Pourquoi cette malédiction? Cette question trotte dans la tête de tous amoureux de l’Olympique de Marseille voyant se profiler la rencontre chez les Girondins de Bordeaux depuis 1977 et cette victoire 2-1 devenue tristement historique, comme celle étant la dernière pour l’OM en championnat (la même saison, l’OM s’était imposé en 1978 à Bordeaux en Coupe de France). La réponse semble inextricable. Basile Boli, honnête, l’avoue: « Je ne comprends pas ». Au fil des 33 déplacements depuis « la dernière », la fin du cauchemar a semblé toujours plus proche. Depuis 2003, jamais l’OM n’a perdu de plus d’un but. La délivrance ne vient jamais, les Marseillais s’épuisent et la malédiction se renforce toujours un peu plus.

Au début, la logique

Les deux premières défaites de la série noire en 1978-1979 et 1979-1980 (2-1 et 2-0) répondent à une logique. L’OM bataille pour sa survie, Bordeaux rêve d’Europe. Marseille tombe en D2, remonte avec des grandes ambitions nationales et continentales. Tout s’améliore au club. Tout change, sauf la défaite à Bordeaux. La traversée du désert Lescure est donc bien plus dure à accepter. Elle sera désormais en plus télévisée.

Le début du complexe d’infériorité?

Une rivalité naît. Elle est même présidentielle. Bernard Tapis attaque Claude Bez dans les médias, ce dernier lui répond avec plaisir. Le match de 1987 est une gifle monumentale pour l’OM. Première solution pour briser la malédiction: acheter au marché des transferts des Bordelais. Alain Giresse est convaincu par Bernard Tapie. Le numéro 10 ne suffit pas, Bordeaux passe un 3-0. 5eme victoire de suite. Quelques semaines plus tard, les Marseillais ragent à la vue de Bordelais sacrés champions de France et posent les bases d’un complexe d’infériorité en terre girondine, d’un »manque de confiance » comme le reconnaît Gérard Gili, passé par les deux clubs.

Une rivalité nourrie par la malédiction

Deux années passent, les confrontations sont de plus en plus chaudes. Ancien joueur marseillais, Joseph-Antoine Bell assène notamment un violent coup de coude à Enzo Francescoli lors du match de 1989-1990. Futur Girondins, Gaëtan Huard fait un doigt d’honneur à Jean-Marc Ferreri après le penalty manqué par l’attaquant. La pression est énorme, l’issue est la même, les Marseillais explosent et prennent 3-0. Basile Boli, Marseillais de 1990 à 1994, « se pose encore la question aujourd’hui ».

Même au sommet de l’Europe, Marseille est tout petit à Bordeaux

Auréolé de son titre de premier club français titré sur le plan européen en 1993, l’Olympique de Marseille peut gonfler le torse quand il débarque à Chaban-Delmas. Il en repart toujours la tête baissée, les nerfs à vifs comme Xavier Gravelaine, auteur d’un coup de poing dans le visage d’un Jean-Pierre Papin tombé le visage ensanglanté. Quand ils reviennent en 1999, Claude Bez est décédé, Bordeaux veut lui rendre hommage par une minute de silence. Elle sera la minute de la honte, certains supporters marseillais chantant leur haine de l’adversaire. Ils seront punis 4-1.

Des nuls pour le nouveau siècle, toujours pas de victoire

La défaite 3-0 en 2011 sur un doublé de Laurent Battles et une ouverture du score de Christophe Dugarry marque la 7e défaite de suite, le 16e match sans victoire. Depuis ce jour-là, Marseille ne se fait plus humilier à Bordeaux. Il y a encore eu certes six défaites, mais il y a eu onze matchs nuls. Plusieurs fois, la malédiction semblait entendre sonner sa dernière heure. A chaque fois, un Bordelais a surgi pour égaliser et la faire perdurer.

Fernando, Marouane Chamakh, Steve Mandanda contre-son-camp, Anthony Modeste, Cheikh Diabaté, Wahbi Khazri. Tous ont ce point commun d’avoir ramené Bordeaux à 1-1 après une ouverture du score marseillaise. Les uns après les autres, ces hommes, Claude Bez, Jean-Marc Ferreri, Christophe Dugarry, Lilian Laslandes, se sont prêtés mains fortes pour creuser la faille psychologique marseillaise au fil des années. Face à une formation bordelaise en pleine saison de transition et qui enchaîne les prestations sans saveur, l’occasion paraît belle cette année pour un OM disposant de plus d’armes dans son effectif. Mais cette situation s’est déjà présentée en terre girondine par le passé. Pour une issue une nouvelle fois identique vendredi?

https://rmcsport.bfmtv.com/football/bordeaux-om-l-histoire-mouvementee-de-la-malediction-la-plus-celebre-de-france-1666835.html

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