Le coup de sifflet final retentit comme une libération dans le ciel du Vélodrome. Les tribunes s’embrasent autour du banc de touche de l’OM, ivre de joie. André Villas-Boas lève les bras, les poings rageurs. Son équipe vient de s’imposer face à l’OL, dimanche soir, au terme d’un match intense et indécis (2-1). Après le superbe doublé de Dimitri Payet, les Marseillais ont tenu bon malgré la réduction du score de Moussa Dembélé et l’exclusion d’Alvaro Gonzalez.
Les scènes de liesse se multiplient dans le stade. Elles en disent long sur l’importance de ce succès face au rival lyonnais, désormais entraîné par Rudi Garcia. Les joueurs phocéens se congratulent dans la surface de réparation de Steve Mandanda, avant d’entamer un tour d’honneur. Fait assez rare ces derniers temps à Marseille, tous les supporters sont restés dans les gradins. Ils veulent profiter de ce grand moment. Un « Aux armes » frissonnant descend des tribunes.
Payet dans un état second
André Fournel, le speaker historique et expérimenté de l’OM, en profite pour lancer un retentissant: « Qui ne saute pas n’est pas Marseillais ». Le timing est parfait. Tous les supporters sautent sur leurs sièges. Les joueurs s’éclatent et improvisent un pogo en bas du Virage Sud. Certains jeunes du groupe filment la scène avec leur portable. Villas-Boas observe de loin, en compagnie de son staff. Le coach portugais préfère laisser ses protégés entre eux profiter de cette communion avec le public.
Payet est dans un état second, comme après ses deux buts. Euphorique, Jordan Amavi pousse Valentin Rongier, qui se retrouve par terre au milieu de la mêlée. Dario Benedetto est heureux comme un gosse. Maxime Lopez tente discrètement une balayette sur Boubacar Kamara, sans succès, pendant que Steve Mandanda et Alvaro Gonzalez refont l’action du but lyonnais. Les deux coéquipiers préfèrent en rire. Mandanda explique à son défenseur qu’il lui a dit « Dégage » et ce dernier lui répond qu’il a compris « Deja », ce qui veut dire « Laisse » en espagnol.
Mandanda et Alvaro plaisantent de leur mésentente
Peu importe, cette mésentente est vite oubliée. Alvaro embrasse Benedetto. Le buteur argentin, lui, n’avait pas compris le « Laisse » de Lopez sur une phase offensive en première période. Leur professeur de français a du boulot!
Au moment de quitter la pelouse, les joueurs saluent leurs proches restés en tribunes. Le retour aux vestiaires est également euphorique, même si les Olympiens ont surtout fêté cette victoire sur le terrain. Les joueurs, rejoints par Florian Thauvin, prennent la pose, torses nus et poings serrés, pour immortaliser leur joie. La photo de groupe est rapidement publiée sur les réseaux sociaux.
Benedetto bluffé par l’ambiance du Vélodrome
« Il est là, il arrive », lâche Mandanda en zone d’interview, en montrant du doigt Payet, le héros de la soirée. Tous confient avoir profité de cette ambiance et admiré l’immense tifo. Beaucoup reconnaissent être libérés d’un poids car les défaites en série contre l’OL, le PSG ou les gros de Ligue 1 commençaient à sérieusement peser dans les esprits marseillais.
« Sincèrement, le Vélodrome m’a surpris. Nous avons vraiment senti que tout le monde nous poussait », reconnaît Benedetto, qui en a pourtant vu d’autres avec Boca Juniors et la Bombonera. « C’est un match qui tient à cœur à tout le monde. Avec cette ambiance, tout le monde était concerné », confirme Amavi.
Deux jours de repos accordés par Villas-Boas
« Ça fait du bien, confiera Kamara ce lundi, en marge du rassemblement de l’équipe de France Espoirs. On est chez nous et le public nous aide beaucoup à mettre la pression sur les adversaires. C’est toujours plaisant de jouer dans un stade plein. Ça nous touche. Ça donne envie de rentrer tout défoncer. »
Trêve internationale oblige, et le succès aidant, Villas-Boas a donné deux jours off à ses joueurs. La reprise de l’entraînement est fixée à ce mercredi. Histoire que tout le monde se remette de ses émotions. Un repos mérité pour une équipe désormais deuxième de Ligue 1 derrière le PSG.
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