Quand Frank Lampard a fermé la porte à un départ d’Olivier Giroud (33 ans) en fin de mercato d’hiver, le ciel aurait pu s’abattre sur l’attaquant français. Sur le papier, sa situation n’incitait pas à l’optimisme: un temps de jeu famélique avec les Blues, une rétrogradation dans la hiérarchie des attaquants et la pression de Didier Deschamps pour qu’il augmente sa présence sur le terrain à cinq mois à peine du début de l’Euro 2020. Mais Olivier Giroud n’est homme à se laisser abattre. Souvent dans sa carrière, il a retourné des situations mal embarquées pour se faire une place en forçant le passage. Il le prouve encore ces derniers jours.
Le Français a profité de la blessure de Tammy Abraham et de la méforme de Michu Batshuayi pour s’offrir enfin du temps de jeu. D’abord contre Manchester United le 17 février où il avait retrouvé le terrain pour la première fois depuis le 30 novembre. Entré en cours de match, il avait même marqué avant que son but de la tête ne soit refusé pour un hors-jeu d’un demi-pied.
Il s’est remobilisé, comme il en a pris l’habitude, pour frapper plus fort contre Tottenham (2-1) cinq jours plus tard avec une titularisation, un but et une redistribution des cartes à l’avant-garde des Blues. Presque inenvisageable il y a trois semaines, sa titularisation ce mardi face au Bayern Munich, en 8e de finale aller de la Ligue des champions (21h, en direct sur RMC Sport), apparaît aujourd’hui possible.
Lampard: « Il m’a beaucoup donné à réfléchir »
« Il a joué de façon fantastique (face à Tottenham, ndlr), a reconnu Frank Lampard, lundi en conférence de presse. Pas seulement son but mais aussi sa relation avec Mason Mount et Ross Barkley, dans le jeu sans ballon l’a été également et le travail qu’il a fait pour nous. C’est toujours quelque chose d’énorme pour moi, la façon dont on défend en attaque. Je sais que je peux compter sur Olivier. Il est professionnel, il a des qualités, et il a été très bon. Donc il m’a évidemment beaucoup donné à réfléchir. »
Un aveu remarquable de la part d’un entraîneur qui n’a jamais vraiment compté sur l’ancien Montpelliérain (9 matchs, 3 titularisations en Premier League cette saison). Mais ce dernier n’a jamais bronché, ni menacé de partir au bras de fer alors que les négociations pour un départ vers l’Inter Milan se sont enlisées. L’état d’esprit de l’attaquant lui a permis de rester dans les radars à défaut de jouer. La durée du mercato, puis la trêve hivernale début février ont retardé un peu plus son retour à mi-février. Depuis deux matchs, Giroud saisit sa chance.
« A partir du 1er février (lendemain de la fermeture du mercato), je me suis remis dedans, a-t-il confié au micro de RMC Sport le 17 février. J’ai regardé vers l’avant, je vais donner le meilleur pour Chelsea et pour moi, sur le plan personnel. Ça n’a pas été facile mais on se concentre et je suis déterminé à 100% derrière le club. » Avec l’objectif de disputer un maximum de matchs en pensant à l’Euro et aux Bleus, qu’il devrait retrouver pour les matchs amicaux face à l’Ukraine le 27 mars, puis la Finlande le 31.
A l’inverse de Chelsea, sa présence sur le terrain en sélection ne s’est pas arrêtée mais a vacillé sous le coup des déclarations de Didier Deschamps l’incitant à augmenter son temps de jeu en club d’une manière ou d’une autre. Même auprès du public, son statut (97 sélections, 39 buts) international n’a jamais semblé remis en cause.
69% des fans actifs de football favorables à sa présence à l’Euro malgré in temps de jeu limité en club
Selon une étude Next Media Solutions et l’institut CSA Research, 69% des fans actifs de football estiment qu’il doit participer à l’Euro même s’il ne joue pas davantage en club. 29% y sont opposés et 2% ne se prononcent pas. L’ensemble des Français est aussi favorable à sa sélection à 33%, contre 21% contre (46% ne se prononcent pas). Logiquement, le pourcentage devrait augmenter avec un temps de jeu plus conséquent avec les Blues. Pour le moment et pour la première fois cette saison, le ciel est bleu au-dessus de sa tête.
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