Plus d’un mois après avoir cédé sa place de sélectionneur de l’Espagne à Luis Enrique, non sans un certain psychodrame, Robert Moreno va vivre sa première expérience en tant que numéro 1 de club à l’AS Monaco. Comme annoncé par RMC Sport, l’homme de 42 ans a été choisi par l’état-major monégasque pour remplacer Leonardo Jardim. Son arrivée a été officialisée par l’ASM dans un communiqué publié dans la soirée.

Déjà, le 19 juin dernier, Moreno avait créé la surprise en étant choisi pour être le nouveau sélectionneur de la « Roja » malgré son manque d’expérience. Luis Enrique avait alors décidé de prendre du recul pour des raisons familiales, laissant son compagnon de route depuis 2008 lui succéder. Le duo a passé plus de onze années ensemble, de la réserve de Barcelone à la sélection espagnole. Inexpérimenté, Moreno a donc commencé sa carrière de numéro 1 pour assurer la continuité de son mentor. 

La passe d’armes médiatique avec Luis Enrique

Moreno s’est rapidement pris au jeu dans son nouveau costume. Et ne s’attendait pas à sa sortie prématurée: le soir de la dernière rencontre des éliminatoires de l’Espagne pour l’Euro 2020 le 18 novembre dernier face à la Roumanie (5-0), la Fédération espagnole annonçait quelques minutes après son éviction et le retour de Luis Enrique. Celui qui se voit désormais en tant que numéro 1 se retrouvait sans rien, en pleurs, et zappait la conférence de presse, très touché par la situation. 

Les médias justement, Luis Enrique s’en est servi à son retour pour régler ses comptes avec son ancien adjoint. « Pour moi, il a été déloyal et je ne veux pas de quelqu’un avec ces caractéristiques dans mon staff », balançait le technicien vainqueur de la Ligue des champions en 2015 avec Barcelone. Avant de poursuivre: « Le 12 septembre, lors d’une réunion chez moi, je lui ai dit que je souhaitais entraîner à nouveau. Je m’y attendais au vu de son silence, mais il m’a expliqué qu’il voulait faire l’Euro à la tête de l’équipe avant de redevenir mon adjoint, confie encore Luis Enrique. Etre aussi ambitieux est une qualité dans notre milieu, mais au vu la situation, ce n’est pas loyal »

Des accusations qui ont obligé le principal intéressé à réagir. Moreno n’a pas tardé aussi à organiser sa propre conférence de presse pour se défendre. « Avant la réunion du 12 septembre, il m’a dit que j’avais fait ce que j’avais à faire et qu’il était fier de moi, répondait quelques jours plus tard Robert Moreno. Une semaine après la trêve internationale, je suis allé le voir pour le soutenir. Et il m’a dit qu’il comptait sur tout le monde, sauf moi. Je me demandais ce que j’avais fait de mal, pour qu’il ne veuille plus compter sur moi. Puis j’ai su pour la première fois que Luis Enrique voulait revenir. C’était à travers vous (les journalistes, ndlr). »

Moreno: « Pas du tout un fondamentaliste » 

Diplômé comme entraîneur national depuis 2003, Moreno présente donc un bilan de six rencontres en tant que numéro 1 et peut se targuer d’être encore invaincu pour quatre victoires et deux nuls avec la « Roja ». Spécialiste du 4-4-2, qu’il a théorisé dans un livre préfacé par Luis Enrique, le futur homme fort de l’AS Monaco jouait pourtant avec l’Espagne davantage en 4-3-3. « Je ne me considère pas du tout comme un fondamentaliste. Avec les joueurs que vous avez, vous devez en tirer le meilleur parti, aussi bien sur le plan offensif que défensif », faisait savoir Moreno au moment de sa prise de fonction.

« Il était inconnu en Espagne en juin. On l’a découvert quand il a remplacé Luis Enrique au pied levé. Personne ne le connaissait. Le fait qu’il trouve un club de haut niveau va satisfaire beaucoup de gens en Espagne, qui considèrent qu’il a été viré de manière pas très élégante par la sélection espagnole. C’est difficile de dire si c’est un bon coach car il n’a dirigé que six matchs avec l’Espagne et la Roja s’est baladée dans les qualifications à l’Euro. Son bilan a été très positif, avec parfois quelques minutes de football assez exceptionnelles, notamment face à la Roumanie », explique Fred Hermel, correspond de RMC Sport en Espagne.

Fred Hermel: « Il est résolument porté vers l’attaque »

Réputé pour être un spécialiste de l’analyse vidéo, Moreno était dans le viseur de plusieurs gros clubs ces dernières semaines, ou de sélections comme l’Equateur à en croire le quotidien AS. Il est un entraîneur apprécié par ses joueurs. Dépourvu d’un passé de footballeur, Robert Moreno a su conquérir son pays par le style de jeu qu’il avait imposé à l’Espagne. « Être protagoniste avec le ballon, le récupérer rapidement, faire en sorte que l’adversaire ait le ballon le moins possible », définissait ainsi Moreno sur sa manière de jouer au moment de prendre la tête de la sélection espagnole.

« Il a des idées claires, il est résolument porté vers l’attaque. Il fait beaucoup tourner, il essaie de nombreux joueurs. Il a un vrai caractère. Ce n’est pas un dogmatique. Il faudra sans doute attendre avant de voir son véritable onze de départ à Monaco. En Espagne aussi on attend de voir ce que ça va donner. Il bénéficie d’une certaine cote de sympathie », souligne Fred Hermel.

A Monaco, le projet de jeu porté par Jardim avait fini par lasser ses joueurs et ses dirigeants. Olev Petrov, vice-président de l’AS Monaco, n’avait pas hésité à tancer le technicien portugais lors de la dernière rencontre de Jardim à la tête de l’équipe, pour une victoire face à Lille (5-1). Moreno aura 19 matchs de Ligue 1 pour atteindre l’objectif européen du club. Pour l’heure, Wissam Ben Yedder et ses coéquipiers pointent à 5 points de la 3e place, occupée par Rennes (1 match en moins), qualificative pour la Ligue des champions que le Rocher souhaite retrouver. 

https://rmcsport.bfmtv.com/football/ligue-1-qui-est-robert-moreno-le-futur-entraineur-de-l-as-monaco-1831532.html

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