Ce mercredi soir, le PSG affronte Istanbul Basaksehir, le champion de Turquie. Oui, oui, le champion de Turquie la saison passée ne fut ni le Besiktas de Vincent Aboubakar, troisième, encore moins le Galatasaray de Radamel Falcao ou le Fenerbahçe de Luiz Gustavo, respectivement six et septième. Le tout jeune club fondé en 1990 – et passé dans une autre dimension après son rachat en 2014 par des proches du parti politique de l’AKP, celui du président Recep Tayyip Erdoğan – a surpassé les historiques de la SüperLig, 56 titres à eux trois.

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Nul besoin de rappeler que ce fut le tout premier sacre de l’institution créée sous le nom d’Istanbul Büyüksehir Belediyespor à l’initiative, à l’époque, du maire d’Istanbul. Et qui a été proche du titre lors des quatre dernières saisons (deuxième en 2017 et 2019). Un club « artificiel, qui évolue dans un quartier calme, conservateur, loin du centre urbain. À l’image du gouvernement actuel. Personne n’est vraiment supporter de ce club », résumait à So Foot en 2017 Ceyhun Kaplan, consultant en football turc.

Un effectif expérimenté, des internationaux confirmés

Depuis six ans, l’équipe de la rive nord, qui a longtemps végété en deuxième division turque, a pris une toute autre dimension en Anatolie. Parvenant à attirer quelques noms du football européen, souvent sur le déclin malgré tout : Emmanuel Adebayor d’abord (2017-2019), mais aussi Aurélien Chedjou (2017-2019), Mevlüt Erding (2017-2019), Gaël Clichy (2017-2020), Gökhan Inler (2017-2020), Arda Turan (2018-2020), Robinho (2019-2020), ou encore Demba Ba et Martin Škrtel (depuis 2019, toujours au club). « Ils (les dirigeants) ont recruté quelques joueurs avec de l’expérience, notamment (Martin) Škrtel, Demba Ba ou moi, détaille Gaël Clichy, qui a porté les couleurs orange du club trois saisons avant de le quitter cet été. Et autour de ça, ils achètent beaucoup de jeunes joueurs. (…) Mais le vrai point fort du club, c’est cette solidarité, ce soutien du pays que l’on n’a peut-être pas en France. Ils vont avoir un pays derrière eux. Et qu’ils soient de Trabzonspor, Galatasaray, Fenerbahçe, Besiktas, Kasimpasa ou de Denizlispor, ils seront tous supporters de Basaksehir pour ces six matchs-là. »

Engagée dans la première phase de groupes de Ligue des champions de son histoire, la formation entraînée par l’ancien milieu international Okan Buruk est aujourd’hui surtout composée d’un effectif particulièrement âgé: lors de son premier match de C1, à Leipzig (défaite 2-0), son onze culminait à une moyenne de 30 ans et 87 jours, soit le troisième plus âgé pour une équipe lors de son premier match dans la compétition, derrière l’APOEL Nicosie en 2009-10 (30 ans et 346 jours) et l’Anorthosis Famagouste en 2008-09 (30 ans et 213 jours). L’ancien lyonnais et latéral brésilien Rafael (30 ans, 2 sélections) ou l’ex-milieu droit de l’AS Monaco et international belge Nacer Chadli (31 ans, 59 sélections) comptent parmi l’effectif qui dispose également du gardien titulaire de la sélection, Mert Günok (31 ans, 19 sélections). Il s’agira également de se méfier de l’ailier international bosnien Edin Visca (30 ans, 54 sélections), 13 buts et 12 passes décisives l’an passé en Championnat.

« C’est un club avec un projet extraordinaire »

Au moment de recevoir le Paris Saint-Germain (18h55, en direct sur RMC Sport 1) dans son petit stade Fatih-Terim, qui sonnait déjà creux avant les mesures sanitaires avec ses 17 800 places jamais vraiment garnies, Basaksehir aura déjà l’habitude d’évoluer dans un contexte de pauvre affluence. Lui qui joue devant une moyenne de 3 500 supporters que ce soit en Europe ou en championnat. « C’est similaire à Monaco ici, appuie l’attaquant français Enzo Crivelli, qui connaît bien la Ligue 1 (Bordeaux, Bastia, Angers, Caen). C’est un grand club, mais avec peu de fans. C’est une ambiance différente, et c’est vrai que comparé aux autres clubs stambouliotes, ça n’a rien à voir. »

Seul représentant turc en C1 cette saison, éliminé au stade des huitièmes de finale de la dernière édition de l’Europa League par Copenhague (1-0, 3-0), le club stambouliote connaît un début de saison poussif en championnat (11e après six journées). Pas question, toutefois, d’aller affronter Neymar et compagnie en victime expiatoire pour Demba Ba. « Il faut aller sur le terrain en profitant. C’est quelque chose d’exceptionnel pour un club qui a six, sept ans, de jouer la Ligue des champions et de recevoir le PSG pour son premier match à domicile », assure celui qui fut bourreau de ces mêmes Parisiens en quarts de la saison 2014-2015 avec Chelsea. « La saison qu’on a faite l’année dernière avec ces huitièmes de finale d’Europa League va permettre au club d’être mis un peu plus en avant, poursuit Clichy. C’est un club avec un projet extraordinaire, qui progresse d’années en années. » Mais peut-être encore un peu court sportivement, encore, pour véritablement inquiéter les vice-champions d’Europe et champions de France en titre.

https://rmcsport.bfmtv.com/football/ligue-des-champions-que-vaut-istanbul-basaksehir-l-adversaire-turc-du-psg-1997626.html

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