Il y avait la Suède connue seulement pour Zlatan Ibrahimovic. Il y a désormais cette Suède qui pose question… et que Zlatan voit devenir championne du monde, même sans lui. Comment cette équipe s’en est sortie au point de disputer son premier quart de finale de Coupe du monde depuis 24 ans, ce samedi face à l’Angleterre (16h) ? Sans véritable star, sans effusion, sans coup d’éclat dans le jeu non plus. Mais avec des exploits comme face à la France (2-1), en qualifications, où la bande d’Ola Toivonen s’était imposée en profitant d’une grosse erreur de relance de Hugo Lloris. L’Italie, aussi, s’interroge encore, elle qui est tombée en barrages face à cette sélection. Même l’Allemagne a failli sortir encore plus tôt de la compétition, en arrachant la victoire du sursis dans les dernières secondes (2-1) en poule. 

La Suisse, pour n’avoir pas su forcer la décision en 8es, s’en mord encore les doigts. La Nati a payé au prix fort l’insolente réussi des Blagult, vainqueurs sur une frappe contrée d’Emil Forsberg (1-0). Le schéma de ce collectif n’a pourtant rien de révolutionnaire puisque Janne Andersson l’articule dans un 4-4-2 classique et discipliné qui a signé trois clean-sheets en quatre matchs et qui est sorti des poules grâce à un succès face au Mexique (3-0), au cours duquel les Suédois n’ont eu le ballon que 33% du temps. 

Le tank Granquist

Abandonner la possession à l’adversaire est le point de départ de cette équipe qui résiste fort et concède très peu d’occasions. Le Mexique n’a tiré que trois fois et la Suisse quatre. Les coéquipiers d’Ola Toivonen ne sont pas pour autant des adorateurs du bus devant leur but. Leur 4-4-2 ultra discipliné s’étend également haut sur le terrain sur les phases de relance adverses pour contraindre le gardien ou les défenseurs à jouer long. Du pain béni pour l’arrière garde suédoise emmenée par son tank et tireur de penalty, Andreas Granquist. S’ils défendent tous ensemble, les Suédois attaquent aussi ensemble, quand ils cherchaient plus systématiquement auparavant leur ancienne star, Zlatan Ibrahimovic, comme premier point de fixation.

Bianchi: « C’est le plus rusé qui gagne, pas souvent le plus fort »

En l’absence d’une star qui aimante l’arrière garde adverse, la Suède s’est adaptée et les attaquants s’impliquent dans cette quête de la récupération à l’instar d’Ola Toivonen comme soutien de Marcus Berg, plus en pointe. Cela fonctionne à la perfection à défaut d’emballer les foules. « Les matchs des huitièmes de finale ont été comme le reste du tournoi jusqu’ici : moyens, équilibrés, avec un nivellement qui tire vers le bas, a analysé Carlos Bianchi, ancienne légende du PSG, dans Libération. Des équipes comme la Russie ou la Suède ne jouent pas le jeu, elles calquent leur dispositif sur celui de l’adversaire et parviennent à se qualifier. Elles jouent bas, sans fonds de jeu, ferment les espaces et attendent. Contre la Suède, la Suisse a eu une énorme possession pour ne rien en faire. C’est un jeu d’allers-retours, de va-et-vient et à la fin, c’est le plus rusé, le plus opportuniste qui gagne, pas souvent le plus fort. »

« Zlatan… En tant que personne, en tant que joueur, c’est un individualiste », balance le gardien suédois

Dans cette idée de collectif ultra soudé, la Suède se base aussi sur une génération qui a déjà connu l’ivresse d’un titre avec six membres des champions d’Europe Espoirs en 2015 présents dans les 23 (Lindelof, Helander, Augustinson, Hiljemark, Guidetti, Kiese Thelin). « Zlatan… En tant que personne, en tant que joueur, c’est un individualiste, tout le jeu tourne autour de lui, a sèchement rappelé le gardien Karl-Johan Johnsson, cette semaine. Maintenant, on joue plus en équipe. » Une recette qui fonctionne beaucoup mieux puisque Zlatan n’a jamais marqué en Coupe du monde, ni atteint les quarts (éliminations en 8es en 2002 et 2006). De ce point de vue-là déjà, cette équipe de Suède, à défaut d’être séduisante, a fait plus fort sans lui. Que l’Angleterre ne soit pas trop confiante, les derniers à l’avoir été ont déchanté.

https://rmcsport.bfmtv.com/football/coupe-du-monde-pourquoi-la-suede-est-meilleure-sans-zlatan-1485234.html

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