Tout avait commencé de façon confuse. Lorsque Arda Turan arrive au Barça à l’été 2015, le club est encore interdit de recrutement. Le Turc doit alors patienter six mois avant de faire ses grands débuts avec les Blaugrana, comme s’il était écrit que son aventure à Barcelone serait tortueuse.
Le Barça était pourtant prévenu. En janvier 2015, quelques mois avant son arrivée au club catalan, Arda Turan avait été l’auteur d’une colère mémorable avec l’Atlético de Madrid lors de la demi-finale de la coupe du Roi face à son futur club. Il avait jeté une chaussure en direction de l’arbitre assistant, un incroyable geste de colère sanctionné par un simple carton jaune.
Un coup d’éclat, et plus rien
Sa première saison et demie effective à Barcelone, entre janvier 2016 et mai 2017, a été marquée par une vingtaine de titularisations en Liga et une seule en Ligue des champions. Mais Turan a su saisir sa chance ce jour-là. Face au Borussia Mönchengladbach en décembre 2016, alors que le Barça est déjà assuré de terminer en tête de son groupe, Luis Enrique fait tourner son équipe et aligne d’entrée le Turc. Lequel lui donnera raison en inscrivant un triplé en 17 minutes, après avoir offert une passe décisive à Leo Messi et marqué à l’aller. Une masterclass qui restera sans lendemain.
Le reste de son temps en Catalogne, Turan le passera souvent à l’infirmerie. C’est d’ailleurs une contusion au métatarse, qui, entre autres, mettra fin à ses espoirs de rejouer avec le Barça avant d’être prêté en Turquie pour se relancer. Le milieu offensif aura marqué 15 buts avec les Blaugrana mais très peu les esprits, malgré un titre de champion et deux victoires en Coupe du Roi.
Des coups de sangs, blessures et condamnations en cascade
La dernière apparition d’Arda Turan sous le maillot catalan remonte au 26 avril 2017, quelques jours après avoir agressé un journaliste pendant qu’il était avec sa sélection. En janvier 2018, alors qu’il n’est apparu qu’une seule fois sur le banc du Barça au cours de la première partie de saison et n’a donc plus joué depuis sept mois, l’international turc aux 100 sélections est prêté pour une saison et demie à l’Istanbul Basaksehir, sept ans après le départ de son pays natal. Un club qui aurait dû le garder un an de plus s’il n’avait pas accumulé les dérapages, sur et en dehors des terrains.
En mai 2018, au terme d’un exercice tronqué par les blessures, l’ailier de Basaksehir bouscule, insulte et menace un arbitre assistant en fin de match. Le motif? Celui-ci aurait sifflé un hors-jeu inexistant. La sanction est lourde, 16 matches de suspension et une fin de saison prématurée. Mais son retour à la compétition ne durera pas. Six mois plus tard, Turan est condamné à 2 ans et 8 mois de prison avec sursis pour port d’arme illégal dans une boîte de nuit, tir dans un hôpital et harcèlement sexuel, rien que ça.
Quel avenir pour Turan?
Le tout quelques heures après s’être battu et avoir cassé le nez d’un chanteur turc. Un règlement de compte qui lui aura coûté 370.000 euros auprès de son club. Une énième frasque, un an avant que le joueur ne décide de casser son prêt et de revenir à Barcelone en janvier dernier. Depuis, Arda Turan a passé la seconde partie de saison hors du groupe, indésiré par son club qui avait déboursé 34 millions d’euros pour le recruter en 2015.
À 33 ans, la suite de la carrière d’Arda Turan s’avance dans le flou total, même si Galatasaray serait prêt à le faire signer un nouveau contrat selon Sport. Après tout, qui aurait envie d’engager un joueur instable en tout point et à court de rythme? Si la donne a peut-être évolué depuis, le média turc Fanatik annonçait cet hiver que l’Inter Miami de David Beckham était bien intéressé par son profil. Et si son surnom de « Beckham Turc » était finalement prémonitoire?
https://rmcsport.bfmtv.com/football/barca-arda-turan-la-fin-d-un-long-chemin-de-croix-1941177.html
