L’aventure de Mourad Boudjellal au RCT touche à sa fin. Après avoir vendu le club de Top 14 à Bernard Lemaître, et après avoir laissé la présidence la saison prochaine, le truculent dirigeant désire se lancer dans un nouveau projet en investissant dans l’équipe de football locale du Sporting Club Toulon.
Mais avant de rêver de ramener le club varois en Ligue 1, Mourad Boudjellal va déjà devoir convaincre le propriétaire actuel de lui vendre le Sporting. Et de ce côté-là, les choses semblent mal parties. Claude Joye, l’actuel patron du pensionnaire de National, l’a encore confirmé ce lundi dans un communiqué très ferme.
Joye veut pérenniser les finances du Sporting
L’actuel patron du Sporting a d’abord rappelé la bonne santé financière de son club, lui permettant de passer sans encombre l’écueil de la DNCG avant de glisser un premier tacle à son homologue du RCT. « Je reconnais avoir été interpellé et inquiété par les déclarations de Monsieur Lemaître publiées le 13 janvier 2020 », a lancé le Claude Joye pour faire écho à l’investissement d’environ 18 millions d’euros consenti par le repreneur du RCT afin d’éviter au club des soucis financiers.
De la même manière, le patron du club varois a aussi insisté sur l’important écart budgétaire entre le milieu rugbystique et le football avant de confirmer le refus de vendre le Sporting. Claude Joye a quand même laissé la porte ouverte à l’arrivée de nouveaux investisseurs. « Nous sommes ouverts à toute personne voulant aider le Sporting, a poursuivi le dirigeant dans son communiqué. Nous avons d’ailleurs lancé des contacts avec de très gros investisseurs pour accélérer l’évolution du club sur les saisons prochaines. »
Boudjellal, un atout difficile à gérer?
Mais attention, si Claude Joye semble accepter l’idée d’une entrée de Mourad Boudjellal dans le capital de son club, il refuse d’en faire l’actionnaire majoritaire et n’a pas apprécié « la méthode consistant à affirmer son intérêt par voie de presse et en prenant les supporters à partie » plutôt que de prendre directement contact avec lui.
Conscient de l’apport de Mourad Boudjellal au RCT, Claude Joye a ensuite reconnu que celui-ci pourrait apporter un réel plus à son club en matière de visibilité médiatique mais craint un personnage parfois difficilement maîtrisable. Et l’actionnaire majoritaire du Sporting de préciser sa pensée: « Je crains tout autant ce qu’un tel électron libre peut créer comme dégâts dans un club structuré comme le nôtre. » Avant de tacler à nouveau: « On dirait qu’il découvre depuis un mois le Sporting et la passion de ses supporters, alors qu’il les a combattus et minimisés pendant des années quand il était au RCT (auprès du public, des sponsors et des institutions). Nous devons travailler dans la durée et avoir comme unique motivation l’intérêt de l’institution. Le but ne doit pas être de flatter les ego personnels ou d’exister médiatiquement. »
Objectif maintien
Les pensionnaires du Stade de Bon Rencontre, actuellement derniers de National 1 après la 18e journée, espèrent encore parvenir à se maintenir au troisième échelon du foot français. Problème, le club varois n’a pas gagné le moindre match cette saison en championnat avec neuf nuls et neuf défaites. Une triste série qui contraste avec l’invincibilité de l’équipe entre le 1er janvier et le 30 août 2019 et qui traduit, selon Claude Joye, la volonté de « perturber l’institution Azur et Or ».
Assurant travailler dans l’intérêt de son club, le président du Sporting espère voir les choses revenir à la normale et lance enfin un appel à l’unité face à des forces de déstabilisation. En clair, si Mourad Boudjellal souhaite vraiment se lancer dans le football à Toulon, il va rapidement devoir calmer le jeu avec la direction actuelle.
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