On peut être premier de Série A, leader de son groupe en coupe d’Europe, faire partie depuis de nombreuses années du gotha sportif européen, et pourtant connaître une inquiétante position financière. C’est le cas de la Juventus de Turin.

Situation de tension financière 

Ses administrateurs viennent en effet d’annoncer que le club est « dans une situation de tension financière car elle ne dispose pas de fonds de roulement suffisant pour faire face à ses besoins financiers globaux au cours des douze prochains mois ».

Pourtant, en septembre dernier, Andrea Agnelli, le président de la Juve, avait annoncé en grande pompe une augmentation de 23,1% du chiffre d’affaires, à 621,5 millions d’euros. 200 millions d’euros étaient tirés des droits TV et 300 millions d’euros de recettes commerciales. L’arrivée du Portugais Cristiano Ronaldo, en 2018, avait en grande partie participé à cette envolée.

Mais alors que s’est-il passé pour être jugé aujourd’hui en « tension financière » ? D’après le compte-rendu, l’inflation de la dette serait responsable de cette situation. « La dette financière nette de l’émetteur, s’élevant à environ 574 millions d’euros au 30 septembre 2019, a enregistré une tendance à la hausse ces dernières années, avec une croissance significative à partir de 2016-2017. […] Elle a principalement été déterminée par l’absorption des liquidités utilisées pour faire face aux besoins financiers de la Société découlant des activités ordinaires et, en particulier, des décaissements liés aux campagnes de transfert et aux investissements dans d’autres immobilisations corporelles « .

Des dépenses importantes depuis quelques années 

La Juventus a beau avoir augmenté ses recettes d’exploitation, à travers son chiffre d’affaires, elle n’en a pas moins réduit ses dépenses de fonctionnement et ses investissements, à travers l’achat de joueurs notamment.

Depuis la saison 2016-2017, le club a dépensé 811,93 millions d’euros, dont 263,2 millions d’euros pour le seul mercato 2018. En face, les revenus n’ont pas augmenté dans les mêmes proportions. Pire, sa balance des transferts cumule un déficit de 178 millions d’euros sur les 4 dernières saisons.

Le fair-play financier valide

La solution apportée par les dirigeants passerait par l’usage des liquidités récupérées via l’augmentation de capital. En début de saison, on a effectivement appris que la Juventus avait obtenu un apport supplémentaire de ses actionnaires sur cinq ans d’une valeur totale de 300 millions d’euros. Sur cette somme, la moitié sera utilisée pour « couvrir les besoins financiers de ces douze prochains mois « .

Rappelons que cette technique est parfaitement acceptée par le fair-play financier. Dans son règlement, le code comptable européen précise en effet « qu’une dette, y compris pour monétiser des revenus futurs, pour financer les besoins de trésorerie, comme les salaires et les indemnités de transfert ou les déficits de trésorerie à court terme peut créer des problèmes et doit être gérée efficacement ».

Autrement dit, le fair-play financier condamne un club lorsqu’il dépense de l’argent qu’il n’a pas. Dans le cas de la Juventus, puisque ses dépenses sont supérieures à ses recettes, ses dirigeants ont augmenté son capital via un apport de crédits. Le club se retrouve alors avec un excédent de liquidités et peut dépenser, tant que la dette est « gérée efficacement ». On jugera oui ou non de la crédibilité d’une telle action.

https://rmcsport.bfmtv.com/football/juventus-les-raisons-d-une-situation-financiere-tendue-1815938.html

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