Nostalgique de la dictature, sexiste et partisan d’un discours tantôt grossier, tantôt raciste et homophobe. Surnommé « le Trump des Tropiques », Jair Bolsonaro a été élu dimanche à la présidence du Brésil. Candidat de l’extrême droite, il l’a emporté avec 55,13 % des voix face à Fernando Haddad, son adversaire du Parti des travailleurs (PT). Une élection accueillie avec amertume par Rai, l’ancien capitaine du PSG et frère du mythique Socrates, qui était connu pour son engagement politique au-delà de sa carrière footballistique.

« Après les résultats, je me suis senti triste et j’ai même eu très peur en voyant les réactions des gens qui célébraient la victoire d’un candidat qui a déjà manifesté des valeurs absurdes et répugnantes », confie Rai dans un entretien accordé ce mercredi à L’Equipe, convaincu que « la vague Bolsonaro est le résultat des coups de volants du monde entier vers l’extrême droite ». « La gauche ne peut pas s’épargner une autocritique, elle doit se réinventer. Ce qui se passe au Brésil, c’est beaucoup plus que la victoire de la droite, c’est la défaite de la gauche », analyse-t-il.

« Ils croient en un pays meilleur avec lui »

« Il y a aussi des millions et des millions de Brésiliens qui se sentent trahis. Cette sensation a provoqué une volonté terrible de changement, parfois guidée par la haine. Ça a même troublé les valeurs essentielles de la démocratie et les valeurs nobles de l’être humain », poursuit Rai, dont les opinions s’opposent donc à celle de footballeurs (retraités ou en activité) comme Ronaldinho, Rivaldo, Lucas, ou Felipe Melo, qui sont eux des ardents partisans de Bolsonaro. « Ils le soutiennent car ils croient en un pays meilleur avec lui », estime Rai, soucieux de ne pas accabler ses paires.

« Le football est un reflet de la société. En particulier son côté conservateur et méfiant », détaille-t-il. Mais alors comment expliquer que très peu de joueurs se positionnent contre Bolsonaro? « Je pense que c’est à cause d’un manque de culture, de culture politique aussi. Ils ne s’expriment pas par scepticisme, ils ont peur de l’agressivité du public et parce qu’ils se sentent en minorité au milieu des footballeurs », détaille le champion du monde 1994, qui estime que son frère Socrates aurait réagi « avec force, avec vigueur » face à cette vague d’extrême droite.

https://rmcsport.bfmtv.com/football/election-de-bolsonaro-rai-denonce-le-vote-guide-par-la-haine-des-bresiliens-1556521.html

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