Les plaidoiries de la défense referment une semaine de procès. Vendredi, les avocats des neuf prévenus, dont Jean-François Fortin, ex-président du Stade Malherbe de Caen, et les anciens propriétaires de Nîmes, ont tous tenté d’obtenir la relaxe de leurs clients, en se basant sur les « lacunes du dossier », comme le fait qu’il ne repose pratiquement que sur écoutes téléphoniques.

Sept matchs possiblement arrangés

Les faits remontent aux mois d’avril et mai 2014. À l’époque, le Nîmes Olympique est 19e et relégable. Pour maintenir le club en Ligue 2, les nouveaux propriétaires du club, Jean-Marc Conrad et Serge Kasparian, auraient donc contacté les équipes adversaires grâce à des intermédiaires pour tenter d’arranger les résultats.

Sur la base d’écoutes téléphoniques, sept matchs ont été examinés au cas par cas par le tribunal: CA Bastia-Nîmes (0-0) du 11 avril 2014, Brest-Nîmes (1-1) le 2 mai 2014, Nîmes-Istres (1-0) du 18 avril 2014, Dijon-Nîmes (5-1) du 25 avril 2014, Nîmes-Laval (2-1) du 9 mai 2014, Caen-Nîmes (1-1) du 13 mai 2014, et Créteil-Nîmes (1-1) du 16 mai 2014.

Des doutes sur le match de Caen

Que ce soit en voulant donner de l’argent aux joueurs (50.000 euros proposés à Bastia) ou juste en prenant contact grâce à des intermédiaires (six d’entre eux étaient mis en examen), toutes les approches possibles ont échoué. « Elles étaient même piteuses », a souligné plusieurs fois Aurélien Letocart, le procureur de la République. Mais un doute subsistait concernant le match contre Caen, étudié mercredi 7 juin par le tribunal.

Prévu le 14 mars 2014, le match avait été reporté, car Nîmes n’avait pas pu se déplacer en Normandie à cause du brouillard. Si rien dans les faits ne montre une quelconque corruption, le tribunal s’est arrêté sur une discussion téléphonique entre les présidents des deux clubs, où ils évoquent le fait qu’un match nul pouvait contenter les deux équipes. Le parquet s’est également appuyé sur le témoignage du quatrième arbitre qui explique que le jeu s’est fermé en fin de match.

Fortin les larmes aux yeux

Il parle même de « parodie de football ». « Ce que je voulais vraiment, c’était une victoire 3-0, comme si nous avions gagné sur tapis vert », s’est justifié Jean-François Fortin. Les larmes aux yeux, l’ex-président du SM Caen a ensuite haussé le ton: « Je ne suis pas un tricheur! On se fout de moi. Je ne peux pas supporter ça. Je n’ai pas été acheté par trois bouteilles de vin. » Car les Nîmois avaient emmené un « cadeau » avec eux jusqu’en Normandie.

Vingt-quatre bouteilles de vin qui avaient été déposées devant le vestiaire des Caennais, d’après un témoignage. Une offrande pour acheter le match? Jean-François Fortin était ému, encore, lors de la plaidoirie de ses avocats, au dernier jour du procès. La veille, les procureurs avait requis à son encontre une peine de 12 mois de prison avec sursis, 10.000 euros d’amende et cinq ans d’interdiction d’exercer une fonction dans un club de football.

« Je lui envoyais des textos hier pour m’assurer qu’il répondrait », expliquait même son avocat, Maître François Gery. Les réquisitions les plus lourdes concernent Jean-Marc Conrad et Serge Kasparian, les ex-propriétaires de Nîmes, pour qui le parquet demande 3 ans de prison, 50.000 euros d’amende et dix ans d’interdiction d’exercer une fonction dans un club pour association de malfaiteurs et corruption active et passive. Les neuf prévenus seront fixés le 13 septembre septembre, date de la décision du tribunal.

VIDEO – Griezmann, Mbappé, Alves… L’Actu Sport.Net du 8 juin 2018

https://rmcsport.bfmtv.com/football/matchs-presumes-arranges-en-ligue-2-les-verdicts-en-septembre-1467101.html

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