Il était aux commandes du club depuis seulement trois mois. Arrivé le 13 octobre dernier en remplacement de Leonardo Jardim, aujourd’hui pressenti pour le remplacer, Thierry Henry a été suspendu de ses fonctions d’entraîneur ce jeudi par l’AS Monaco, après avoir raté dans les grandes largeurs sa mission sauvetage. Alors qu’il était arrivé avec l’objectif de redresser un club alors 18e de Ligue 1, le champion du monde 1998 laisse l’ASM à l’avant-dernière place, avec un bilan largement décevant, pour ne pas dire catastrophique. Sous ses ordres, les Monégasques n’ont remporté que deux matchs en championnat, pour trois nuls et sept défaites. Avec, au passage, de sérieuses déroutes: un 4-0 subi face au PSG, un 3-0 encaissé à Lyon ou encore un 5-1 reçu à domicile contre Strasbourg.
Des résultats et un jeu sans amélioration
En Ligue des champions, Henry a essuyé quatre défaites (dont un 0-4 contre Bruges), pour un nul et zéro victoire. Avec un seul point au compteur, son équipe a terminé à la dernière place de son groupe, ne parvenant même pas à être reversée en Ligue Europe. Son bilan en Coupe de France n’est pas plus glorieux puisque ses joueurs ont été sortis dès les 16es de finale par Metz, pensionnaire de Ligue 2. Sa seule réussite sportive reste la qualification pour les demi-finales de la Coupe de la Ligue, décrochée au bout du suspense, aux tirs aux buts, face au Stade Rennais. Au-delà des résultats affligeants, le club du Rocher a continué à balbutier son football avec Henry sur son banc. En trois mois, l’ancien adjoint de la sélection belge a multiplié les schémas, du traditionnel 4-2-3-1 au 4-3-3 en passant par le 3-4-2-1, sans jamais trouver la bonne formule.
Une communication clivante
Certes, Henry n’a pas été aidé par le sort. Comme Jardim, il a dû composer chaque week-end avec une cascade de blessés. Ce n’est par exemple que début janvier qu’il a récupéré un joueur aussi important que Rony Lopes, auteur de 15 buts et 4 passes décisives en Ligue 1 la saison dernière. Danijel Subasic, lui, n’a fait son retour que mardi contre Metz, après trois mois d’absence. Mais l’excuse des blessés n’a pas tenu contre Strasbourg. Même avec des joueurs comme Cesc Fabregas, Youri Tielemans, Rony Lopes, Aleksandr Golovin et Radamel Falcao sur la pelouse, Monaco a pris l’eau de toute part. Une déconvenue qui a passablement agacé Henry, dont la communication s’est révélée très clivante. Selon nos informations, ces dernières heures, plusieurs joueurs sont ainsi allés voir la direction du club pour expliquer que le courant ne passait plus avec leur coach.
Qu’il ne passait plus, ou qu’il n’était même jamais passé. Parfois hautain envers les journalistes, Henry a pu surprendre par son attitude sur le banc. Il n’hésitait pas à afficher son agacement envers ses joueurs, voire à leur passer un savon à la moindre erreur technique. Il semblait avoir du mal à comprendre que ses joueurs ne puissent pas atteindre le niveau de jeu que lui avait à sa grande époque. Il s’en est également pris régulièrement à l’arbitrage. Et même à un joueur adverse: le Strasbourgeois Kenny Lala, coupable selon lui de gagner du temps au moment de jouer une touche. A Monaco, sa principale réussite restera finalement le mercato. Sans lui, il n’est pas certain qu’un joueur comme Cesc Fabregas, ancien coéquipier de Henry à Arsenal, aurait accepté de quitter Chelsea pour rejoindre un club en très grande difficulté en Ligue 1.
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