Deux buts contre le Werder lundi dernier (4-1) pour la reprise du Bayer Levekusen, et deux buts, samedi encore, face au Borussia Mönchengladbach (3-1). Alors que la Bundesliga, seul grand championnat à avoir recommencé, bénéficie d’une exposition inégalée depuis une dizaine de jours, Kai Havertz en a profité pour séduire un peu plus les observateurs européens. Et conforter, à 20 ans seulement, sa réputation de prodige du football allemand.

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Un phénomène de précocité

Car Havertz n’a pas attendu 2020 pour se faire un nom outre-Rhin. Né en juin 1999 à Aix-la-Chapelle, à la frontière avec la Belgique et les Pays-Bas, le milieu offensif a rejoint en 2010 le centre de formation du Bayer, à une heure de route. Et c’est là, depuis maintenant une décennie, qu’il ne cesse d’impressionner. Par son talent et sa précocité.

Quelques dates pour le prouver. Au-dessus du lot dans les équipes de jeunes, Havertz est devenu le 15 octobre 2016 le plus jeune joueur de l’histoire du club à faire ses débuts en Bundesliga, à 17 ans et 126 jours. Le 2 avril 2017, il a fait trembler les filets pour la première fois en équipe première, devenant là-encore le plus jeune buteur de l’histoire du club. Le 14 décembre 2019, il fait tomber un nouveau record pour devenir le plus jeune joueur, tous clubs confondus, à atteindre 100 matchs en Bundesliga. Ce qui fait qu’à même pas 21 ans, Kai Havertz a déjà 141 matchs pros avec Leverkusen dans les jambes, pour 42 buts et 30 passes.

« C’est une bénédiction absolue d’avoir un tel joueur, saluait son capitaine Lars Bender en début de saison. Quand il avait 17 ans, je n’avais jamais vu un joueur aussi mûr que Kai. Je ne sais pas comment j’aurais fait face à tout le battage médiatique quand j’avais son âge. J’ai tellement de respect pour ça… »

Efficacité et polyvalence

Régulièrement comparé à son modèle Mesut Özil, bien que plus solide physiquement (1,89m, 82 kilos), c’est surtout depuis la saison dernière que le jeune international (7 sélections depuis septembre 2018) est devenu beaucoup plus décisif. Après un exercice 2018-2019 à 20 buts et 7 passes, toutes compétitions confondues, Havertz en est à 14 buts et 8 passes en 2019-2020. Depuis le début de l’année civile, il est même impliqué sur 17 buts avec le Bayer Leverkusen.

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« Kai a 20 ans, mais c’est déjà sa quatrième saison en Bundesliga. Cela en dit long sur lui, expliquait son coach Peter Bosz en mars. Tout le monde en Allemagne le considère comme un enfant prodige. C’est un super garçon avec qui travailler. Il est très intelligent. Il joue également du piano. Nous avons vendu son copain Julian Brandt au Borussia Dortmund l’été dernier, et Havertz a été encore plus exposé. »

Et de dresser le portrait d’un garçon travailleur: « Il a dû digérer beaucoup de choses avant la trêve hivernale, poursuivait le technicien. Nous avons perdu le derby à Cologne et trois jours plus tard également à domicile face au Hertha. Soudain, tout le stade l’a sifflé. Il a été dévasté par cela. Il disait: ‘Pourquoi les gens me détestent?’ C’est là que vous vous rendez compte qu’il n’a que 20 ans et vous lui expliquez: ils ne te détestent pas, mais c’est comme ça que ça se passe. Pendant les vacances d’hiver, nous lui avons montré des images prouvant qu’il n’atteignait pas assez souvent les 16 mètres adverses. Maintenant, il le fait plus souvent. Son nombre de buts et de passes a grimpé en flèche. »

Bosz peut d’ailleurs s’appuyer sur la polyvalence de sa pépite. Le plus souvent aligné comme milieu offensif axial, le gaucher peut aussi jouer ailier droit et même… avant-centre, où il met à profit son gabarit et sa vitesse. C’est d’ailleurs à ce poste qu’il vient de signer deux doublés en deux rencontres.

Un transfert à neuf chiffres?

Autant de facteurs qui ont fait grimper, mois après mois, la cote de Kai Havertz. A deux ans de la fin de son contrat, il est aujourd’hui valorisé à 81 millions d’euros sur le site Transfermarkt, ce qui fait de lui le joueur allemand le plus cher du marché, devant Leroy Sané, Serge Gnabry, Marc-André Ter Stegen ou encore Timo Werner. Un tel montant est-il réaliste compte tenu de la crise actuelle? Pour son coach, Havertz est même sous-évalué: « Il ne pourra pas être retenu l’été prochain, disait-il il y a quelques semaines. Ce sera un transfert à plus de 100 millions. »

Peut-être une manière de faire monter les enchères, alors que le mercato estival approche. Car Havertz, c’est certain, en sera l’un des principaux acteurs. Après avoir ouvert la porte à un départ en avril dans une interview à Bild (« Je suis prêt à franchir le pas et j’aime relever des challenges »), l’intéressé en a remis une couche ce week-end, après le succès contre Gladbach. « Il est clair qu’il y a beaucoup de spéculations en ce moment à mon sujet, a-t-il soufflé. À la fin de la saison, nous trouverons une solution. Mais je suis très reconnaissant envers Leverkusen. Il y a encore des matchs à jouer cette saison et je veux me concentrer là-dessus. » Avant de s’envoler, donc.

Vers quelle destination? La presse britannique a évoqué ces derniers mois des intérêts de Manchester City, Manchester United, Chelsea, mais surtout Liverpool, où Jürgen Klopp apprécierait particulièrement le profil de son compatriote. En Espagne, le Real Madrid a aussi été cité comme destination potentielle. Mais bien sûr, comme tout talent allemand, c’est vers le Bayern Munich que Kai Havertz pourrait filer. Début avril, Sky Sport indiquait que l’ogre bavarois était prêt à faire un chèque à neuf chiffres, et ce même en recrutant en parallèle Leroy Sané. Une chose est sûre: l’élégant milieu offensif aura l’embarras du choix.

https://rmcsport.bfmtv.com/football/kai-havertz-le-prodige-allemand-qui-devrait-animer-le-mercato-1920437.html

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