L’affaire est close et ne sera pas rejugée. Mais des éléments remontent encore concernant le respect des règles du fair-play financier observé par le PSG. En mars dernier, le club de la capitale a été blanchi par le Tribunal arbitral du sport concernant la période 2015-2017, incluant les arrivées de Neymar et Kylian Mbappé.
La procédure, durant laquelle l’Instance de contrôle des clubs de l’UEFA (ICFC) avait rendu une décision déjà positive pour le club en juin 2018, avait rebondi quelques mois plus tôt, avec une demande d’approfondissement du dossier de la part de la chambre de jugement. Le PSG avait alors déposé un recours devant le TAS.
D’après le New York Times, qui s’est procuré des documents internes à l’UEFA concernant l’enquête, le champion de France aurait bénéficié d’une clémence suspecte de la part de l’enquêteur en charge du dossier, Yves Leterme, ancien Premier Ministre belge devenu directeur du contrôle financier des clubs auprès de l’UEFA. Président de l’instance du fair-play financier de l’instance depuis 2012, José Narciso da Cunha Rodrigues n’aurait pas abouti du tout aux mêmes conclusions qu’Yves Leterme, soulignant les limites voire erreurs du rapport produit à propos de la situation parisienne.
Une rivalité d’hommes sur le dossier
Le Portugais a reçu le rapport sur son bureau en juin dernier, d’après le journal américain, et il aurait abouti à une conclusion: selon lui, le document produit par Yves Leterme aurait favorisé le PSG, pour aboutir à son blanchiment dans l’affaire. Mais en plus, l’UEFA elle-même aurait sabordé son enquête pour éviter que le club français soit sévèrement puni, notamment par une interdiction de participer à la Ligue des champions.
Il y a un an, le même New York Times dévoilait déjà des tensions entre José Narciso da Cunha Rodrigues et Yves Leterme sur ce dossier. D’où un réexamen du dossier parisien par la chambre de justice.
Jurisprudence favorable à Manchester City?
Comme le souligne le quotidien américain, ce traitement supposé favorable du PSG pourrait à terme remettre en cause le principe même du fair-play financier. A commencer par le cas Manchester City, toujours dans le viseur de l’UEFA et menacé d’exclusion des compétitions européennes. Comme dans le cas du PSG, il est question de contrats de sponsoring surévalués pour les Cityzens, déjà avertis en 2014, qui leur auraient permis de contourner les règles.
Exactement ce que reprocherait José Narciso da Cunha Rodrigues au PSG et qui n’apparaîtrait pas dans le rapport rendu par Yves Leterme. Dans les chiffres écrits par l’ancien Premier Ministre belge, les pertes du club de Ligue 1 – en grande partie explicables par d’importants transferts de joueurs comme Neymar – auraient été sous-évaluées. Un proche du comité d’évaluation aurait lui aussi jugé ces conclusions comme étant des « raisonnements absurdes », quand le Portugais aurait écrit qu’il s’agissait là d’un « grand avantage » accordé à Paris.
Pas de recours possible
Depuis, le PSG a passé de nouveaux accords de sponsoring – tous revus à la hausse – lui assurant davantage de revenus et une balance moins déficitaire. Quel recours alors? Aucun. Car le club a vu son cas passer par toutes les juridictions possibles, en dernier lieu le TAS, ultime entité autorisée à trancher. D’autant que l’UEFA aurait finalement décidé de laisser tomber, plaidant une erreur procédurale dans la décision rendue par Yves Leterme et rappelant son « entière confiance » dans le travail de ce dernier et celui de Cunha Rodrigues. Tout en admettant de possibles « divergences de points de vue » au sein de l’instance.
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