Paris. Lo Celso n’a plus grand-chose à voir avec celui qui évoluait timidement aux côtés de Neymar et sa bande.
« Tout se passe bien pour moi »
Au Betis, il s’épanouit dans le 3-5-2 cher à son entraîneur Quique Setien. Positionné en relayeur, entouré le plus souvent du Portugais William Carvalho et de l’Espagnol Sergio Canales, ou du Mexicain Andres Guardado, Lo Celso rayonne. Il suffit de jeter un coup d’œil à sa feuille de statistiques pour s’en convaincre. Il en est déjà à neuf buts inscrits et trois passes décisives distillées (toutes compétitions confondues). C’est plus que sur l’ensemble de la saison dernière au PSG. Il peut notamment se targuer d’avoir planté en phase de groupes de la Ligue Europa contre l’AC Milan et en championnat face au Barça, au Camp Nou en prime. Désigné meilleur renfort estival par les internautes de Marca, devant le Barcelonais Arthur et le Madrilène Vinicius, il régale par sa faculté à faire le liant entre défense et attaque, à sublimer les actions par sa technique et à casser les lignes par sa qualité de passe.
Le jeu produit par le Betis, axé sur la possession et un jeu léché, semble parfait pour lui. « Je profite de ces moments. Je suis à l’aise. Mon adaptation a été facile. Je suis heureux au Betis et c’est très important. Je sens le soutien de mes coéquipiers, du staff et des dirigeants. Tout se passe bien pour moi », confiait-il en conférence de presse fin novembre. Titulaire indiscutable, il est aussi parfois utilisé un cran plus haut sur le terrain, comme véritable meneur de jeu, voire même comme second attaquant quand Joaquin a besoin de souffler. Ses prestations devraient logiquement pousser ses dirigeants à lever son option d’achat en fin de saison, lui qui est sous contrat avec Paris jusqu’en 2021. « Nous avons une option et nous allons l’exercer, avec une absolue certitude », annonçait ainsi le président du Betis, Angel Haro, au micro de la radio espagnole Onda Cero fin janvier.
En attendant, son équipe attend beaucoup de lui pour faire vaciller le Stade Rennais, qui a remporté quatre de ses cinq derniers matchs, alors que le Betis connaît une baisse de régime depuis quelques rencontres. Corrigés par Leganés lors de la dernière journée de Liga (3-0), les protégés de Setien n’affichent pas une confiance démesurée à l’heure de se présenter Roazhon Park. « Nous sommes une équipe qui est très forte mentalement. Lorsque nous allons bien, ce qui est souvent le cas, nous sommes une bonne équipe, assurait Setien cette semaine en conférence de presse. On a repris le dessus et on se sent bien avant ce match européen, on est plein d’espoir. » L’espoir sera encore plus grand avec un Lo Celso inspiré. En s’imposant mardi à Old Trafford, les Parisiens lui ont montré la marche à suivre.
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