Tous les ingrédients étaient réunis: des supporters turcs présents par milliers, un match à enjeu, une certaine « tradition » de la bronca, et bien sûr – surtout, même – un contexte géopolitique tendu, avec l’offensive de l’armée turque contre les Kurdes en Syrie, dénoncée par Emmanuel Macron. Et pourtant, ce qui était redouté depuis plusieurs jours ne s’est pas produit: ce lundi soir au Stade de France, avant le match entre les Bleus et la Turquie, la Marseillaise a été totalement respectée par les travées de l’enceinte dionysienne.
Alors que l’hymne turc avait été repris quelques secondes plus tôt par une partie du stade, dans un calme relatif, l’hymne français a retenti sans le moindre problème, avant de se conclure sous une salve d’applaudissements, notamment de la part de supporters turcs.
Les appels au calme ont visiblement fait leur effet
Lors du match aller le 8 juin dernier, à la Torku Arena de Konya, certains supporters turcs avaient sifflé la Marseillaise, ce qui avait particulièrement déplu à Emmanuel Macron. La FFF craignait donc un scénario similaire ce lundi, comme l’avait laissé entendre le président de l’instance, Noël Le Graët. Dans les colonnes du Parisien, le Breton avait évoqué sa stratégie: « La musique sera très forte pour couvrir les sifflets. Après, quoi faire de plus? Quitter la tribune? Le temps de la quitter et la Marseillaise sera finie… »
Dimanche, le sélectionneur turc Senol Günes avait lui aussi évoqué d’éventuelles « provocations dans les tribunes », mais avait appelé les fans au calme: « Je veux qu’ils applaudissent les deux équipes, et donc aussi l’équipe de France. Le foot, c’est la fraternité, le beau jeu, c’est un sport où tout le monde est rassemblé. J’espère que les supporters seront dans un esprit de fraternité. » Il faut croire qu’il a été entendu.
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