Claude Puel débutera bien la saison 2018-19 sur le banc de Leicester. Confirmé par ses dirigeants à la fin de l’exercice précédent, le technicien reste néanmoins sur la sellette. En cas de mauvais débuts, la direction des Foxes pourrait même revoir ses plans et faire sans le Français. Le duel contre le Manchester United de José Mourinho en ouverture de la Premier League le vendredi 10 août (dès 21h sur RMC Sport 1) revêt donc une importance déjà capitale.
En cas de bon résultat, Claude Puel frapperait un grand coup. En cas de contre-performance, son horizon s’assombrirait un peu plus. Pourtant cette saison, son président lui a fait confiance lors du mercato et de la préparation estivale. Peut-être la preuve que la méthode Puel s’installe petit à petit dans les esprits.
Le Boring Puel des Saints
Arrivé en Angleterre en 2016 après quatre années passées sur les bords de la Méditerranée à l’OGC Nice, Claude Puel a débarqué en Premier League avec l’image d’un coach capable de faire progresser ses joueurs. Après tout, il arrivait réussi à canaliser Hatem Ben Arfa. Mais lors de sa première saison à Southampton, il ne parvient pas à produire un jeu offensif chatoyant. Malgré un football axé sur la possession et le redoublement des passes, les Saints ne séduisent pas et les supporters du club trouvent un surnom pour le Français: Boring Puel.
Après des débuts compliqués (aucune victoire en quatre matches), Southampton redresse la barre pour terminer à une belle huitième place du classement. Mais pour la direction des Saints les résultats ne suffisent pas et Claude Puel se retrouve écarté au profit de l’Argentin Mauricio Pelegrino. Après plusieurs mois de disette le Français est engagé pour jouer les pompiers de service à Leicester à la fin du mois d’octobre 2017.
Les Foxes ont aussi eu du mal avec ses méthodes
Très vite, Claude Puel parvient à relancer les Foxes avec notamment quatre victoires consécutives entre novembre et décembre. Le maintien dans la poche, le Français rêve désormais d’intégrer la première moitié du classement. Pour sa deuxième saison en Premier League, le technicien y parvient et Leicester termine neuvième du classement. Seul problème, la rotation instaurée pour créer une saine émulation ne plait pas à certains historiques (Morgan, Huth).
La fin de saison en roue libre n’aide pas non plus avec cinq défaites lors des sept dernières journées et certains supporters réclament le départ de l’ancien Niçois. Heureusement, le fantasque propriétaire du club anglais décide de garder un peu de stabilité au sein de son équipe et confirme Claude Puel pour la campagne 2018-19.
Puel libéré des historiques?
« Le pouvoir des joueurs est fort à Leicester mais cela peut devenir dangereux quand une direction s’en remet à ses éléments pour juger du futur de son manager, S’inquiétait Jamie Redknapp auprès du Daily Mail en mai dernier. Puel est un maître de corvée et on a l’impression que les joueurs luttent pour lui faire confiance. »
Mais la saison 2018-19 de Premier League ne commencera pas sur le même ton. D’abord parce que le Français a pris les choses en main. Pour s’assurer de son vestiaire, il a tranché dans le vif en laissant partir plusieurs cadres. Robert Huth n’a pas été prolongé, Riyad Mahrez a enfin signé à Manchester City et ne traînera plus son spleen dans le vestiaire des Foxes. Leonardo Ulloa et Shinji Okazaki pourraient suivre. Une fin de cycle capable de renforcer le pouvoir de Claude Puel à Leicester.
Vardy, un leader retrouvé
L’autre élément positif en faveur de Claude Puel demeure sa gestion du cas Jamie Vardy. Brillant en Premier League l’année du titre (24 buts), l’attaquant anglais alterne ensuite le bon et le moins bon avec 18 réalisations en championnat entre août 2016 et l’arrivée de l’entraineur français au club en octobre 2017. Conseillé, relancé par le technicien, Jamie Vardy parvient à se perfectionner et à devenir plus complet.
C’est fini le temps où le buteur ne visait que la profondeur sur les contres. Maintenant, l’international anglais participe plus activement à la création et au repli défensif. Grâce à Claude Puel, il crée des espaces pour ses partenaires en attirant les défenseurs adversaires plus loin de leur surface. Encore mieux, en modifiant son jeu pour s’adapter au style prôné par l’entraineur français, Jamie Vardy retrouve toute son efficacité dans la finition. Depuis l’arrivée du technicien sur le banc des Foxes, l’Anglais a inscrit 15 buts en Premier League. Une réussite et un soutien de poids dans le vestiaire qui ont peut-être joué un rôle dans le maintien de Puel à la tête de l’équipe première. Un atout considérable en vue de la saison 2018-19.
Puel met la main sur le mercato
Avec un marché des transferts raccourci en Premier League, Claude Puel a poursuivi son entreprise de reconstruction à Leicester dès l’intersaison. Après Fousseni Diabaté 22 ans) en janvier, le technicien a recruté la pépite de Championship James Maddison (21 ans) et s’est attaché les services d’un nouveau leader pour le vestiaire des Foxes, Jonny Evans. Mieux, comme à Southampton où Mouez Hassen et Jérémy Pied l’avaient suivi, Claude Puel pourra s’appuyer sur deux anciens Aiglons : Nampalys Mendy et Ricardo Pereira. De retour de son prêt en Ligue 1, le milieu français voudra enfin briller outre-Manche. Le latéral droit portugais tentera lui de confirmer ses belles saisons à Nice ou Porto.
Avec plus de 50 millions d’euros dépensés lors du mercato, Claude Puel n’aura pas le droit à l’erreur en cas de mauvais départ en championnat. Cette fois, c’est bien lui qui a façonné l’effectif des Foxes. Un groupe quasi sur-mesure et qui rêve désormais de retrouver l’Europe. Le résultat de la méthode Puel.
https://rmcsport.bfmtv.com/football/premier-league-claude-puel-pourra-t-il-enfin-imposer-ses-methodes-a-leicester-1496613.html
