Derrière les protestations de certains dirigeants, des joueurs font aussi entendre leurs voix pour saluer la décision des instances d’avoir mis un terme aux championnats en France. C’est le cas d’Anthony Lippini (31 ans), défenseur du Gazelec Ajaccio (National), qui a connu la Ligue 1 avec le club rival de l’AC Ajaccio. Le défenseur, passé par Montpellier et Clermont, regrette seulement le mode choisi pour établir les classements qui pourrait plonger son club, avant-dernier de National, en N2.

« Rentrer à la maison après avoir croisé des gens, c’est une appréhension que j’aurais eue »

« Je pense que c’était la meilleure solution d’arrêter les championnats parce que la santé passe avant le foot, précise l’ancien joueur de l’AC Ajaccio et de Clermont. Il y a eu tellement de choses au regard du personnel soignant que je ne me voyais pas reprendre par respect pour ces gens mais aussi pour ma santé et celle de ma famille. Rentrer à la maison après avoir été sur un terrain, avoir conduit ma voiture en ayant croisé des gens, c’est une appréhension que j’aurais eue. C’était la meilleure chose même si on entendra toujours dire que c’est prématuré. Il fallait trancher. »

« Sur le plan footballistique, si la décision est prise d’arrêter le championnat en faisant les descentes alors que les 18 clubs ont signé une charte pour geler les descentes et que les clubs de Ligue 2 sont pour un championnat à 22, il y aurait un peu de regrets. Il restait neuf matchs, ce n’est pas rien. On restait sur une victoire contre le premier (Pau, ndlr). On avait de l’espoir. C’est une situation compliquée. » 

Il reste suspendu à la décision de la prochaine assemblée générale de la Fédération française de football, le 20 avril prochain. « La situation est compliquée à vivre parce qu’on est dans l’attente, confie-t-il. On ne sait pas ce qu’il va advenir du futur, de notre situation. Il y a un peu d’angoisse que ce soit au niveau personnel ou au niveau du club. Si le club descend, ce sera problématique pour beaucoup de choses et pour nos avenirs. Quand on a une famille, c’est compliqué à gérer, surtout dans cette situation avec l’arrêt prématuré de la saison. Mathématiquement, c’était toujours possible, on y croit. »

« La victimisation des clubs corses me fatigue parce que ce n’est pas nous »

Une descente mettrait le club en grand danger, comme l’a souligné Christophe Chareyre, directeur général du club corse, il y a quelques jours du RMC Sport. Cela écrirait un nouvel épisode dans l’histoire parfois chaotique entre le club corse et les instances françaises, marquée notamment par l’interdiction de la montée en L1 en 1999 (et le repêchage en L2 finalement annulé en début de saison). Même si pour Lippini, la situation actuelle n’a rien à voir.

« Je ne suis pas de nature à me plaindre où à me victimiser, conclut-il. La victimisation des clubs corses me fatigue parce que ce n’est pas nous. Il y a des situations, des choix de faits. C’est comme ça, c’est le foot, c’est la vie. Si on avait fait une meilleure saison, on n’aurait pas eu ces attentes aujourd’hui. C’est aussi de notre faute, nous joueurs, staff et tout le club. On peut toujours trouver des excuses. Bien sûr que c’est rageant mais quand les choses sont faites, on ne peut pas revenir dessus. SI des choix sont faits, on ne pourra rien faire d’autre que de les assumer. »

https://rmcsport.bfmtv.com/football/cornavirus-j-aurais-eu-une-apprehension-a-reprendre-confie-lippini-1909405.html

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