Du foot gratuit à la TV
Lors de son long passage à la présidence de la Ligue de football professionnel (2002-2016), Frédéric Thiriez a été un ardent défenseur de la Coupe de la Ligue. Il vit sa disparition avec un pincement au coeur pour lui mais aussi les fans de football. « Tout le monde ne peut pas se payer un abonnement aux chaînes payantes, a-t-il expliqué dans L’Equipe cette semaine. La Coupe de la Ligue, diffusée par France Télévisions, c’est la seule fenêtre gratuite sur le football professionnel. » C’est en partie vrai. Si la LFP a longtemps refusé de vendre les droits à une chaîne payante, elle en a finalement cédé une majeure partie à Canal+ en 2016, ne laissant à France Télévisions que le choix d’une affiche par tour, en plus de la finale. A l’exception des finales des grands évènements (Ligue des champions, Euro, Coupe du monde), la Coupe de France, dont les droits sont partagés entre France Télévisions et Eurosport, sera la dernière compétition de football diffusée en clair en France.
Un ticket express pour un titre et la Ligue Europa
Qualifiée en janvier 2019 de « coupe en bois » par Jean-Michel Aulas, la Coupe de la Ligue pourrait offrir à Lyon un billet inespéré pour l’Europe en cas de victoire face au PSG, ce vendredi. Moquée pour ses faibles affluences et critiquée pour alourdir le calendrier, la compétition avait aussi le mérite d’offrir un titre et une qualification en Ligue Europa par le biais le plus rapide. Cinq matchs, voire quatre pour les clubs européens qui n’entrent en lice qu’à partir des 8es, suffisent pour arriver en finale. La Coupe de la Ligue a aussi permis à certains clubs de rafraîchir leur palmarès à l’instar de l’OL en 2001, un an avant son premier titre de champion de France, Saint-Etienne en 2013 ou encore l’OM en 2010, où la victoire finale a été fêtée dans une ambiance de folie quelques semaines avant le titre de champion de France.
Un laboratoire d’expérimentations
Plusieurs innovations ont été testées pendant la compétition notamment celle d’intégrer un micro à l’arbitre lors de la finale 2013 entre Marseille et Bordeaux (3-1). Ce qui avait donné lieu à un moment culte quand Brandao, auteur d’un vilain coup de coude sur Mathieu Chalmé, avait lancé à plusieurs reprise à M.Lannoy: « je l’ai pas touché ». En 2018, la compétition avait aussi poursuivi la phase de lancement de l’arbitrage-vidéo inaugurée la saison précédente lors des barrages d’accession de L1-L2. Cela avait d’ailleurs donné une belle polémique lors de la finale entre le PSG et Monaco (3-0) avec un penalty accordé au PSG et une but refusé à l’ASM. Des contestations devenues la norme aujourd’hui. En 2016-2017, la LFP a avait annoncé la suppression des prolongations en cas de match nul à l’issue du temps réglementaire, dans l’idée d’alléger les temps de jeu.
Du temps de jeu pour les jeunes et les remplaçants
Avant de voter en masse (66%) la suppression de la compétition en début de saison, les clubs accordaient, de manière générale, moins d’importance à la Coupe de la Ligue en laissant régulièrement au repos ses cadres ou joueurs très sollicités. Les habituels gardiens remplaçants, joueurs un peu placardisés ou jeunes du centre de formation pouvaient en profiter pour obtenir un temps de jeu, offrant bien souvent des matchs ouverts et riches en buts.
Des histoires marquantes
Sans Coupe de la Ligue, ni de micro ouvert, pas de Brandao et son « je l’ai pas touché ». Le Brésilien a d’ailleurs brillé dans cette compétition en la remportant quatre saisons de rang, de 2010 à 2013, avec Marseille, puis Saint-Etienne. Avant cela, il y avait eu l’affaire de la banderole déployée par les supporters du PSG à destination des Lensois en 2008, provoquant un énorme scandale récupéré par les politiques, et Dani Boon, acteur de la comédie « Bienvenue chez les Ch’tis » ayant inspiré les moqueries parisiennes.
Recordman du nombre de victoires dans la compétition (8, peut-être 9 en cas de succès ce vendredi soir), le PSG a pour le moment connu une seule défaite en finale. Et elle est mémorable puisqu’en 2000, les hommes de Philippe Bergeroo s’étaient inclinées face à Gueugnon (2-0), seul pensionnaire de Ligue 2 à avoir remporté la compétition.
Parmi les autres moments mémorables, il y eut aussi cette panenka tentée et manquée par le gardien nantais Mickaël Landreau lors de la séance de tirs au but de la finale perdue par Nantes face à Sochaux (1-1, 5 tab 4). Teddy Richert, gardien de Sochaux, n’avait pas bougé pour capter tranquillement la tentative de son homologue.
https://rmcsport.bfmtv.com/football/derniere-coupe-de-ligue-ces-cinq-choses-qui-nous-manqueront-quand-meme-1956137.html
