Au cours de sa longue carrière de coach, José Mourinho a eu plusieurs centaines de joueurs sous son aile. Parmi eux de nombreux Français, à commencer par le consultant RMC Sport Christophe Dugarry. Alors que Mourinho débute dans le métier dans un rôle d’entraîneur-adjoint au FC Barcelone, Christophe Dugarry arrive en Catalogne au début de la saison 1997-1998 en provenance du Milan AC. « Je dois dire que j’ai beaucoup apprécié de travailler avec lui. » se remémore le Mou. La saison sera compliquée pour l’ancien attaquant de Bordeaux (13 matchs, 0 but cette saison-là) mais il pouvait compter sur le soutien du technicien portugais: « Je ne l’ai pas eu sous son meilleur jour, il était très concentré sur la Coupe du monde et par conséquent il était très inquiet de ne pas jouer tout le temps. J’ai essayé d’avoir une bonne relation avec lui, de lui donner une certaine stabilité, de lui donner aussi un peu d’amour ». L’ancien participera à l’épopée de 1998 mais ne s’éternisera chez les Blaugranas.

À Barcelone, Mourinho croise aussi la route d’un autre Champion du Monde, Laurent Blanc (de 1996 à 1997): « un vrai gentleman, c’était un plaisir d’avoir travaillé avec lui, non seulement en tant que joueur, mais aussi en tant que personne ». Il y fait aussi la connaissance du défenseur Frédéric Déhu, « un homme très genti et un bon professionnel » selon lui.  

Un respect réciproque

C’est en Angleterre que le Special One nouera ses premières relations avec des tricolores en tant que coach principal. À Chelsea (2004-2007), il rencontre Claude Makélélé et William Gallas. Deux joueurs essentiels dans son équipe :  « Maka c’était Maka, il n’y a qu’un seul Maka ! La façon dont il jouait dans sa position était absolument incroyable et fondamentale pour nous. Et William Gallas, ce n’était pas un joueur mais trois ! Il pouvait jouer arrière gauche, arrière droit, central… J’ai dû parfois le convaincre de jouer à droite ou à gauche parce qu’il n’aimait pas trop ça, mais c’était le mieux pour l’équipe ».  

À l’Inter Milan (2008-2010), un Patrick Vieira en fin de carrière attend le Mou. Très vite le respect s’installe entre les deux hommes « J’ai eu mister Patrick Vieira, je dis monsieur parce que c’est un monsieur maintenant mais c’était aussi un monsieur à l’époque. Patrick c’était Patrick, une personnalité extraordinaire, très professionnelle ». Les deux hommes finissent par se séparer en janvier 2010 quand Vieira rejoint Manchester City.

Le Mou : développeur de talents

Auréolé d’une deuxième Ligue des Champions, Mourinho quitte l’Italie pour le Réal Madrid. Dans la capitale espagnole, il y fait progresser deux des plus grands phénomènes Français de l’époque : Raphaël Varane et Karim Benzema. Avec l’ex-Lensois, le coup de foudre est immédiat : « Varane c’était mon garçon. C’était le quatrième arrière central de l’équipe car nous avions aussi Pepe, Ramos et Carvalho. Et quelques mois plus tard en Ligue des champions, il est devenu numéro 1. Ce n’était pas seulement un joueur avec du potentiel mais aussi un grand professionnel. C’est un garçon très intelligent, très stable avec une famille, un entourage…Tout était parfait pour Rapha ».

Pour le jeune Benzema, les débuts sont plus compliqués. En concurrence avec Gonzalo Higuain à son arrivée, KB9 est comparé à un « chat » par Mourinho, ne le trouvant pas assez tueur. Mais à force de travail, les deux hommes ont noué une belle relation « Pour Karim, c’est un combat pour l’amour, l’amour de quelqu’un qui veut que ses joueurs soient meilleurs, il m’a démontré qu’il voulait jouer au plus haut niveau, il m’a démontré qu’il était ambitieux. Je pense que Karim aimait travailler avec moi et je pense que je l’ai aidé à comprendre beaucoup de choses et à faire de lui un des meilleurs joueurs ».

Quelques frustrations

Mourinho semble apprécier les défenseurs Français. À Chelsea (2013-2015), après Blanc, Déhu Gallas et Varane, il récupère le jeune Kurt Zouma, jeune espoir de Saint-Etienne. « Il vient aussi à Chelsea comme quatrième central, un peu comme Rapha… Nous avons fait le chemin ensemble jusqu’à la finale à Wembley contre les Spurs. Matic était suspendu […] J’ai titularisé Kurt pour la finale à 19 ans en tant que numéro 6. Il a été l’homme du match ce jour-là. Zouma était un joueur fantastique pour Chelsea, et il le serait encore aujourd’hui. » De nombreuses blessures viendront malheureusement contrarier la trajectoire de l’ex-Stéphanois.

Enfin il y a Manchester United (2016-2018), là où peut-être les échanges furent les plus compliqués. Deux talents monstres, Paul Pogba et Anthony Martial, mais des caractères qui n’accrochaient pas avec celui du Special One.  De petits conflits sont venus se glisser entre les joueurs et l’entraîneur empêchant l’exploitation totale de leur talent : « J’espère que le potentiel qu’ils ont pourra s’exprimer à l’avenir dans un rendement constant, et pas seulement dans l’expression d’un potentiel ponctuel. J’espère que le prochain entraîneur qu’ils auront pourra les aider plus que moi « .

Les Français et Mourinho se côtoient donc régulièrement. Si le coach portugais vient en Ligue 1, il aura déjà quelques bases sur lesquelles s’appuyer.

https://rmcsport.bfmtv.com/football/quand-jose-mourinho-essayait-de-donner-un-peu-d-amour-a-dugarry-a-barcelone-1693811.html

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.