La cité Consolat est nichée dans le 15e arrondissement de Marseille. Au cœur du quartier de la Calade, l’un des grands ensembles qui trônent au nord de la ville. C’est là que Marseille-Consolat a été fondé en 1964, devenant au fil des années l’un des clubs de foot les plus importants de la région. Avec son esprit familial, son petit stade La Martine (moins de 2.000 places) et sa mauvaise réputation, l’équipe amateur a même touché du doigt la Ligue 2. Mais la montée lui est passée sous le nez à deux reprises (pour un point en 2016 et une différence de buts défavorable en 2017). Avant que la DNCG ne sanctionne sa mauvaise santé financière par une rétrogradation administrative en National 3, en fin de saison dernière.

En référence à l’Atlético de Madrid

Malgré ce coup dur, le petit club phocéen continue d’avancer en cinquième division. Tant bien que mal. Depuis deux ans et demi, son nom a changé. Il faut désormais l’appeler l’Athlético Marseille. Une référence directe à l’Atlético de Madrid, qui parvient à exister dans la capitale espagnole malgré son illustre voisin, le Real Madrid. Dans le même esprit, la formation des quartiers nord, qui s’entraîne en bordure d’autoroute et au pied de l’hôpital Nord, vit dans l’ombre de l’OM. Et s’en accommode comme il peut.

Mamadou Niang comme directeur sportif

« Il faut savoir différencier les choses, explique Mamadou Niang, champion de France en 2010 avec l’OM et aujourd’hui directeur sportif de l’Athlético. On est un petit club. On n’aspire pas du tout à côtoyer l’OM. On fait notre chemin de notre côté. L’OM, c’est un monstre dans le championnat français. C’est aussi l’un des plus grands clubs européens de par son histoire. On a quelques joueurs de la région parisienne qui soutiennent le PSG, mais à 80% nos joueurs sont supporters de l’OM. Moi-même je le suis. »

Souleymane Diawara et Cyril Hanouna au soutien

Une sympathie qui ne se matérialise pas encore pas un lien direct entre les deux entités. « Pour l’instant, il n’y en a pas, reconnaît Niang, qui a également était l’entraîneur adjoint de Marseille Consolat. Nous, on fait ce qu’on peut avec ce qu’on a. Si l’OM décide un jour de nous filer un coup de main, on accepterait avec grand plaisir. Mais on n’en est pas là. » L’ancien buteur sénégalais n’est pas la seule personnalité impliquée au sein du club. Souleymane Diawara, l’ancien défenseur marseillais, et l’animateur Cyril Hanouna, qui vient parfois rendre visite à l’équipe, ont également investi dans l’Athlético.

« Un moment historique » face à Rennes

Un soutien de prestige qui permet au club de se montrer ambitieux en visant rapidement un retour en National 2, puis en National. En attendant, les joueurs de Farid Fouzari vont s’offrir une parenthèse enchantée en affrontant le Stade Rennais, ce dimanche, en 16e de finale de la Coupe de France (17h15). Une rencontre programmée au stade Parsemain de Fos-sur-Mer (17.500 places), à une cinquantaine de kilomètres de Marseille. Dans l’antre de l’Istres FC, les amateurs phocéens vont tenter d’accrocher le tenant du titre. Et de prendre du plaisir devant leurs proches. « C’est un moment historique pour le club et la ville de Marseille, s’enthousiasme le milieu de terrain Yamin Amiri.  Il y a de l’excitation dans le vestiaire. On va jouer contre une Ligue 1, devant nos amis et nos familles. On a préparé ce match avec sérieux, j’espère que ça va bien se passer. »

« Mettre en valeur notre travail »

« On va voir jusqu’où mes joueurs peuvent élever leur niveau. Il faudra se surpasser, prévient le coach Fouzari, en poste depuis l’été dernier. On fait partie des petits clubs autour du grand club qu’est l’OM. A nous de grandir et de gravir les échelons. La Coupe de France nous offre un bon coup de projecteur, ça va mettre notre travail en valeur. On représente le milieu amateur.  » Mais aussi les habitants de Consolat, de la Calade et de tous les quartiers nord de Marseille. Des coins qui n’inspirent pas confiance à tout le monde.

Redorer le blason du club

« Ces quartiers ont une mauvaise réputation et le club a eu beaucoup de difficultés à s’en défaire, explique Niang. On a beaucoup travaillé là-dessus ces dernières années pour faire les choses proprement, que ce soit par rapport au comportement sur le terrain ou en dehors. Les jeunes sont vraiment impliqués, ils essaient de faire le maximum pour redorer le blason de l’Athlético Marseille. Nos valeurs sont l’humilité, le respect et la solidarité. Pour le moment, ça se passe bien. » Un exploit face à Rennes en serait l’éclatante confirmation.

https://rmcsport.bfmtv.com/football/coupe-de-france-l-athletico-marseille-le-petit-club-des-quartiers-nord-qui-defie-rennes-1843681.html

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