Il n’y a pas que le talent qui compte au football. L’environnement a un également un rôle primordial dans la réussite d’un joueur. Pour exploiter au mieux son potentiel, il faut se sentir bien dans ses crampons. Mais aussi dans son club, sa ville et sa vie tout court. Antoine Griezmann en est un parfait exemple. Un de plus. Depuis qu’il a signé au FC Barcelone l’été dernier, l’attaquant français a perdu l’étincelle qui en avait fait l’un des meilleurs de la planète (deux fois troisième du Ballon d’or, en 2016 et 2018).
Alors qu’ils espéraient le retour de Neymar, Lionel Messi et les tauliers du Barça ne lui ont pas réservé un accueil euphorique. Tout juste cordial. Pour ne pas dire un peu froid. Pas de quoi mettre le champion du monde 2018 en confiance. Sur le terrain non plus, « Grizou » n’a pas été intégré au mieux. Dans une équipe au service du génie de Messi, l’ancien leader de l’Atlético (recruté pour 120 millions d’euros) s’est mué en lieutenant de luxe. Et ça ne lui a pas vraiment réussi.
Les petites humiliations de Setien
Malgré quelques coups d’éclat et une ligne de stats loin d’être infâmante (48 matchs, 15 buts, 4 passes décisives, toutes compétitions confondues), le natif de Mâcon a traversé la saison dernière en souffrance. Loin de l’homme joyeux et chambreur qui a emmené son pays sur le toit du monde en Russie. Pour ne rien arranger, Ernesto Valverde, le coach qui l’a fait venir, a été remercié dès janvier et remplacé par Quique Setien, qui n’a jamais fait confiance à Griezmann.
Pire, le technicien espagnol s’est même permis quelques humiliations en le laissant parfois sur le banc au profit de jeunes du centre de formation ou en le faisant entrer en jeu dans les tout derniers instants d’un match. Au point d’énerver les proches du Français, qui s’en sont plaint sur les réseaux. Pris en grippe par une partie de la presse et du public, la star de 29 ans n’a pas su inverser la situation balle au pied. Au contraire. Au fil des semaines, « Grizou » a perdu sa spontanéité et sa volonté de prendre des risques, pour devenir un joueur moyen, se contentant de réaliser des choses simples et sans danger.
La claque reçue en Ligue des champions
Dans le même temps, le Barça a vécu une fin de saison cauchemardesque, avec la perte du titre de champion au profit du Real Madrid et, surtout, l’élimination humiliante en quart de finale de la Ligue des champions face au Bayern Munich (8-2). Un match apocalyptique durant lequel Griezmann est entré en jeu. Sans parvenir à faire la moindre différence. Dans la foulée, Messi a mis le feu à la Catalogne en demandant à quitter le club dès que possible.
Entre-temps, Ronald Koeman, encore un nouveau coach, est arrivé en pompier de service. Selon la presse espagnole, l’entraîneur néerlandais se serait entretenu avec Griezmann pour lui dire qu’il comptait s’appuyer sur lui dans les prochains mois. Une vraie lueur d’espoir dans son brouillard blaugrana. Enfin.
La confiance inébranlable de Deschamps
En attendant, le buteur de la finale du Mondial 2018 a l’occasion de s’offrir une bouffée d’oxygène. Malgré ses déboires de l’autre côté des Pyrénées, Didier Deschamps l’a logiquement convoqué avec l’équipe de France pour préparer le début de la Ligue des nations. En espérant remettre sur pied l’un de ses meilleurs atouts dans la bulle verdoyante de Clairefontaine. Entouré de ses potes de sélection, « Grizou » a tout pour retrouver le sourire. Sur et hors du terrain. Face à la Suède, samedi à Stockholm, puis la Croatie, mardi au Stade de France, Deschamps comptera pleinement sur lui.
« A aucun moment je ne peux m’imaginer qu’Antoine va perdre de l’influence en équipe de France, sous prétexte qu’il a été moins efficace la saison passée avec le Barça, expliqué le sélectionneur des Bleus dans France Football. Après, il est dépendant des autres, d’un système et de la façon dont on l’utilise. Il ne fait pas la différence tout seul (…) Avec moi, tout est clair. Il sait dans quel rôle et dans quelle zone je le fais jouer. Et il sait très bien qu’à chaque fois, je le mets dans les meilleures dispositions, peu importe le système de jeu. Je n’ai donc aucun souci. » Une confiance inébranlable qui devrait l’aider à sortir un peu la tête de l’eau. Pour quelques jours au moins.
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