Tic-tac, tic-tac. Le chronomètre défile en Angleterre où il ne reste plus que quelques heures aux équipes de Premier League pour boucler leur recrutement. Car si le mercato s’étend jusqu’au 2 septembre en France, comme en Espagne et en Italie par exemple, il se termine jeudi à 18h (heure française) outre-Manche. Passé ce délai, les clubs anglais seront toujours autorisés à vendre des joueurs, mais ils ne pourront plus en recruter. L’heure est donc aux achats de dernière minute. Et dans ces moments-là, le « panic-buy » (« achat panique » en version française) n’est jamais loin. Les Anglais sont devenus les spécialistes de ces dossiers bouclés dans l’urgence, sans qu’ils soient vraiment préparés en amont. Souvent très coûteux, ces recrutements s’apparentent rapidement à des erreurs de casting. Si la liste de ces exemples est très longue, certains ont particulièrement marqué les esprits, à commencer par le transfert d’Andy Carroll à Liverpool il y a huit ans.

Nous sommes le 31 janvier 2011 lorsque l’attaquant au catogan débarque chez les Reds en provenance de Newcastle. Pour la coquette somme de 40 millions d’euros. Carroll est alors un buteur reconnu du royaume. Mais débourser un tel montant sur un attaquant qui a encore tout à prouver chez un cador de Premier League semble tout de même un brin démesuré. La suite donne raison aux sceptiques. Il n’inscrit que deux buts en championnat lors de ses six premiers mois, puis quatre la saison suivante. Liverpool décide finalement de le refourguer à West Ham dès l’été 2012. Sept ans plus tard, Carroll est aujourd’hui libre de tout contrat. En douze apparitions, il n’est pas parvenu à trouver le chemin des filets la saison dernière. Que les supporters de Liverpool se rassurent, ils ne sont pas les seuls à avoir eu des dirigeants ayant cédé à la tentation du « panic-buy ».

Les exemples André Santos et Kallström à Arsenal

Les patrons d’Arsenal peuvent en témoigner. Nous sommes le 31 août 2011 lorsqu’ils décident d’offrir un contrat longue-durée au Brésilien André Santos. Passé par Flamengo et les Corinthians, le milieu défensif évolue alors depuis deux ans en Turquie, du côté de Fenerbahçe. Arsenal n’hésite pas à lâcher sept millions d’euros pour s’attacher ses services. Il est encore aujourd’hui considéré comme l’un des plus gros flops de l’histoire des Gunners. Son principal fait d’arme? Avoir provoqué la colère de ses supporters, déjà passablement agacés par ses prestations, pour avoir échangé son maillot avec Robin Van Persie à la mi-temps d’un match contre Manchester United en novembre 2012. Même Arsène Wenger le critique publiquement pour cette attitude: « Ce n’était pas la bonne chose à faire. Il comprend maintenant ce que ça signifie et il ne le fera plus jamais. » Santos, lui, finit par présenter ses excuses, avant d’être envoyé en prêt trois mois plus tard au Grêmio Porto Alegre, puis de retourner l’été suivant à Flamengo.

Niveau « panic-buy », Arsenal fait également fort le 31 janvier 2014 en se faisant prêter Kim Kallström. Un choix pour le moins étonnant puisque l’ancien milieu de l’OL est alors en difficulté au Spartak Moscou, où son temps de jeu est réduit. A court de forme et incapable de retrouver son meilleur niveau, il ne dispute que quatre matchs avec les Gunners. De retour au Spartak, il est cédé au Grasshopper Zurich. Lucas Perez, lui, affiche de solides statistiques quand il rejoint Arsenal le 30 août 2016, à la veille de la clôture du marché des transferts. Sur le papier, son recrutement semble assez intéressant puisqu’il reste sur une saison à 17 buts en Liga avec La Corogne. Le problème, c’est que Perez apparaît clairement comme un plan C activé faute de mieux. Cet été-là, Arsenal avait d’abord tenté de recruter Jamie Vardy, puis Alexandre Lacazette. Pire, selon les médias anglais, les dirigeants londoniens avaient d’abord estimé que Perez n’avait pas le niveau suffisant pour pouvoir répondre à leurs attentes.

Le mystère Drinkwater à Chelsea

Ils ont malgré tout lâcher près de 20 millions d’euros pour se l’offrir. Résultat: onze matchs de Premier League, un seul but et un retour au Deportivo sous forme de prêt à l’issue de la saison. Définitivement transféré à West Ham l’été dernier, il s’est engagé début juin à Alavés. Danny Drinkwater, lui, attend toujours de se trouver un nouveau club après une saison blanche passée à Chelsea, où il est sous contrat jusqu’en 2022. Une situation ubuesque quand on sait que les Blues ont déboursé près de 38 millions d’euros pour convaincre Leicester de le laisser partir le 31 août 2017. Un montant assez fou pour un joueur alors âgé de 27 ans qui ne connaît pas le plus haut niveau. Si Antonio Conte lui donne sa chance à 12 reprises en Premier League en 2017-2018, son successeur, Maurizio Sarri, préfère le laisser en tribunes toute la saison suivante. Explications du technicien italien: « Comme il le sait très bien, il n’a jamais joué car, à mon avis, il ne convient pas à mon système et à ma façon de jouer. Je lui ai dit en août qu’il ne jouerait pas. Je ne sais pas pourquoi il a décidé de rester. J’ai une bonne relation avec lui parce que c’est un bon garçon, mais il ne me convient pas. »

Voilà qui a le mérite d’être clair. Encore plus récemment, les arrivées l’été dernier d’André-Frank Zambo Anguissa à Fulham et de Yerry Mina à Everton peuvent également être rangées dans la catégorie « panic-buy ». Surtout dans le cas du Colombien. Car Zambo Anguissa, lui, restait sur une saison à 37 matchs en Ligue 1 quand Fulham a choisi de miser sur lui. Vouloir se renforcer avec un tel élément ne semblait pas du tout incohérent. Lächer entre 25 et 30 millions d’euros pour se le payer l’était sans doute un peu plus. Relégués en Championship, les Cottagers viennent de le prêter un an à Villarreal, avec une option d’achat à la clé. Yerry Mina, lui, est toujours à Everton. Mais pour combien de temps? Plombé par des blessures et incapable de s’imposer dans la durée, il n’a disputé que 13 matchs de Premier League la saison dernière. Un total bien faible pour un défenseur acheté plus de 30 millions d’euros au Barça.

Là encore, le montant du transfert avait de quoi étonner. Certes, il s’était illustré par trois prestations solides lors de la Coupe du monde, mais il avait déçu lors de ses six mois précédents en Catalogne et il était en prime blessé quand les Toffees l’ont recruté.

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