Questionné à des multiples reprises sur le sujet avant les fêtes, Thomas Tuchel avait balayé l’éventualité d’un revers de la main, remettant la responsabilité d’une telle décision entre les mains de son directeur sportif, Leonardo. L’entraîneur allemand du PSG ne voit pas forcément d’un bon oeil l’arrivée d’un joueur supplémentaire cet hiver.
Sans la garantie qu’une éventuelle recrue ne viendra pas perturber la synergie qu’il est parvenu à créer tant bien que mal, Tuchel n’accueillera pas la nouvelle d’un transfert avec un enthousiasme débordant. Car ce pourrait être une difficulté supplémentaire dans sa tâche, qui consiste à tirer le meilleur d’un groupe forgé pour atteindre le dernier carré de la Ligue des champions.
Or, le technicien allemand, qui dispose depuis peu de toutes ses forces en attaque, commence à entrevoir le début d’une réponse à ses questions. Le passage en 4-4-2 ces dernières semaines a permis au Paris Saint-Germain d’aligner toutes ses stars en attaque tout en maintenant une cohérence défensive et un équilibre d’équipe.
Ce bon passage du club de la capitale en décembre, étincelant en Ligue 1 en décembre, coïncide aussi avec la métamorphose de Leandro Paredes, qui offre enfin un visage rayonnant. C’est peu dire d’affirmer qu’il était attendu de longue date. « On attend Leandro Paredes », grinçait Tuchel il y a à peine plus d’un an, au terme d’un mercato hivernal crispant.
Leonardo favorable à un échange
L’attente de l’entraîneur s’est prolongée, mais Tuchel s’est montré patient. Onze mois après l’arrivée de l’Argentin, le technicien allemand peut désormais cueillir les fruits de son travail minutieux. Paredes a montré toute l’étendue de ses qualités dans la justesse de la première passe, sa capacité à jouer vite vers l’avant, à marquer physiquement son adversaire à l’impact.
Qu’il soit aligné au côté d’un jeune loup comme Tanguy Kouassi contre Galatasaray (5-0), en Ligue des champions, ou d’un profil hybride plus expérimenté comme Marquinhos à Saint-Etienne (4-0), l’Argentin a prouvé qu’il pouvait être une solution viable, aussi bien à la récupération que dans l’utilisation du ballon. Et peut-être même plus que cela, dans l’esprit de son entraîneur.
Mais voilà, la vision d’ensemble de Thomas Tuchel n’est peut-être pas partagée par l’ensemble des dirigeants parisiens. Selon les informations de RMC Sport, Le PSG négocie en coulisses avec la Juventus Turin pour le transfert de l’Allemand Emre Can. Le club de la capitale n’ayant pas forcément les liquidités suffisantes pour répondre aux demandes du club italien, Leonardo n’a pas écarté l’idée d’un échange avec Leandro Paredes.
D’autres noms ont circulé, mais c’est le directeur sportif brésilien qui a soufflé celui de l’Argentin à l’oreille de ses homologues italiens. Le milieu de terrain pourrait donc partir cet hiver, contre l’avis de Tuchel qui n’a cessé de chanter ses louanges depuis un an.
Quelle plus-value avec Emre Can?
Pour quelle raison le PSG se séparerait-il d’un joueur qui offre un profil et des solutions attendus – sinon primordiales – pour faire jouer les quatre fantastiques sur le front de l’attaque? L’apparition, et le maintien, du 4-4-2 dans cette configuration nouvelle, avec Leandro Paredes – préféré à Marco Verratti contre Amiens -, ont donné satisfaction à l’entraîneur, qui possède peut-être entre enfin la clé qui lui manquait pour tirer la quintessence de son groupe.
Au prix d’un coup tactique et d’un exercice de communication habile, Tuchel a fait comprendre à ses artistes l’importance de courir pour défendre chaque espace comme si sa vie en dépendait. Cela n’aurait pas été possible si Paredes, dans le onze de la dernière Copa America, n’avait pas montré de si belles choses en l’absence d’Idrissa Gueye.
Le PSG serait-il vraiment gagnant s’il décidait de vendre un joueur épanoui, qui commence seulement à impressionner dans ce registre? Rien n’est moins sûr. L’arrivée de l’international allemand Emre Can pose également un certain nombre de questions. Dans quel état de forme arriverait-il, alors qu’il a été titulaire à trois reprises seulement depuis le début de la saison?
S’il est rompu aux exigences de la Ligue des champions, le milieu de terrain n’a plus disputé le moindre match en C1 depuis le 16 avril et une défaite à domicile (1-2) contre l’Ajax Amsterdam. Il ne figure même pas sur la liste de la Juve pour la compétition, le groupe de Maurizio Sarri étant très étoffé. Quid de son adaptation à un nouvel environnement et au style de l’équipe? L’hypothétique transfert de Can soulèverait peut-être plus de questions qu’il n’en résoudrait. On sait ce qu’il perd, pas toujours ce qu’on gagne.
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