Le VAR (assistance vidéo à l’arbitrage) est au coeur des débats d’après-match depuis le début de la saison. Et pas seulement en Ligue 1. Son utilisation est commentée dans la plupart des grands championnats, chaque semaine. Une quinzaine d’entraîneurs participaient lundi à un séminaire autour du VAR organisé à Nyon, au siège de l’UEFA. C’est dire si la technologie qui fait tant parler occupe une place centrale dans le jeu désormais, entre ses contempteurs et ses partisans, dont fait partie Rudi Garcia, l’entraîneur de l’OL, pourtant victime d’une erreur d’arbitrage que n’a pas manqué de dénoncer son président, Jean-Michel Aulas. L’assistance vidéo à l’arbitrage est un « formidable outil », a estimé l’entraîneur français, mais qui « doit être amélioré » selon lui.

Giorgio Marchetti, secrétaire général adjoint de l’UEFA, a demandé « du temps et des réglages pour que tout le monde comprenne et pour avoir ce dont tout le monde a besoin, l’uniformité ». En France, depuis le 15 septembre dernier, tous les stades de Ligue 1 sont fibrés avec un signal images directement envoyé à Paris, au centre de visionnage situé dans la IIIe arrondissement. C’est dans une sorte de « Nasa de l’arbitrage » de 100 m² que sont analysées toutes les images par les arbitres VAR. Dans le même espace, six postes sont réunis, de quoi éplucher les images de six matchs en même temps. En cas de multiplex, des camions-VAR additionnels sont installés près des stades.

70% des erreurs constatées auraient été corrigées

Ce nouvel outil permet une meilleure mutualisation des moyens humains, une centralisation de toute la gestion arbitrale pour le débriefing de match notamment, mais permet aussi d’avoir un lieu de formation et d’entraînement pour les arbitres. Depuis la mise en place du VAR, la Direction Technique de l’Arbitrage exhibe un chiffre clé: 70% des erreurs constatées ont été corrigées par l’assistance vidéo à l’arbitrage.

Daniel Riolo et Jérôme Rothen se sont rendus sur place pour se rendre compte de la situation et saisir une bonne fois pour toutes les niveaux d’intervention des uns et des autres au gré des situations qui jalonnent un match de football. Le penalty relève-t-il d’une décision binaire de la part de l’arbitre ? Ce dernier est-il obligé de se déplacer s’il y a le moindre doute pour la distribution d’un carton rouge direct ?

Riolo « absolument pas convaincu »

Nos consultants ont débattu avec leurs interlocuteurs avant de se mettre littéralement à la place de l’arbitre VAR, drivé par Johan Hamel. Dans ce cas de figure, l’arbitre central a joué le rôle qui est le sien dans la vie. « Je trouve que c’est super intéressant de voir comment ça fonctionne, c’est génial d’être en situation », retient Daniel Riolo. Est-il convaincu par l’outil après coup ? Pas vraiment. 

« Non, je ne le suis absolument pas. Parce que l’idée de l’erreur manifeste n’est pas claire. S’il y a une erreur manifeste, je suis pour, je veux qu’on intervienne. Sauf que la définition de l’erreur manifeste, en l’occurrence, dans les cas qui nous ont été présentés, ce n’en est pas une. La preuve, avec Jérôme, sur le cas du péno de Guingamp-Nantes, on n’est pas d’accord. Donc à partir du moment où on n’est pas d’accord, ça veut dire que ce n’est pas manifeste. La définition ‘aux yeux de tous’, d’un point de vue philosophique, elle est fausse. Le concept est quand même très flou. On n’a pas les mêmes yeux, ni les mêmes regards. »

Rothen décrit « une expérience fabuleuse »

Jérôme Rothen est un poil plus mesuré lorsqu’il s’agit de commenter le travail des assesseurs. « C’est pas facile, reconnaît-il. Il faut prendre une décision en quelques secondes, tout contrôler, ça va vite, très vite. J’ai pris une minute avant de me décider. Il faut vraiment prendre une décision rapide pour aider l’arbitre à distance, ce n’est pas facile. Après, moi, je suis convaincu que cet outil peut améliorer beaucoup de choses, c’est ce qu’il fait déjà dans certains cas. Ce n’est pas encore nickel partout mais il faut laisser sa chance au produit. En tout cas, c’est une expérience fabuleuse. »

Sur ce dernier point, Daniel Riolo emboîte le pas de son partenaire. Il ne regardera pas forcément les choses de la même manière. « C’est vraiment une super expérience. Moi, de toute façon, je ne défends pas l’outil mais les arbitres. J’ai toujours défendu les arbitres. Ce sont eux qu’on doit défendre. » Le VAR n’a pas encore dissipé tous les doutes, mais il a offert des gages de bonne foi. Reste qu’un certain nombre de sujets seront encore au coeur de discussions passionnés dans les prochaines semaines. Probablement dès la prochaine journée de Ligue 1.

https://rmcsport.bfmtv.com/football/ligue-1-quand-riolo-et-rothen-prennent-les-commandes-du-var-1804833.html

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