Seule la soufflante de Rudi Garcia a brisé le silence qui venait de s’emparer du vestiaire marseillais, jeudi soir après le nul à Limassol en Ligue Europa (2-2). Rarement le coach de l’OM a été autant énervé cette saison par l’attitude de certains joueurs en fin de match. « Il y a de quoi être en colère, non? », lâchera d’entrée Rudi Garcia en début de conférence de presse. 

Un peu plus tôt, au micro de RMC Sport, fait rare chez le technicien olympien, Rudi Garcia n’avait pas hésité à pointer du doigt certaines défaillances individuelles, notamment celles des recrues Nemanja Radonjic et Dule Caleta-Car, « qui vont devoir vite apprendre certaines choses ». Garcia n’a pas digéré la naïveté de Radonjic, en position de hors jeu sur une passe de Lopez alors que l’OM avait l’occasion de tuer le match, et la défense trop approximative de Caleta-Car, notamment sur le but égalisateur des Chypriotes.

Plus globalement, Rudi Garcia a la conviction qu’une grande partie de ses joueurs n’a pas encore débuté sa saison et digéré un été mouvementé: entre retours tardifs post-Coupe du monde (Mandanda, Rami, Caleta-Car et, dans une moindre mesure, Thauvin) et arrivées de recrues en fin de mercato (Radonjic, Strootman).

Joueurs frustrés, supporters en colère 

Ce match nul a donc été vécu comme une défaite dans le camp olympien. Les joueurs sont tous sortis tête basse du vestiaire. Sous l’impulsion de Luiz Gustavo, ils avaient quasiment tous pris la peine de saluer leurs supporters en fin de match pour les remercier du long déplacement. Sans trop s’approcher non plus… Certains fans de l’OM, en colère et en première ligne, leur faisant signe de passer leur chemin, pour le dire poliment.

Avant de monter dans le bus, certaines scènes résumaient la frustration des Marseillais. Boubacar Kamara a longuement débriefé avec l’entraîneur adjoint Frédéric Bompard la dernière action de l’Apollon Limassol. Certains joueurs comme Maxime Lopez ont gentiment fait signe aux journalistes qu’ils n’avaient pas la tête à s’arrêter devant micros et caméras. Trop énervés, vexés. Comme Jacques-Henri Eyraud, aperçu en train de faire les cent pas sur la pelouse ou dans les couloirs du GSP stadium, un peu sonné par ce scénario. 

Au même moment, Valère Germain et Jordan Amavi ne mâchaient pas leurs mots et ne cachaient pas leur colère. « On doit se remettre en question. Ce n’est pas digne de l’OM. On ne peut pas jouer à 80% car on n’est ni le Barca ni le Real », peste Germain. « On n’a pas le droit. Ils ont eu plus faim que nous en fin de match. C’est interdit », peste Amavi, après un passage express de Gustavo, 10 secondes montre en main: « On sait ce qu’on doit faire: le travail, le travail, le travail. »

Payet préfère défendre ses troupes 

Le seul à se montrer encourageant aura finalement été Dimitri Payet, qui a adopté une « positive attitude » assez surprenante après cette contre-performance. Le capitaine de l’OM regrettait, après le 3-0 encaissé à Lille, le manque d’implication de certains joueurs. Dans le vestiaire de l’OM, certains de ses coéquipiers n’avaient pas apprécié les critiques de Payet dimanche soir. À Nicosie, le capitaine a défendu ses troupes en affirmant que « cette fois, personne n’avait triché ». 

Les Marseillais, qui se sont entraînés ce vendredi matin à Nicosie, reprennent l’avion en début d’après-midi. Avec cet OM-Caen de dimanche dans les têtes. Au Vélodrome, le programme sera simple: la victoire… ou la première vraie crise de la saison.

https://rmcsport.bfmtv.com/football/om-ce-qu-il-s-est-passe-dans-les-coulisses-apres-le-nul-tres-decevant-a-limassol-1537948.html

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