10 décembre 2019. L’OL vient d’arracher une qualification laborieuse mais cruciale pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions face à Leipzig. Il a fallu remonter un handicap de deux buts à la pause (2-2). Aouar et Depay sont les héros lyonnais. Mais le Néerlandais va surtout marquer les esprits en après-match avec une déclaration forte:  » Je suis furieux, en colère. Je ne sais pas quoi dire. On n’a pas fait notre meilleur match, mais on s’est qualifiés. C’est extrêmement difficile de jouer pour une équipe en sachant que l’un d’entre nous est en conflit avec les supporteurs. Qu’attendez-vous de nous? Qu’on les remercie même s’ils insultent nos familles, nos enfants? Je n’ai pas les mots pour ça ».

Objet du courroux sincère et révolté du capitaine de l’OL: une banderole déployée par un supporter descendu de la tribune où sont installés les Bad Gones après la rencontre. Sur cette dernière, une tête d’âne et un message sans équivoque: « Marcelo, dégage ! ». L’ancien joueur de Besiktas enchaîne alors à ce moment-là, les contre-performances et coûte des buts – et donc des points – à son équipe. Ses relations avec certains supporters sont tumultueuses. Le Brésilien devient le catalyseur d’une scission entre l’OL et un public rhodanien frustré par un début de saison catastrophique sous Sylvinho. Peu importe les justifications, le geste est impardonnable pour Memphis qui se précipite vers le supporter en question et essaye de se saisir la banderole. Le ton monte, plusieurs joueurs s’en mêlent et le défenseur central dans une rage incontrôlée balance des doigts d’honneur en direction de la tribune et se fait siffler en retour. Le point de non-retour semble atteint.

Soutenu par tout un club

Quelques heures après cette soirée houleuse, la femme de Marcelo remet de l’huile sur le feu en saluant le comportement de Depay. Et en remettant en question le rôle d’un autre joueur sans le nommer: Anthony Lopes, gardien de l’OL, leader du club et surtout ancien membre des Bad Gones. Devant la polémique, le club fait front. Rudi Garcia décide de ne pas sanctionner son défenseur. « Marcelo n’est responsable que de lui-même. Si un jour, ma mère tweete quelque chose, ce ne sera pas moi le responsable mais je m’en expliquerai avec elle et Marcelo l’a fait en interne ».

Mais le ressort est cassé pour Marcelo qui songe à quitter le club. « Oui, j’avais envie de partir de Lyon concède le défenseur dans les colonnes du Parisien en mars dernier. C’était une situation très difficile pour moi. Puis j’ai réalisé que ce n’était pas le moment de faire ça. » Le Brésilien évoque des discussions avec Jean-Michel Aulas, son président et Juninho, le directeur sportif lyonnais qui lui « ont donné la force de continuer ». En signe d’apaisement, le Brésilien fait un pas vers les supporters à Bordeaux et parvient à enterrer la hache de guerre. Sa deuxième partie de saison est un peu plus consistante. Jusqu’à l’arrêt du championnat suite à la pandémie de la Covid-19.

Lyon 7e ne verra pas l’Europe pour la première fois depuis 1996. Dans la foulée de ce début d’année encourageant, le défenseur livre au cœur de l’été des prestations abouties lors du Final 8 de la Ligue des champions où l’OL se hisse en demi-finale en éliminant la Juve (1-0, 1-2) et Manchester City (1-3). Avant de tomber face au futur vainqueur, le Bayern Munich (3-0). Sans Coupes d’Europe, Lyon n’aura donc que le championnat pour exister en 2020/21. Et l’ex-taulier de la défense de Besiktas affiche ses ambitions: « Une équipe comme Lyon doit jouer le titre de champion de France. »

De mal-aimé à futur prolongé?

Après une entrée en matière marquée par des résultats en dent de scie (une victoire, quatre nuls, une défaite), une inefficacité offensive (7 buts en six matches dont 4 penalties) et une incertitude chronique autour de l’effectif en plein mercato estival (Depay, Aouar…), l’OL trouve enfin son rythme de croisière dès la mi-octobre en l’emportant très difficilement à Strasbourg (2-3). Ce jour-là, malgré des difficultés dans le jeu en profondeur, Marcelo avait été très précieux sur le plan aérien. Et plus solide qu’un Denayer (inhabituellement) fébrile.

Strasbourg et cette 7e journée : le point de départ d’une série fantastique où Lyon marche sur l’eau: 10 victoires et trois nuls. Et où le Brésilien ne sort quasiment jamais du onze tout en rendant des copies souvent propres aux côtés d’un excellent Denayer (deux rencontres ratées sur suspension face à Saint-Étienne 2-1 et Lens 3-2). Jusqu’au coup d’arrêt ou l’accident face à Metz (0-1) avant de remettre la machine en marche – et de quelle manière – à Saint-Etienne (0-5). Un doublé sur deux caviars de Leo Dubois dans un derby qui compte plus que tout pour les supporters.

Et des tensions passées sans doute totalement effacées. Au point de prolonger l’aventure? Si les discussions sont toujours en cours avec le club, Rudi Garcia s’est déjà positionné: « Il est en pleine force de l’âge. En plus, en défense centrale, on peut jouer très, très longtemps. Vitorino Hilton ne me contredira pas (…). Je pense que Marcelo a encore de belles années devant lui et pourvu qu’elles soient à l’Olympique Lyonnais. » Soutien franc et massif d’un coach lui aussi en fin de contrat en juin. Et qui aimerait comme le Brésilien allait chercher le titre de champion de France. Histoire de mettre fin à la disette d’un club privé de trophée depuis la Coupe de France 2012. Et donner encore plus de relief à cette impressionnante renaissance.

https://rmcsport.bfmtv.com/football/ol-la-renaissance-de-marcelo-apres-son-conflit-avec-les-supporters-2031772.html

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