Son tir au but en finale du Mondial 2006
Lors de la séance de tirs au but de la finale de la Coupe du monde 2006 entre la France et l’Italie, Willy Sagnol est le quatrième Français à se présenter face à Gianluigi Buffon. S’il le rate, c’est terminé. Mais tout est parti d’un quiproquo.
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« Quand on est sur le terrain, juste avant la séance, Raymond Domenech vient vers moi et me parle. Je ne suis pas dans la séance, mais je sais que je lui dit oui. Mais sur le coup, je lui dit oui dans le sens: «Qu’est-ce qu’il y a? Qu’est-ce que vous voulez?»« , se rappelle l’ancien joueur du Bayern Munich. Sauf que ce « oui » est compris par le sélectionneur des Bleus comme un accord pour participer à la séance de tirs au but.
« Je me rends compte que j’ai dit oui. Mais je me dis que je ne peux pas faire marche arrière, ça ne se fait pas. Je ne suis pas un habituel tireur de penalties, j’ai dû en tirer deux ou trois dans ma carrière, pas plus. Puis finalement, je me dis zut. Alors je n’étais peut-être pas dans les plus anciens en âge, mais ça faisait un petit moment que j’étais là. Je me suis dit que si je n’allais pas tirer, je n’allais quand même pas demander à un gamin de 20 ans d’y aller. (…) C’est mon devoir, je pense. Mais je sais au fond de moi que j’avais marqué les précédents penalties que j’avais marqués. Donc je me disais que je pouvais le refaire. Mais après, je comprends, aussi, certains mecs par le passé qui ont dit non ».
Zidane à son mariage
En 2008, Willy Sagnol se marie. Il prend la décision de convier Zinedine Zidane. Ce n’est pas anodin, car le souvenir de son exclusion lors du Mondial 2006 est toujours tenace. « Après ce qu’il s’est passé, comme beaucoup, on avait un peu les boules. On l’a tous exprimé d’une façon ou d’une autre. (…) Mon caractère faisant, j’ai préféré le garder pour moi. Mais ça n’empêche pas que j’avais une certaine rancoeur. Un mauvais goût pour la bouche », se rappelle-t-il.
« Dans les préparatifs du mariage, c’est ma femme qui me dit que je devrais quand même l’appeler pour lui demander s’il veut venir. Car ça ne reste que du football, même si c’est un rêve qui est parti. Je l’ai appelé, je lui ai envoyé un message et il m’a dit d’accord. (…) C’était sympa d’avoir un ami à son mariage ».
La polémique sur les joueurs africains
4 novembre 2014. Willy Sagnol est invité de Sud-Ouest et répond à des questions de lecteurs. Il déclare alors: « L’avantage du joueur typique africain, c’est qu’il n’est pas cher quand on le prend. C’est un joueur qui est prêt au combat, qui est qualifié de puissant sur un terrain. Mais le foot ce n’est pas que ça. Le foot, c’est aussi de la technique, de l’intelligence, de la discipline. Donc il faut de tout. Il faut des Nordiques aussi ».
Cinq ans plus tard, celui qui était à l’époque entraîneur des Girondins de Bordeaux décrit cet épisode comme un « drame personnel » qui l’a rendu « invivable » pendant un temps et s’explique: « J’ai compris que des gens avaient pu penser, compris ou interprété certaines choses. Il faut se remettre dans le contexte. Il y a une question qui est: «Quelles sont les qualités d’un joueur typique africain?» Ce n’est pas moi qui le dit, c’est la question qui est posée. J’aurais bien aimé que le journal en question m’aide un peu plus. Parce que lorsque ça se passe, ça ne choque personne car ils avaient vu que c’était une question et que ce n’était pas moi qui introduisait le sujet ».
« À ce moment-là, j’avais une cible sportive qui était Isaac Thelin, (…) un joueur d’origine congolaise et suédoise, expose-t-il. C’est pour ça que je parle des Africains et des Nordiques aussi, parce qu’il faut se rappeler en 2013 et 2014 que l’équipe de France Espoirs se fait éliminer deux fois. Une fois par la Suède, l’autre par la Norvège. Alors je mélange un peu beaucoup de choses, mais je n’exprime pas de la meilleure des façons. Mais j’en ai beaucoup voulu à certains. Ça a été un peu la chasse qui a été lancée ». Il ajoute: « Beaucoup ont réagi sans avoir écouté ce que j’avais dit. On leur a fait écouter des bribes, ou on leur a dit que machin avait dit que. Certains sont montés au créneau et ont crié très fort. Mais ce sont les mêmes qui m’appelaient après pour s’excuser. J’aurais aimé qu’ils s’excusent aussi fort ».
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