En 2011, le PSG, propriété du fonds d’investissement américain Colony Capital, avait été vendu 40 millions d’euros à un fonds souverain qatari. Quelques années plus tard, en 2016, Margarita Louis-Dreyfus avait cédé l’OM pour plus de 45 millions d’euros à l’homme d’affaires américain Frank McCourt.

Idem côté bordelais, où les dirigeants des Girondins, contre un chèque de 60 millions d’euros, ont vendu le club au fonds d’investissement américain GACP dirigé par Joseph DaGrosa Jr. Et aujourd’hui, après Monaco ou Lille, c’est le FC Nantes qui semblerait intéresser un autre fonds étranger, LFE Football Group Limited.

La vente se négocierait entre 80 et 100 millions, soit plus que le Paris Saint-Germain, l’Olympique de Marseille ou le FC Girondins de Bordeaux. Les Nantais vaudraient-ils plus que les Parisiens, les Marseillais ou les Bordelais, pourtant plus réputés et plus reconnus ?

On peut en tout cas se poser la question.

D’après les économistes Luc Arrondel et Richard Duhautois, auteurs du livre « L’Argent du football » (Cepremap, 2018), le prix de vente d’une équipe se détermine à partir de trois approches: l’approche dite comptable, l’approche en termes de goodwill et l’approche stratégique.

L’approche comptable

La première intègre la valeur des actifs inscrits au bilan du club. Autrement dit, ce qu’il possède et à quelle hauteur. Une simple lecture des comptes de la DNCG permet de situer la valeur comptable du FC Nantes. En 2017-2018, le club présentait des actifs évalués à 30,5 millions d’euros, en augmentation de 44% depuis la saison 2013-2014.

De plus, le résultat net – la différence entre les gains et les pertes – était positif jusqu’à la saison 2017-2018, seule année noire pour le FC Nantes avec un déficit estimé à seulement 135.000€. Preuve d’une gestion saine et d’une absence de dettes prolongées. Cela fait grimper la valeur de l’équipe.

L’approche goodwill

Ensuite, l’approche goodwill intègre, en plus de la valeur comptable, les actifs non évalués au bilan, à savoir la popularité (le nombre de supporters), l’histoire, le palmarès, le mythe, etc. Concernant le FC Nantes, on peut admettre qu’un club présentant la 6e affluence de Ligue 1, avec un taux de remplissage moyen de 71%, suivi par plus de 539.000 personnes sur les réseaux sociaux (soit plus que Bordeaux ou Nice, par exemple), avec 8 titres de champion de France et une excellente réputation parmi les aficionados de Ligue 1, cela octroie des actifs non évalués très élevés.

Le prix augmente alors.

L’approche stratégique

Enfin, l’approche stratégique tient compte des motivations de l’acheteur potentiel: Benjamin Leigh Hunt et LFE Football Group Limited viennent très certainement pour des raisons lucratives, spéculatives, ce qui devrait très certainement provoquer une inflation lors de la négociation.

Les futurs repreneurs parient sur un potentiel économique futur de la Ligue 1, qui verra ses droits TV augmenter à 1,153 milliard d’euros dès la saison 2020/21 et dont le contrat de naming sera multiplié par 2 avec la marque américaine Uber Eats.

Ainsi, les Britanniques sont prêts à mettre le prix afin de profiter de la croissance économique et médiatique du championnat de France. Passé 2020, le ticket d’entrée de Ligue 1 sera trop élevé, avec des retombées économiques importantes qui désinciteront les propriétaires à vendre leur équipe. Il faut donc acheter dès maintenant et non plus tard. Waldemar Kita doit très certainement le savoir et intègre cet élément dans les discussions.

Quitte à fixer le prix de vente à plus de 80 millions d’euros…

https://rmcsport.bfmtv.com/football/nantes-plus-cher-que-le-psg-et-l-om-comment-est-fixe-le-prix-d-un-club-de-foot-1713102.html

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