Il faudra sûrement des mois d’enquête pour déterminer précisément ce qui a conduit le 21 janvier au crash de l’avion dans lequel se trouvait Emiliano Sala, mais le premier rapport du Bureau britannique d’investigation sur les accidents aériens (AAIB), publié ce lundi, en dit un peu plus sur les circonstances de l’accident.
Le document détaille en effet les dernières données enregistrées par les autorités aériennes, et l’on comprend à sa lecture que les minutes précédant le drame ont été agitées. Alors que l’avion avait décollé de Nantes à 19h15, le pilote de l’appareil, David Ibbotson, a demandé à 20h02 l’autorisation des contrôleurs aériens pour diminuer l’altitude afin de maintenir des conditions de « vol à vue ».
Le centre météorologique de l’aéroport de Guernesey indiquait alors une faible couverture nuageuse, et le centre de contrôle de Jersey lui a donc répondu favorablement. A 20h02, l’avion est ainsi passé d’une altitude de 5500 pieds – que prévoyait son plan de vol – à 5000 pieds, soit de 1676 m à 1524 m.
Une brutale descente et des virages inexpliqués
Mais peu après 20h13, l’appareil a entamé une nouvelle manoeuvre de descente, en plusieurs temps. Et celle-ci a été beaucoup plus brutale. Il est ainsi passé de 4400 pieds (1341 m) à 20h15 à 3900 pieds (1188 m) à 20h16 et 12 secondes, avant de chuter encore à 1600 pieds (487 m) pour remonter à 2300 pieds (701 m) à 20h16 et 34 secondes, heure des dernières données enregistrées par les radars et jugées « valables » par l’AAIB.
Les enregistrements rapportent en outre que le Piper Malibu a effectué plusieurs virages et dessiné une sorte de S avant que l’on ne perde sa trace. Les données météorologiques montrent à 20h15 « une bande d’averses, parfois fortes, traversant la zone de vol », comme le soulignent les enquêteurs, sans en tirer de conclusion.
L’avion sera localisé au fond de la Manche (-67m), à trente mètres de distance du dernier point radar et à 24 km de Guernesey. Les vidéos prises par un robot le montrent « lourdement endommagé », en trois parties « maintenues ensemble par des câbles électriques et des câbles de contrôle ». Il ne disposait pas de boîte noire, comme le lui permettait la réglementation.
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