Après une rupture plus ou moins douloureuse, il faut savoir s’occuper. Les méthodes sont diverses, la douceur est souvent préconisée. Unai Emery n’aura pas choisi la facilité. Non conservé par un PSG où il n’aura finalement pas vraiment posé son empreinte en deux ans d’expérience, le technicien basque s’est lancé dans une aventure presque plus périlleuse que la conquête du Graal européen avec les Parisiens: la reconstruction d’Arsenal post-Arsène Wenger, après plus de deux décennies de règne alsacien.

« Je vais revoir des amis »

Le triple vainqueur de la Ligue Europa à la tête du FC Séville fera face samedi (13h35) à son récent passé, lors de ce match amical entre les Gunners et le PSG à Singapour, dans le cadre de l’International Champions Cup. Un match amical oui, dans tous les sens du terme. « Je suis très reconnaissant envers le PSG pour m’avoir permis d’entraîner cette équipe deux ans. C’est un très grand club avec de grands joueurs, même si tous ne seront pas là pour le match en raison des vacances. Je vais revoir des amis. » Des amis, quittés sans fracas et avec élégance en mai dernier, sur un nouveau triplé national (championnat, Coupe de France, Coupe de la Ligue).

Son successeur, intronisé rapidement et dont le nom avait filtré plusieurs mois avant la fin de la saison et donc du bail Unai Emery, lui fera face. Deux tacticiens, deux fous de football, deux amoureux du jeu offensif. « Avec tous les entraîneurs qualifiés en coupe d’Europe, on s’était vus à Nyon lors des réunions annuelles. On parlera ensemble ce soir (vendredi) au stade ou demain. On parlera football en général. » Pas du Paris Saint-Germain. Ni des ratés. Ni des réussites.

Des blessures, des railleries mais un chef d’oeuvre

En deux saisons, Unai Emery aura laissé deux… éliminations en 8es de finale de Ligue des champions consécutives, dont une plus piteuse encore que l’autre avec cette remontada du Barça à jamais dans l’histoire. Il laisse aussi le son de son français plus qu’approximatif en conférence de presse, arme préférée d’adversaires qui ont souvent perçu en lui le bouc-émissaire d’un problème sans doute plus global.

C’est aller un peu vite en besogne. En mai dernier, dans l’émission Transversales sur les antennes de RMC Sport, Unai Emery se confiait sur son aventure parisienne et sur cette apogée de football lors du 8e de finale aller de la Ligue des champions contre le Barça, au Parc des Princes. Un 4-0 modèle, qui laissait augurer une suite glorieuse… et qui n’a rendu les déceptions suivantes que plus douloureuses. « L’un des entraîneurs les plus prestigieux et pour qui j’ai le plus d’admiration, même s’il a été très critiqué en France, c’est Marcelo Bielsa. Il me semble que c’est une référence. Il m’a dit que c’était le meilleur football qu’il avait vu au monde après le Barça de Pep Guardiola », racontait le coach, soulagé de ses obligations contractuelles. Mais un match ne saurait tout éclipser. Surtout si celui-ci est tout de même synonyme d’élimination.

Des traces dans le jeu parisien ?

« Autant Laurent Blanc avait laissé une empreinte, autant là… Je ne trouve pas qu’il aura laissé une empreinte réelle sur le jeu du PSG, estimait Vincent Guérin dans 20 Minutes en mars dernier. C’est difficile d’avoir un avis bien tranché parce qu’il n’y a pas eu un système de jeu bien particulier mis en place depuis qu’il est arrivé. Il y a eu pas mal d’hésitation, de changements, on n’a pas eu l’impression qu’il voulait, ou qu’il pouvait, mettre en place ses idées. » Des idées perceptibles par séquences, notamment lors de sa première saison, avec ce pressing haut et intense, ces latéraux qui apportent un surnombre en phase offensive et un jeu vertical presque létal. Mais trop vite abandonnées, mainmise du vestiaire oblige.

« Il n’y avait pas la synergie entre entraîneur et équipe »

« En ce qui concerne le jeu de l’équipe, Nasser Al-Khelaïfi a aimé mon énergie. L’énergie que j’ai réussi à transmettre. Et c’est vrai qu’ici, dans toutes les équipes, il faut s’adapter. Je pense que l’équipe a très bien joué, je pense que l’équipe a réussi la transition, à passer à une équipe de contrôle à une équipe plus verticale et plus agressive vers l’avant, assurait toutefois Unai Emery dans Transversales. Mais ça a été un processus. Les six premiers mois de l’année dernière ont été les plus difficiles. Il n’y avait pas la synergie entre entraîneur et équipe. Le président m’a renouvelé sa confiance en décembre et nous avons terminé la seconde partie de saison, les six derniers mois ont été bons. »

Unai Emery va retrouver des amis. Mais il a d’autres chats à fouetter et recroiser le PSG est finalement anecdotique, bien que prometteur d’un point de vue tactique, surtout face à un manager comme Thomas Tuchel. Le Basque s’est lancé dans une aventure autrement plus périlleuse: faire tourner la page Arsène Wenger à un Arsenal qui a perdu son statut de numéro 1 dans la hiérarchie des clubs londoniens et court après un titre en Premier League depuis 2004. Quant à la scène européenne, son raté parisien, il la retrouvera à l’échelon inférieur, en Ligue Europa. Il la connaît par cœur.

https://rmcsport.bfmtv.com/football/arsenal-psg-emery-retrouve-deja-ses-amis-parisiens-1496152.html

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