Des cadres en difficultés
La saison dernière, après huit journées, l’OM comptait trois points de plus et pouvait compter sur la réussite de ses cadres. Un joueur est le symbole des difficultés actuelles: il s’agit de Luiz Gustavo. Le Brésilien a été replacé en défense central depuis le début de saison par l’entraîneur Rudi Garcia, mais on ne peut pas dire pour l’instant que son passage à l’arrière soit une franche réussite. D’ailleurs, quand il joue au milieu de terrain, l’OM gagne 58% de ses matchs, contre seulement 50% quand il joue en défense.
Depuis l’été, Gustavo est moins resplendissant. Un proche du staff marseillais confie: « C’est notre faiblesse défensive collective qui explique les difficultés de Luiz. Quand il joue au milieu, il défend plus que tout autre joueur, il joue pour les autres. Quand il est en défense, il y a un rideau de moins, et comme l’OM joue face à des équipes qui contrent avec des ailiers très rapide, il se retrouve plus souvent en difficulté« .
Ces derniers jours, un autre Olympien a suscité les critiques des supporters: Jordan Amavi. Le latéral gauche a du mal à retrouver son niveau qui l’avait emmené jusqu’en équipe de France il y a tout juste un an. Le joueur, qui a pris un carton rouge contre Strasbourg, souffrirait d’un autre souci, selon la même source: « C’est plus un problème mental, un problème de confiance. Jordan ne comprend pas les difficultés qu’il vit en ce moment. Il travaille bien mais comme il est dans le doute, ses interventions sont moins tranchantes, ses centres moins précis ». D’autres joueurs, comme Lucas Ocampos, doivent également faire mieux. La saison dernière, lors des huit premières journées, l’Argentin avait inscrit quatre buts, contre un seul en 2018-2019.
Des recrues qui doivent faire mieux
On ne peut pas dire que les recrues de l’OM ont brillé depuis le début de saison. Certains spécialistes se sont d’ailleurs empressés de les condamner, et particulièrement Duje Ćaleta-Car et Nemanja Radonjic. Des raisons expliquent tout de même les difficultés des deux joueurs. Duje Ćaleta-Car est arrivé tardivement à l’OM après la finale de Coupe du monde perdue par la Croatie contre la France. Tardivement, et avec quelques kilos en trop, qui s’expliquent par les vacances du joueur. Surtout, il avait, et a toujours, besoin de temps pour connaitre ses coéquipiers.
Pour Nemanja Radonjic, on estime en interne qu’il n’est pas encore prêt physiquement, le Serbe ayant effectué toute la pré-saison avec l’Etoile Rouge de Belgrade. Rudi Garcia a longuement discuté avec lui après Francfort pour essayer de lui donner de la confiance et lui dire ce qu’il attendait de lui. « Il n’est pas encore prêt pour enchaîner les matchs, et il faut qu’il comprenne ce qu’est le haut niveau, avec la nécessité de vite lâcher son ballon et de travailler défensivement », glisse-t-on du côté de l’OM.
Quant à Kevin Strootman, ses débuts ont impressionné lors de la victoire de l’OM face à Monaco, avant une petite baisse de régime. Mais le joueur dispose d’un état d’esprit irréprochable, et ses tests physiques sont impressionnants. « Il a déjà joué avec trois milieux différents en trois matchs, ce n’est pas facile pour lui. Il a besoin de nous connaitre mais il est incroyable. Il est partout. C’est un plaisir de l’avoir avec nous », commente un de ses coéquipiers.
Des blessures qui posent question
C’est sans doute la plus grande tuile qui touche l’Olympique de Marseille. Une succession de blessure qui frappent des joueurs cadres, comme le milieu Morgan Sanson (déchirure au mollet), qui était pourtant en forme en début de saison, Adil Rami (déchirure au mollet également) ou Clinton Njie (déchirure à l’adducteur droit). Des lésions musculaires qui suscitent une multitude de questions – comme à chaque saison – notamment sur la préparation estivale et la façon dont l’OM aborde l’enchaînement des matchs. L’année dernière déjà, le travail de Paolo Rongoni, responsable de la performance au sein de l’Olympique de Marseille, avait été pointé du doigt. La répétition des efforts et les séances d’entrainement avaient parfois étonné certains joueurs de l’OM.
Malgré cela, le groupe vit bien
« Il va falloir qu’on lave notre linge sale en famille », disait Payet, dimanche soir, au micro de Canal Plus. Une phrase lourde, mais qui ne reflète pas vraiment l’ambiance qui règne au sein du vestiaire marseillais. Si les derniers résultats sont médiocres – l’OM n’est cependant qu’a trois points de la deuxième place -, l’ambiance au sein du groupe, elle, est très bonne. La concurrence est acceptée par tous les joueurs et les relations entre équipiers sont saines. Pourtant, l’OM a besoin de retrouver une force de la saison dernière, estime un proche du groupe: « Les joueurs sont un peu tombés dans le confort et doivent renouer avec leur état d’esprit conquérant. » Depuis le début de saison, Rudi Garcia a d’ailleurs bien compris qu’il fallait un peu plus sortir le fouet. Les séances vidéo sont plus dures, et les critiques, elles-aussi, fusent davantage.
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