Une descente traumatisante

Le 8 décembre 2010, Auxerre jouait sur la pelouse de Santiago Bernabéu, en Ligue des champions. Un an et demi plus tard, l’AJA descendait en Ligue 2, qu’elle n’avait plus connue depuis 1980. Un traumatisme pour un club qui visait encore l’Europe en début de saison 2011-2012, et qui n’a pas été bien géré. Exode des joueurs majeurs, coupes dans le budget,… le club bourguignon a raté le coche de la remontée immédiate et le paye depuis, car plus on passe de temps en L2, plus il est difficile de s’en extraire. Depuis sa descente, le club n’a d’ailleurs jamais fait mieux que 8e, en 2016.

Une instabilité à la présidence et sur le banc

Entre 1963 et 2009, l’AJA n’avait connu qu’un seul président, Jean-Claude Hamel. Depuis la descente, il y a en a déjà eu trois: Gérard Bourgoin, Guy Cotret et Francis Graille. Pas le meilleur moyen de mettre en place une politique sportive sur le long terme.

Surtout que le turnover a été encore plus intense pour les entraîneurs. Sans compter les intérims entre deux changements, le club champion de France 1996 a vu défiler sept coaches: Jean-Guy Wallemme Bernard Casoni, Jean-Luc Vannuchi, Viorel Moldovan, Cédric Daury, Francis Gillot et Pablo Correa. Ce n’est sans doute pas fini, puisque ce dernier est sur la sellette après le début de saison catastrophique de son équipe (18e). Le temps de l’indéboulonnable Guy Roux est bien loin.

Un recrutement à revoir

Lors de la descente en Ligue 2, Auxerre s’est retrouvé sans grands moyens financiers, l’obligeant à recruter des joueurs en fin de contrat ou à miser sur des prêts. Depuis le rachat par le milliardaire chinois James Zhou en octobre 2016, l’argent n’est plus un problème pour l’AJA, qui peut viser des recrues d’un standing haut de gamme pour la Ligue 2.

Obraniak, Yattara, Philippoteaux, Tacalfred, Adéoti, Boucher, Féret, Ketkeophomphone,… les dirigeants ont visé beaucoup d’anciens joueurs de Ligue 1 cette saison ou les précédentes, sans le succès attendu. En Ligue 2, rares sont les équipes qui montent en misant sur des joueurs « formatés » L1. La preuve encore la saison dernière, avec Reims et Nîmes.

Les jeunes explosent, mais ailleurs

ADN de l’AJA, la formation est toujours au cœur du projet de la nouvelle équipe dirigeante. Mais avec des moyens plus limités qu’en L1, une concurrence accrue des autres clubs qui se sont développés dans ce domaine et une attractivité moindre due à la L2, difficile pour Auxerre de faire honneur à sa réputation de club formateur de tout premier plan.

Si les équipes de jeunes ont toujours de bons résultats, la passerelle avec l’équipe première est plus bouchée. La faute, notamment, à une pression du résultat qui n’incite pas à lancer des joueurs inexpérimentés et aux nombreux changements de coach. Les meilleurs éléments ne s’épanouissent donc plus au sein de leur club formateur, mais une fois partis. C’est le cas par exemple de Sébastien Haller et Evan Ndicka (24 et 19 ans), qui brillent en Bundesliga avec l’Eintracht Francort.

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https://rmcsport.bfmtv.com/football/nice-auxerre-pourquoi-l-aja-n-arrive-pas-a-retrouver-la-ligue-1-1556734.html

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