Dix. C’est le nombre de points qui séparait Toulouse, lanterne rouge, du premier non relégable, à l’issue d’une défaite (1-2) face à Rennes lors de la 28e journée de la saison 2015-2016 de Ligue 1. L’entraîneur de l’époque, Dominique Arribagé, démissionne alors de ses fonctions. Et les dirigeants toulousains nomment Pascal Dupraz à dix journées de la fin du championnat pour relever l’immense défi du maintien.

À ce moment-là, personne ne pensait vraiment que Pascal Dupraz puisse réaliser l’exploit: maintenir Toulouse dans l’élite du football français.  A l’occasion de la 29e journée du championnat, l’entraîneur savoyard, notamment spécialiste du maintien avec Evian Thonon-Gaillard, doit préparer un match au sommet face à l’OM. Une préparation qui tourne mal, pour son premier entraînement aux commandes du TFC, puisqu’il est victime d’un malaise cardiaque.

« J’étais venu pour les sauver, pas pour me casser la gueule le premier jour »

« Je dirigeais une séance dans laquelle les joueurs étaient restés aux vestiaires en quelque sorte, a raconté Pascal Dupraz, invité du RMC Sport Show Revival ce samedi. Ils avaient fait la bringue la veille, je ne sais pas… Mais toujours est-il qu’ils n’arrivaient pas à aligner deux passes de suite sur cette mise en place. J’étais au milieu et je me suis affaissé. J’ai perdu connaissance. C’est Issa Diop qui m’a relevé. Je me demandais où j’étais… Ça s’est terminé à l’hôpital. J’étais vraiment en colère parce que je ne pouvais pas suivre l’équipe à Marseille. J’ai même dit au président, lorsqu’il est venu me rendre visite dans ma chambre d’hôtel le samedi matin, que s’il voulait, on pouvait déchirer le contrat. J’étais venu pour les sauver, pas pour me casser la gueule le premier jour. On m’a posé un défibrillateur le jeudi et l’après-midi, j’étais à l’entraînement. »

« Les joueurs me sautaient dessus et ça me faisait mal »

Pascal Dupraz estime que cet événement, survenu au tout début de l’aventure du maintien, a été un élément déclencheur pour les joueurs puisqu’ils ont ensuite enchaîné de bons résultats, à l’image de la victoire face aux Girondins de Bordeaux (victoire 4-0), la journée suivante. 

« Le samedi suivant contre Bordeaux, les joueurs n’arrêtaient pas de marquer des buts. Ils me sautaient dessus. Et ça me faisait mal, sur le flanc gauche, bien sûr. C’est une petite histoire sympa. Mais je suis sûr qu’on a tissé des liens particuliers entre eux et moi. Tout est irrationnel à partir du moment où on a bien les pieds sur terre et qu’on développe, en tout cas c’est ma devise, un esprit positif. J’ai simplement dit à mes joueurs, en aparté lorsque je suis arrivé au club: ‘Vous êtes des cadres, tout le monde se fout de votre gueule. Et voilà pas que vous avez la possibilité de devenir des héros ! Ça vous ne dirait pas ? Vous ne voulez pas vous transformer en héros ?’ ». Dix matchs plus tard, le maintien acquis, ils étaient bien des héros toulousains.

https://rmcsport.bfmtv.com/football/toulouse-dupraz-raconte-son-malaise-le-premier-jour-de-la-mission-maintien-en-2016-1936523.html

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