Que signifie le Paris Saint-Germain pour vous?

Une famille, une grande famille. C’est l’endroit où j’ai grandi. C’est mon club de cœur. C’est un endroit où je me sens très bien et où j’aimerais faire la majeure partie de ma carrière.

Que signifie la génération 95 pour vous?

Ça veut dire plein de grands joueurs aujourd’hui, et une génération en or même si on ne croyait pas vraiment en nous. Maintenant, on a la chance de pouvoir se retrouver en Ligue des Champions, que ce soit au Real, à la Juve, au PSG ou encore à Lyon. On a une génération qui a vraiment progressé, et qui s’est éparpillée un peu à gauche et à droite.

Vous vous parlez entre vous de cette génération 95?

Ouais bien sûr! Ça fait plaisir et on est tous très heureux l’un pour l’autre. Avoir la chance de pouvoir se retrouver en Champions League ou même en championnat, ça fait toujours plaisir.

On vous surnommait le colonel. Pourquoi?

Ca vient de Jordan Diakese, qui nous a quitté pendant le confinement. Et il m’a appelé comme ça par ma façon de jouer et ma façon de m’exprimer sur le terrain, à diriger et commander. 

Et pourquoi vous ne l’avez pas gardé derrière?

Si, je l’ai toujours! Mais après, Kingsley (Coman) m’a appelé “Général”. Colonel, général: tu ne sais pas encore. (rires)

Si je vous dis 14 février 2017?

Saint-Valentin (rires)? Oui, PSG-Barcelone!

Que retenez-vous de cette soirée-là?

Un gros match! Et un gros moment dans ma carrière! Ça a été un accélérateur pour moi, je pense que c’était un grand moment et une vraie partie de plaisir de faire ma première en Champions League, surtout contre le FC Barcelone.

Est-ce que vous en seriez là dans votre carrière sans ce match-là?

Oui, bien sûr. Je pense que ça a accéléré les choses mais ça ne change pas le footballeur et le professionnel que je suis aujourd’hui.

Et le regard, qu’est ce qui a changé à ce niveau-là?

Bien sûr, les journalistes, les supporters et le monde extérieur ne me connaissaient pas forcément à ce moment-là. C’était un moment pour prouver au monde ce dont j’étais capable.

Pas de pression pour ce match-là?

Ah si! Beaucoup, beaucoup. C’est comme ça, tous les joueurs ont de la pression positive ou négative. Il y a toujours de la pression quand tu commences un match, surtout un match de cette envergure-là! Et pour un jeune comme moi à l’époque, faire un match comme ça: premier match, Champions League, contre des joueurs de cette qualité-là, c’est toujours impressionnant! Après, j’avais une pression positive et l’envie de bien vouloir faire les choses. Et ça s’est très bien passé, ce jour-là!

Beaucoup de fierté de la famille derrière?

Oui bien sûr! C’est pour ça que, même sur les buts, même si ce n’est pas moi qui les marque, je vais tout de suite voir ma famille, comme ils étaient au premier rang. Ça fait toujours plaisir et c’est beaucoup de fierté de pouvoir voir que sa famille est là au premier rang, qui viennent te soutenir, que ce soit dans les bons comme dans les mauvais moments. Après, ce soir-là, c’était un bon moment. Et voilà, j’ai voulu leur rendre ça aussi pour profiter avec eux.

On a l’impression que votre carrière n’est pas linéaire, c’est-à-dire que ça n’a pas été facile tout le temps…

Comme je le dis souvent, je ne fais pas partie des phénomènes dans ma génération. J’ai toujours été un garçon qui a travaillé très dur pour avoir ce que j’ai aujourd’hui. C’est ce qui m’a donné mes valeurs et mes exigences. C’est comme ça que je ferai toujours.”

Est-ce qu’il y a eu des personnes qui ont été essentielles pour vous dans ces moments compliqués?

Bien évidemment, comme tous les éducateurs que j’ai eu au Paris Saint-Germain et à l’AS Éragny. Je dis le Paris Saint-Germain car c’est vraiment le club où j’ai été formé. Je les remercie tous aujourd’hui du fond du cœur, parce que si j’en suis là aujourd’hui, c’est grâce à eux. J’ai eu aussi François Gil, qui a été mon éducateur à l’époque et qui maintenant est mon agent.

Ce sont des personnes qui vous ont aidé à grandir?

Oui, bien sûr. Après, il y a ma famille aussi! Il y a ma famille qui compte beaucoup. J’ai presque pas besoin de le dire car c’est quelque chose de logique.

Est-ce qu’il y a un moment dans votre formation où vous vous êtes dit: “Je ne vais pas y arriver. Je ne vais jamais être pro.”

Je ne suis pas quelqu’un qui gamberge, je suis quelqu’un qui aime les challenges, la compétition, c’est dans mes gènes, on va dire. Je ne me pose pas trop de questions, je fonce et j’essaye de faire les choses bien.

On a l’impression que vous êtes un joueur sans pression…

C’est ce que je dégage. Ce n’est pas volontaire, c’est dans ma nature. Il y en a chez qui tu peux le voir et d’autres que tu ne peux pas. Si tu prends Marco (Verratti), t’as l’impression qu’il joue dans son jardin, tranquille. Cela fait partie de mes gènes.

Lorsque vous êtes passé en équipe première, vous êtes resté longtemps sur le banc. Avez-vous envisagé de quitter le club à ce moment-là?

Quitter le club? Non. Surtout quand tu arrives à 17, 18, 19 ou 20 ans, je pense que ce n’est pas la bonne solution. Surtout quand tu t’entraînes avec des gens comme Ibrahimovic, David Luiz, Pastore… Tu as vraiment du monde qui peut t’apporter cette expérience et cette qualité pendant les entraînements, même si c’est vrai que les matchs, tu ne les joues pas. Tu préfèrerais jouer les matchs, c’est une période difficile mais tu apprends beaucoup au quotidien avec des joueurs comme ça.

C’est en vous entraînant avec des grands joueurs que vous progressez?

Tu progresses beaucoup car tu viens de la formation. Tu viens de chez les jeunes donc forcément tu n’as pas ces capacités, cette qualité que les professionnels ont. Quand tu viens d’arriver, tu vois tout de suite que le football ça va trop vite, et c’est là que tu comprends et que tu commences à réfléchir. A t’entraîner avec des gens comme ça, tu fais partie des privilégiés, donc forcément tu prends ce qu’on te donne et tu travailles.

Est-ce que vous pensez qu’il est plus difficile d’avoir le même parcours que le vôtre pour les jeunes du centre de formation aujourd’hui?

C’est dur partout, comme dans tous les grands clubs. C’est difficile partout. Après c’est une progression à aller chercher, à avoir. Tu dois travailler pour en arriver là où tu veux. C’est des objectifs que tu dois te fixer.

Vous vous êtes imposé dans l’équipe première du Paris Saint-Germain. Vous êtes champion du monde avec l’équipe de France. N’avez-vous pas l’impression d’être le porte-étendard du centre de formation?

Je suis leur chaperon. Ils n’ont pas besoin de quelqu’un pour les défendre. Ce sont les Titis, donc forcément je les porte aussi dans mon cœur. Je les ai connus quand ils étaient plus jeunes. Ça me fait du bien de pouvoir leur apporter de l’expérience. C’est pareil pour eux comme c’est pareil pour un nouveau qui vient d’arriver au club. Je vais faire la même chose.

Qu’est-ce qui vous pousse à faire cela?

Moi aussi, quand je suis arrivé, j’avais des gens pour me « tenir la main », qui essayaient de me guider, qui me parlaient et qui me conseillaient. Je pense qu’ils ont aussi besoin de ça, ils sont jeunes. Ils ont tout l’avenir devant eux, et c’est aussi important qu’ils aient un grand-frère derrière eux pour les suppléer.

J’ai l’impression que vous êtes devenu le joueur que vous vouliez devenir. Êtes-vous devenu l’homme que vous vouliez devenir également?

On cherche toujours plus. Je suis un compétiteur. Je suis arrivé à un point où j’ai encore envie d’avoir plus, de gagner plus. On apprend tous les jours. Je suis l’homme que je voulais devenir, on va dire. Mais on apprend tous les jours, on essaie de s’améliorer tous les jours. On apprend aussi de la vie. Ma vie, je l’aime.

On connait le Presnel Kimpembe chambreur, déconneur, qui aime écouter de la musique à fond… Mais vous avez traversé des moments difficiles dans votre vie. Quel type d’homme êtes-vous?

Je suis déconneur. C’est une facette de ma vie que j’aime bien montrer. Après dans ma vie, je ne montre pas tout. Je suis quelqu’un qui a la joie de vivre, toujours de bonne humeur. Je pense que personne ne pourra me l’enlever. J’ai toujours été comme ça depuis petit et je pense que c’est aussi grâce à ça aussi que j’en suis là. Je profite de ma vie, je m’éclate. J’essaie de toujours rester sérieux quand il faut rester sérieux et de m’éclater quand il faut s’éclater. Je suis papa aujourd’hui, et je dois aussi montrer l’exemple. Je pense que ça fait partie de la vie et que ça m’a fait grandir. Ça m’a calmé un peu mais j’en garde toujours un peu sous le coude (sourire).

Ça vous arrive d’être en colère?

Ah oui, quand même! (Il pointe du doigt Yann Guerin, responsable presse du PSG) Yann, là, il peut te le dire! (sourire) C’est déjà arrivé! Comme tout le monde! C’est humain! Cela arrive de pouvoir s’énerver et de s’exprimer aussi. Je pense que c’est bien, en tant que sportifs, de pouvoir se dire les choses, de s’embrouiller sur le terrain ou dans les vestiaires, ce sont des choses qui arrivent. C’est totalement normal.

Vous arrivez encore à prendre le football comme un jeu?

Bien sûr, sinon je ne serais pas encore là aujourd’hui. Je pense que si tu te dis dans ta tête: “c’est que le taff, le taff, le taff, c’est que le métier, le métier, le métier”, au bout d’un moment, tu ne prendras plus de plaisir. Il faut donc rester toujours “focus” (concentrés), tout en aimant ce qu’on fait. C’est grâce à ça qu’on vient à l’entraînement et qu’on est contents, en tout cas pour ma part. Je viens à l’entraînement, je suis content, je profite de la vie. Il fait beau! On est des privilégiés! On a pas à se plaindre!

Quelle est la prochaine étape de votre carrière?

J’ai plein d’objectifs. On prend les choses pas à pas. Déjà, la prochaine étape, c’est vendredi, contre Lyon. La saison est encore longue, des objectifs y’en a plein, que ça soit au niveau collectif ou individuel. On va prendre les choses pas à pas, au jour le jour.

Quel match attendez-vous vendredi face à Lyon en finale de Coupe de la Ligue?

On s’attend à un match difficile face à une équipe de Lyon qui reste tout de même sur une victoire face à la Juventus. Donc ça ne va pas être facile car ils ont aussi beaucoup de talents à Lyon. On a l’habitude de jouer contre eux en championnat ou même en coupe. Donc on les connaît très bien. C’est une équipe très compétitive. Ca va être un beau match!

Est-ce une étape importante pour vous de décrocher une place de titulaire au sein de l’équipe de France?

Bien sûr! Cela fait un moment maintenant que je suis en équipe de France. Certes, je n’ai pas beaucoup joué mais ça me tient beaucoup à cœur. C’est un objectif primordial. Je vais faire le maximum pour pouvoir être un titulaire de cette équipe de France. On est une équipe jeune, qui a beaucoup de potentiel pour gagner beaucoup de titres. C’est un objectif qui est toujours dans un coin de ma tête. On va tout faire pour gagner l’Euro l’année prochaine.

Comment voyez-vous votre prochain adversaire en Ligue des champions, l’Atalanta Bergame?

“C’est une équipe qui n’a pas l’habitude d’être là (ndlr. première participation en phase finale de la Ligue des champions), mais ils n’ont pas fait une saison comme ça  par hasard. Cela reste, tout de même une grosse équipe, avec un pouvoir offensif très puissant. On le sait, on en est conscients. Après, ça va être un match engagé. J’espère un beau match. C’est une équipe qu’on ne va surtout pas sous-estimer.

Le fait que le quart de finale se joue sur un match sec, cela change quelque chose pour vous?

Non, ça ne change rien. Après, c’est sûr qu’il va falloir rentrer dedans directement parce qu’on n’aura pas de seconde chance. Il n’y aura pas d’excuses, zéro excuses. On est revenus à l’entrainement depuis le 22 juin. On a travaillé pour ça. On espère être tous prêts pour le match mais on n’aura pas d’excuses sur le plan physique. On travaille bien à l’entraînement. Tout se passe bien.

On a l’impression, d’un point de vue extérieur, que le groupe est sorti des deux matches face à Dortmund plus soudé. Est-ce vous sentez que quelque chose s’est passé dans les deux matchs?

Non, je pense que c’est ce qui est vu par les médias, on va dire. Le groupe a toujours été soudé, a toujours été bien. Avec les réseaux sociaux, on arrive à le montrer un peu plus, entre guillemets. On sait qu’on est un très bonne équipe et avant tout, une grande famille. Tout le monde s’apprécie, il n’y a pas de problèmes avec ça. C’est sûr que la Ligue des champions crée plus de soutien les uns envers les autres. C’est ce qu’on aime, et c’est ce qu’on recherche.

On a vu aussi cette scène à l’issue du match (ndlr. rassemblement entre supporters et joueurs devant le virage Auteuil)…

C’était un match à huis clos… avec les supporters avant notre arrivée dans notre stade, qui nous ont soutenus sur la route en arrivant, pendant le match, et après le match. Franchement, c’était quelque chose de beau. On ne demande que ça.

Vous montrez beaucoup de signes d’affections envers le Paris Saint-Germain… Votre prochain objectif ne serait pas de devenir capitaine?

Ce serait beau! Après le brassard, on ne dit pas non, bien évidemment! C’est une fierté pour moi de le porter, c’est quelque chose de grand! Après, on sait que le capitaine, c’est Thiago Silva pour l’instant et après, c’est Marquinhos. Après, si on me donne le brassard, je le prends volontiers. Mais je ne le revendique pas. (sourire) Porter le brassard de capitaine est un rêve pour tout titi du club.

Est-ce qu’un jour, quelqu’un de votre famille vous a dit: “Presnel, je suis fier de toi”?

Oui, bien sûr. Ma mère me le dit toujours, et ça vaut tout l’or du monde pour moi. Si ma mère est fière de moi, c’est le plus important. La famille, c’est les liens du sang, c’est les gènes. Ma famille, je leur dois tout! Si j’en suis là, c’est surtout grâce à eux. Quand t’es un peu plus jeune, il y a des moments où tu doutes un peu et tu te poses des questions. Si tu n’as pas la famille, c’est compliqué. J’ai la chance d’avoir ma famille au complet. 

Est-ce que Thiago Silva a été un élément important dans votre carrière?

Je l’ai très souvent dit: Thiago est un modèle pour moi. Étant plus jeune, et même aujourd’hui, c’est quelqu’un sur qui j’aime copier et que j’aime regarder jouer. Il m’a beaucoup appris et beaucoup parlé. Et surtout, il m’a apporté son expérience. Je l’ai toujours remercié pour ça. C’est quelqu’un que je n’oublierai jamais.

On dit que les jeunes joueurs apprennent beaucoup par ce type de joueurs-là… Est-ce que cela a été le cas pour vous avec lui?

“Avant d’être un footballeur, Thiago est un grand homme, un super mec. J’échange beaucoup avec lui, il me donne beaucoup de conseils, que ce soit sur ou en dehors du terrain. Je prends tout ce qui me donne et j’avance avec ça.

Un autre grand joueur a quitté le club: Edinson Cavani. Comment décririez-vous votre parcours avec lui?

Magique! C’est un mec que j’aime beaucoup! Il le sait, et le voir partir, ça me peine aussi, même s’il faut respecter son choix et celui du club. C’est un grand homme qui est vraiment dévoué pour le collectif. Tu vois que c’est un tueur, même à l’entraînement il a toujours cette envie de marque des buts. C’est une machine, tout simplement! Edi, c’est quelqu’un que tu regardes et que tu veux recopier, mais c’est tellement difficile! Il est tellement dévoué par ce qu’il fait, il est admirable! Il se bagarre beaucoup pour l’équipe!”

Comment le groupe a réagi face à la blessure de Kylian Mbappé?

Ça a été difficile. On est tous très peinés et très gênés pour lui… On sait que Kylian est un jeune joueur qui aime jouer. Ça nous peine pour lui. Mais le football, ça reste un sport de contact. Les blessures, c’est quelque chose qui arrive, on a l’habitude de ça. Et on est préparés à ça. On lui souhaite de revenir très vite parmi nous dans le groupe parce qu’on aura aussi besoin de lui.

Que pouvons-nous vous souhaiter sportivement?

Sportivement? Tout gagner! (rires) Bien sûr! On n’est jamais rassasiés!

Et dans votre vie d’homme?

Dans ma vie d’homme? Une belle vie, peinard, tranquille! Et de la santé, surtout ! Surtout avec ce qui vient de passer avec le Covid. C’est là que tu te rends compte que la santé, c’est la chose la plus importante!

https://rmcsport.bfmtv.com/football/kimpembe-porter-le-brassard-de-capitaine-est-un-reve-pour-tout-titi-du-psg-1955251.html

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