Discours endiablé, belles pralines, des défenseurs dindons de la farce, tous les ingrédients sont généralement réunis lors du Boxing Day qui rythme l’Angleterre du football chaque année, pendant la période des fêtes. En atteste ces quatre matchs aux scénarios ubuesques, qui animent encore les débats aux repas de Noël outre-Manche. Mais gare à l’indigestion.

Arsenal-Newcastle (7-3), décembre 2012

Dix buts, quatre en 17 minutes, un triplé et deux doublés, rien que ça, pour l’un des matchs du Boxing Day les plus prolifiques de l’histoire. Une véritable orgie lors de ce duel entre un Newcastle alors à la peine en Championnat, mais composé d’un duo d’attaque Demba Ba-Papiss Cissé détonnant, et l’Arsenal d’Arsène Wenger porté par un Théo Walcott en feu. Si les Gunners ont parfois douté, les Magpies revenant au score par trois fois pour égaliser à 3-3 à la 69e minute, ils ont fini par en mettre quatre dans les vingt dernières minutes.

Walcott en aura passé trois – et délivré deux passes décisives –, Olivier Giroud aura lui répondu au doublé de Ba, et Arsenal s’est finalement imposé au terme d’un scénario complètement dingue. Si ce carton est l’un des plus importants de l’histoire du Boxing Day, il reste toutefois encore timide face au 18-0 de décembre 1940 entre Brighton et Norwich. A cette époque, les Seagulls ne s’étaient déplacés qu’avec seulement… cinq joueurs, complétant leur équipe avec des éléments de la réserve et des spectateurs. La magie de Noël.

Chelsea-Aston Villa (4-4), décembre 2007

Ce 26 décembre, le Chelsea d’Avram Grant – qui a succédé à José Mourinho quelques mois plus tôt – est amputé de John Terry, Didier Drogba ou encore Florent Malouda, tous blessés. Néanmoins, le onze des Blues a quand même de la gueule. Frank Lampard, Andreï Shevchenko, Michael Essien, Ashley Cole ou encore Salomon Kalou, Chelsea se doit de terrasser des joueurs de Villa qui arrivent à Stamford Bridge en victimes expiatoires. Et pourtant… Ils vont être surpris par la ténacité de Villa et le doublé de Shaun Maloney en première période, tandis que Lampard se blesse dès la première demi-heure.

Et dans le temps additionnel, alors que le doublé de Shevchenko et le coup franc à la 88e minute de Michael Ballack permettaient à Chelsea d’entamer le temps additionnel sur le score de 4-3, une main de Cole puis un penalty transformé par Gareth Barry ont permis aux Villans d’égaliser au bout du bout. Quand ça veut pas… Chelsea, qui perdra la finale de la Ligue des champions quelques mois plus tard face à Manchester United, aura décidément passé une saison 2007-2008 bien particulière.

Manchester City-Hull City (5-1), décembre 2008

Ce n’était pas l’armada de Pep Guardiola, double championne d’Angleterre en titre, mais ce Manchester City-là, dixième à la fin de cette saison 2008-2009, a fait passer une sale journée post-Noël à Hull City. Menés par leur génie brésilien Robinho, auteur d’un doublé tout comme son compère d’attaque Felipe Caicedo, les Cityzens de Mark Hughes avaient déjà tué tout suspense à la mi-temps, alors que le score était déjà de 4 à 0. Mais on se souviendra surtout de ce discours surréaliste de Phil Brown, sur la pelouse de l’Etihad Stadium.

Furieux à la pause, l’entraîneur de Hull City convoque ses joueurs au milieu du terrain, les fait s’asseoir et les sermonne comme des enfants sous les yeux d’un public médusé. « Nous devions des excuses à nos supporters, expliquera Brown au Telegraph. Je pensais que ça maintiendrait les garçons en vie, car ils avaient vraiment l’air mort. » Son homélie, elle, restera l’un des moments les plus improbables du Boxing Day.

Manchester United-Newcastle (4-3), décembre 2012

Décidément, dans la catégorie des gros cartons, ce Noël de la cuvée 2012-2013 aura valu son pesant d’or. Peut-être que pour les défenseurs de Premier League, les excès de fête avaient été un peu plus importants que les autres saisons… Manchester United, assuré de terminer la phase aller en tête du Championnat, reçoit Newcastle lors de l’ultime saison de Sir Alex Ferguson à la tête de son club de toujours. Le rival City n’est pas loin, quatre points derrière, et cette rencontre complètement folle face aux Magpies va d’ores et déjà faire basculer le sort de cette saison de PL.

Ce soir de Boxing Day à Manchester, Javier Hernández va prendre les rênes et enfiler le costume de héros. Tandis que les Red Devils sont déjà revenus au score à trois reprises, « Chicharito » va finalement inscrire d’un plat du pied droit le but de la gagne à la 90e minute, Fergie Time oblige. Battu à Sunderland (1-0), Manchester City ne le sait pas encore, mais vient déjà de dire adieu à son deuxième titre de champion de Premier League consécutif. Indigestion pour Roberto Mancini, qui ne refera jamais son retard de sept points.

[embedded content]

Et c’est cadeau : le record de décembre 1963

Si le Boxing Day est généralement riche en spectacle, le cru 1963 avait été sacrément prolifique. Cette saison-là, 66 buts avaient été inscrits en une seule journée de Premier League, avec quelques belles raclées mémorables, comme Fulham-Ipswich (10-1), Liverpool-Stoke City (6-0), ou la balade de Blackburn à West Ham (8-2).

https://rmcsport.bfmtv.com/football/premier-league-ces-matchs-completement-dingues-lors-du-boxing-day-1830052.html

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.