Historique, jamais vu, record absolu à l’extérieur, record égalé à domicile. C’était un match du vendredi comme la Premier League en fait désormais de temps en temps, une affiche presque anonyme – sauf pour les fans des deux équipes – qui devaient simplement servir d’entrée en matière à la 10e journée de Premier League. Et Leicester a soudain fait tomber le tonnerre, attirant sur lui tous les regards.

Les Foxes ont écrasé Southampton chez lui: 9-0. Epoustouflant. Et imprévisible. Finalement… pas tellement. Car si les Saints ont des allures de passoire défensivement avec 21 buts encaissés sur ses six derniers matchs toutes compétitions confondues, Leicester a fière allure depuis neuf mois et la nomination de Brendan Rodgers sur le banc. 

Des résultats qui s’enchaînent

L’ancien coach de Liverpool, qui a connu de beaux succès entre-temps avec le Celtic, avait été nommé en février, pour remplacer Claude Puel. Le club, champion surprise en 2016, était alors 12e, bien loin des attentes et rêves (parfois pas toujours réalistes) européens de la direction. Leicester a fini neuvième, à cinq points de la place de Wolverhampton (septième et qui a disputé les barrages de la Ligue Europa). 

« J’aime ce groupe de joueurs jeunes et qui ont faim, confiait le technicien lors de sa présentation. C’est bien sûr un groupe qui a besoin de stabilité, parce que les émotions sur et hors du terrain ont été incroyables. » Comprenez la fabuleuse épopée du titre et le décès tragique du propriétaire Vichai Srivaddhanaprabha – très apprécié des joueurs – en octobre 2018 dans le crash de son hélicoptère

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Le temps de se poser durant la fin de la saison dernière, Brendan Rodgers a trouvé son rythme de croisière. Les Foxes pointent actuellement à la quatrième place avec 20 points, et peuvent ce dimanche doubler Chelsea à la différence de buts. La saison avait pourtant débuté par deux matchs nuls, contre Wolverhampton à domicile (0-0) et à Chelsea (1-1) pour les débuts de Frank Lampard à Stamford Bridge. 

Depuis, ce sont six victoires (notamment face à Tottenham 2-1) et deux défaites: une malheureuse chez Manchester United avec un penalty de Marcus Rashford en tout début de match (1-0) et chez le leader Liverpool (2-1), avec une fin de match folle et un… penalty de James Milner dans le temps additionnel. Plutôt propre comme copie.

Un mercato intelligent

Avec ses qualités reconnues de faiseur de groupes, capable de souder ses joueurs et de créer une communion avec le public, Brendan Rodgers a eu la main sur le mercato du club. Et il fut intelligent. Arrivé en prêt fin janvier, Youri Tielemans a d’abord été conservé: 46 millions d’euros environ d’après la presse anglaise, un record pour le club. Il faut dire que le milieu de terrain, si discret à Monaco, s’est révélé.

« Ce n’était pas un choix facile mais c’était le meilleur, confie ce dimanche à Sky Sports l’international belge, devenu un des métronomes de Leicester. Quand Brendan Rodgers a pris l’équipe, le premier jour, il a été incroyable avec nous. Il a compris le club comme s’il avait été là depuis des années. Je pense qu’il prend du plaisir ici et qu’il est fier de nous, de la façon dont on joue, parce que c’est comme ça qu’il veut qu’on joue. »

Et oui, Leicester joue bien. Parmi les joueurs qui s’épanouissent, un Ayoze Pérez révélé sur le tard, rare éclaircie d’un Newcastle en souffrance la saison dernière (et toujours en souffrance d’ailleurs), acheté près de 35 millions d’euros. Les Foxes ont surtout su conserver leurs talents, à l’image d’un Ben Chilwell qui faisait saliver Pep Guardiola, un Hamza Choudhury formé au club tout comme Harvey Barnes. Et que dire de Jamie Vardy, maintes fois annoncé sur le départ depuis le titre en 2016 et actuel co-meilleur buteur du championnat avec neuf buts en dix matchs…

Pour le principal intéressé, l’attrait autour de la Premier League a permis à des équipes qu’on disait condamnées au milieu de tableau de se renforcer. « Il n’y a pas si longtemps, Shaqiri quittait l’Inter Milan pour Stoke City, se souvient Brendan Rodgers. La puissance et le prestige de la Premier League, ainsi que la manne financière dont bénéficient les équipes, fait que vous perdez des joueurs mais que vous avez de grandes chances de les conserver. Pour eux, c’est une question de temps de jeu et d’argent, il faut respecter ça, les carrières sont courtes. Mais ils ont une chance, en restant, de progresser et de voir où ils peuvent aller ensuite. »

Un favori dans la course au top 4?

Depuis sa nomination, Brendan Rodgers a pris 37 points en 20 matchs de Premier League dirigés: c’est le quatrième bilan du championnat, derrière Liverpool (56 points), Manchester City (49) et Chelsea (39). Devant Arsenal, Tottenham et Manchester United donc. Et voici Leicester à la lutte pour le podium.

Les Foxes ont retrouvé la niaque qu’ils avaient finalement perdue en fin d’ère Claude Puel: des efforts collectifs permanents – y compris de la part d’un Jamie Vardy pas toujours prompt à courir – de la joie sur le terrain et un jeu sans complexe, qui gêne les concurrents « directs » aux abords du top 6 comme les gros. En un mot: une mentalité.

Avec des équipes comme Tottenham (13e) et Arsenal (cinquième) en souffrance et pas certaines de conserver le même entraîneur d’ici la fin de la saison, un Manchester United loin de ses gloires passées et des concurrents trop irréguliers (le promu Sheffield, Brighton ou Crystal Palace, actuellement dans le top 10), Leicester s’offre une voie royale pour le top 4 et la Ligue des champions. Leur première participation remonte à 2016-2017, avec à la clé un quart de finale (défaite contre l’Atlético). La deuxième sera peut-être pour 2020.

https://rmcsport.bfmtv.com/football/premier-league-leicester-des-airs-de-vrai-pretendant-au-top-4-1799042.html

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