Elles estiment être victimes de discrimination en termes de salaires et de conditions de travail face à leurs homologues masculins malgré leurs meilleurs résultats sportifs. Les joueuses de l’équipe nationale américaine ont porté plainte ce vendredi contre leur Fédération, la United States Soccer Federation (USSF).
La plainte, enregistrée dans un tribunal de Los Angeles alors qu’est célébrée la Journée internationale pour les droits des femmes, marque un nouveau pas dans le combat de Megan Rapinoe et ses coéquipières contre l’USSF. En 2016, cinq joueuses avaient déposé un recours auprès de la Commission pour l’égalité d’accès à l’emploi (EEOC), organisation gouvernementale chargée de faire appliquer le droit du travail, pour dénoncer l’écart de traitement avec leurs collègues hommes.
« L’USSF a complètement échoué à promouvoir l’égalité des sexes » qui est pourtant l’une de ses missions et « a obstinément refusé de traiter ses employées membres de la WNT (Women’s National Soccer team) à égalité avec ses employés masculins membres de la MNT », expliquent les 28 joueuses dans cette plainte collective. Elles rappellent que l’USSF « est allée jusqu’à arguer que ‘la réalité du marché est telle que les femmes ne méritent pas d’être payées autant que les hommes’ (…) même quand la WNT a généré plus de bénéfices, joué et gagné plus de matches, remporté plus de championnats et/ou fait plus d’audience télévisée ». En 2014, l’USSF a ainsi octroyé 5,3 millions de dollars (4,7 millions d’euros) de primes à la sélection masculine pour avoir atteint les 8e de finale du Mondial au Brésil.
L’une des meilleures sélections au monde
L’année suivante, l’équipe féminine n’a reçu qu’1,7 million de dollars (1,5 million d’euros) de prime en gagnant son troisième titre mondial au Canada. Les joueuses dénoncent également les différences dans leurs conditions de travail. Entre 2014 et 2017, elles ont disputé 21% de leurs matchs à domicile sur une pelouse artificielle, contre seulement 2% pour les hommes. « Jouer sur des surfaces de niveau inférieur, dont la pelouse artificielle, peut entraîner des blessures importantes qui peuvent menacer une carrière », estiment-elles. Les Américaines sont l’une des équipes de référence du football féminin: actuellement en tête classement mondial, elles sont quadruples championnes olympiques et ont remporté trois éditions de la Coupe du monde (1991, 1999 et 2015). Elles défendront leur titre mondial en France du 7 juin au 7 juillet.
Les hommes, pour leur part, ne sont jamais allés plus loin qu’un quart de finale lors du Mondial 2002, après avoir atteint le premier carré lors de la première édition de la Coupe du monde en 1930.
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