Il y a un an, vous étiez dans une situation délicate à Amiens, en train de lutter pour le maintien en Ligue 1. Vous voilà 12 mois plus tard, en Suisse, avec deux titres et un match contre l’AS Rome qui arrive…
Je me suis rendu compte que quand tu es en Ligue 1, que tu ne joues pas à Marseille, Lyon, Paris ou un gros club du championnat, pour passer un cap il vaut mieux partir dans un championnat moins médiatisé. Je découvre des choses incroyables en Suisse. Je n’avais jamais gagné de titre, je ne connaissais pas cette sensation. Maintenant, je vais découvrir la Coupe d’Europe. Je pense que j’ai fait le bon choix en signant à Berne.
Quel niveau avez-vous découvert en Suisse?
J’ai été très surpris. Je ne connaissais pas beaucoup le championnat mais sur certains matches, il peut même y avoir plus d’intensités qu’en Ligue 1. Le jeu est toujours porté vers l’avant. Tout le temps. On ne parle que de transitions offensives ou défensives. Même quand tu gagnes 1 ou 2-0, tu ne t’arrêtes pas. C’est vrai que tu joues dans certains stades un peu champêtres, mais à Berne, on a de grosses infrastructures. Notre pelouse est synthétique, c’est un surprenant au début. J’avais quelques douleurs aux mollets et aux cuisses, mais plus maintenant. Ça permet surtout au jeu d’être plus rapide.
Comment passe-t-on d’un joueur qui joue le maintien, à un joueur qui a la pression pour ne plus perdre un match?
Il y a le style de jeu qui change. Mais surtout l’ambiance autour de toi. A Amiens, j’avais du mal à dormir certains week-end parce qu’on perdait 3-0. A Berne, on gagne très souvent, donc on arrive à l’entraînement le lundi avec le sourire, on se sent bien. Sur le terrain, on a toujours la possession et ça change le rôle du latéral. On devient un joueur qui doit apporter plus offensivement.
Comment vous abordez cette rencontre face à Rome, qui parait largement favori?
Ils sont favoris, c’est une certitude. Mais on a des arguments à domicile. Cela fait plusieurs mois qu’on n’a pas perdu à domicile. Il y a le synthétique aussi qui peut nous aider un peu. On ne va pas jouer en victime, on va pratiquer notre jeu. C’est notre style d’être toujours porté vers l’avant, d’être très offensifs. Et on ne changera pas.
Quel est l’objectif du club dans cette Ligue Europa?
Passer la phase de poule au moins. On en a les moyens. L’AS Rome est au-dessus, mais on peut se battre avec Cluj et le CSKA Sofia pour aller chercher la qualification. C’est l’ambition.
Vous suivez toujours Amiens, votre club formateur, aujourd’hui en Ligue 2?
Oui bien entendu, c’est mon club de cœur. Même s’ils sont en Ligue 2, je regarde certains de mes potes jouer. C’est compliqué pour eux et je pense que ça va l’être toute la saison, mais ils sont en pleine transition. J’ai été déçu de voir le coach Elsner être licencié. J’ai adoré travaillé avec lui-même s’il ne me faisait pas jouer tous les week-end. C’est quelqu’un qui explique ses choix, qui ne te ment pas, qui te regarde droit dans les yeux.
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