Christophe Galtier a pris le soin de ne pas citer une seule fois le nom de José Mourinho, pendant la conférence de presse, ce jeudi. Mais l’entraîneur lillois a très clairement visé son homologue portugais dont il a critiqué les manières après avoir débauché deux de ses adjoints, Joao Sacramento et Nuno Santos, pour le suivre à Tottenham. Le tout entrecoupé de très longs silences pour peser ses mots. Ou faire ressentir sa colère à l’auditoire. « Chacun a sa manière de faire les choses », a-t-il lâché avant d’expliquer que le Portugais avait « appelé Luis (Campos) », conseiller du président dont il est proche, pour lui annoncer sa volonté de recruter les deux Portugais.
« C’est très classe franchement de faire comme ça »
Très amer, Galtier a bien pris le soin de choisir ses mots au moment d’évoquer le nouveau manager de Tottenham, aperçu à deux reprises au stade Pierre-Mauroy la saison dernière et qui avait notamment vanté ses mérites. A-t-il le sentiment d’avoir reçu un coup de poignard dans le dos? « Je ne sais pas s’il faut l’interpréter comme ça », a-t-il répondu. Il a poursuivi sa réponse après avoir marqué un très long moment de silence. « Mais c’est très classe franchement de faire comme ça », a-t-il ajouté, les dents serrées.
« Je suis d’accord avec la décision de mon président »
Il confie avoir appris la nouvelle mardi soir par un appel de son président Gérard Lopez. « J’étais énervé, agacé parce que le timing n’est pas bon, a-t-il ajouté. Chacun jugera de la manière de faire les choses. Le plus important, c’est que je suis d’accord sur la décision qu’a prise mon président. »
Avant de cibler le technicien portugais, Galtier n’avait pas accablé ses deux adjoints, ni son président. Il assure même comprendre ce choix. « En étant tout à fait transparent, mon président m’a informé de la situation et m’a aussi informé de la décision qu’il avait prise de laisser partir Joao et Nuno, a-t-il répondu. En échangeant très longuement avec lui, je comprends sa décision. C’est dommage, le timing est très mauvais. Le football d’aujourd’hui est ainsi. Mais qu’aurait pu faire mon président face à deux collaborateurs qui souhaitent partir et quitter le projet pour vire autre chose? Il a pris la décision de leur donner cette possibilité. Il ne pouvait pas faire autrement. »
Il n’en veut pas à ses adjoints
Il explique ne pas avoir vu le coup venir après avoir préparé la réception du PSG, vendredi (20h45, 14e journée de Ligue 1), avec Joao Sacramento et Nuno Santos. Leur départ ne pouvait-il pas attendre ce match? « La personne qui les a sollicités pouvait-elle attendre le match du PSG?, a-t-il interrogé en ciblant encore Mourinho. C’est à lui qu’il faut poser la question. »
Il assure ne « pas en vouloir » à ses adjoints. « J’ai aussi été dans un rôle d’adjoint et ils ont été sollicités, développe-t-il. Ils croient en ce projet-là, ils veulent y aller. C’est comme ça, c’est le football. » Malgré une colère enfouie, il assure qu’il aurait pris la même décision que ses dirigeants.
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