Nabil Fekir a balayé les vents contraires, et contre toute attente, c’est à Séville, au Betis, qu’il devrait tenter de redonner un second souffle à sa carrière. Son envie de partir aura été plus forte que la volonté des dirigeants de l’OL de le conserver, même si le plan initial était de s’orienter vers un départ.
Tour à tour, Jean-Michel Aulas et Juninho, respectivement président et directeur sportif du club rhodanien, ont dit tout le bien qu’ils pensaient de l’homme et du joueur, droit et honnête au quotidien, polyvalent sur le terrain. Sylvinho, l’entraîneur, se voyait bien le garder, ce joueur auquel il reste encore un an de contrat à Lyon. Mais le technicien brésilien est apparu résigné ce jeudi, comprenant qu’il ne pourrait pas compter sur lui la saison prochaine.
Sa valeur marchande a diminué de moitié
Ce départ de Nabil Fekir, souhaité par le joueur depuis au moins deux ans, semble inéluctable. Un peu forcé, aussi. Il y a un an, Nabil Fekir devait partir à Liverpool pour environ 65 millions d’euros avant d’être recalé à la visite médicale alors qu’il allait participer à la Coupe du monde 2018 avec l’équipe de France.
L’attaquant français devrait rejoindre le Betis Séville pour environ 30 millions d’euros, soit moitié moins que sa valeur marchande à la même époque, l’été dernier. Le marché des transferts a horreur du vide. Or, l’attaquant de l’équipe de France, qui fête ses 26 ans ce jeudi, a connu un terrible passage à vide, justement.
Le bon choix?
Naturellement, les clubs se sont moins bousculés au portillon, de même que les offres n’ont pas tout de suite afflué sur le bureau de Jean-Michel Aulas. C’est finalement sous l’impulsion de l’influent Jorge Mendes, selon L’Equipe, que des contacts auraient été établis avec l’Espagne. Les deux clubs de Séville ont été attirés par cette opportunité, même le FC Valence, qui disputera la Ligue des champions la saison prochaine.
Mais c’est bien le Betis, non qualifié pour la Coupe d’Europe que devrait rejoindre Nabil Fekir. Alors, bonne ou mauvais idée? A première vue, passer de Liverpool, dauphin de Manchester City et vainqueur de la Ligue des champions, au Betis Séville, 10e du dernier championnat d’Espagne, n’est pas une progression.
Un nouvel entraîneur offensif au Betis
D’un autre côté, c’est aussi une formidable opportunité pour Nabil Fekir de tester sa résilience et sa capacité à rebondir dans un autre championnat, étranger pour lui à plus d’un titre. L’international français pourrait y découvrir une autre culture, y pratiquer un football plus enlevé, moins tactique et plus technique, se frotter aux meilleurs joueurs du monde. Bref, grandir.
Au Betis Séville, Joan Francesc Ferrer Sicilia, dit Rubi, a été nommé entraîneur le mois dernier. Le technicien espagnol de 49 ans avait permis à l’Espanyol de terminer la saison dernière à la septième place de Liga, synonyme de qualification pour la Ligue Europa. Fédérateur, Rubi a permis à son équipe de développer de l’Espanyol un football chatoyant, redoutable en transition offensive. Prometteur.
Se battre pour l’Europe en Liga
Le Betis Séville ne s’y est pas trompé et voudra conserver son identité de jeu avec un technicien de sa trempe à la tête de l’équipe première. La formation de Giovani Lo Celso, dont le destin pourrait être lié à celui de Nabil Fekir, a elle aussi développé un football attrayant, porté vers l’avant, lors du dernier exercice. Le Stade Rennais, vainqueur du Betis en 16e de finale de la Ligue Europa, a constaté à quel point il était difficile de ne pas prendre de buts contre cette équipe.
Si Nabil Fekir peut y retrouver le simple plaisir de jouer, tout ira pour le mieux. De plus, la Liga lui offrira une fenêtre d’exposition malgré tout, surtout s’il enchaîne les performances de haut niveau. Les objectifs ne manqueront pas, l’entraîneur ayant déjà annoncé qu’il souhaitait se battre pour les places européennes. Plaisir et ambition, les prérequis attendus pour une saison réussie.
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