C’est un grand jour, ou du moins une date symbolique, même si lui assure le contraire. « Il n’y aura rien à fêter puisque je ne me suis jamais considéré comme suspendu », glissait-il la semaine passée, dans une interview à L’Equipe. Toujours est-il que ce lundi soir, à minuit, Michel Platini pourra revenir dans le « game ». Ecarté de toute fonction officielle pour quatre ans (et même huit dans un premier temps) en octobre 2015 par le comité d’éthique de la Fifa, en raison d’un paiement de deux millions de francs suisses (1,8 million d’euros) de la part de Sepp Blatter, ancien boss du foot mondial, l’ex-numéro 10 va avoir la possibilité, dès cette semaine, de prétendre à un nouveau rôle dans le milieu du ballon rond.

Il en a visiblement l’intention. Ces derniers temps, « Platoche » a multiplié les interventions médiatiques, répétant plus ou moins clairement son envie de sortir de sa retraite forcée, à 64 ans désormais. « Je reviendrai, lâchait-il ainsi dans un entretien à la RTS début septembre. Je ne sais pas où, je ne sais pas comment. Mais je ne peux pas rester sur une suspension, même si c’est une suspension faite par des abrutis… » Les options qui s’offrent aujourd’hui au natif de Joeuf sont nombreuses. Et souvent complexes.

La présidence de la Fifa

Reprendre là où tout s’est arrêté. La présidence de la Fifa, c’est évidemment la première idée qui vient à l’esprit. C’est quand il a brigué la plus haute fonction en 2015, que l’ancien président de l’UEFA (2007-2015) a vu les problèmes arriver. Un hasard? Pas pour lui. « J’ai été victime d’une forme de complot, tout à fait, entre les gens de la Fifa et les gens du ministère public suisse », expliquait-il encore à la RTS.

Platini a surtout vu son ancien numéro 2 à Nyon, Gianni Infantino, sortir très opportunément de l’ombre durant cette période pour s’asseoir sur le trône. Ce qui pourrait le rendre revanchard… Mais sur ce point-là, l’intéressé est flou. Capable de dire « la revanche est persuasive, mais on n’est pas épanoui dans la revanche », dans un entretien au Monde, l’ancienne vedette des Bleus a entrouvert la porte dans les colonnes de L’Equipe: « Je me retrouve dans la même situation qu’avant, quand je ne savais pas si je voulais ou pas me présenter à la présidence de la Fifa, a-t-il glissé. Un jour j’avais envie, le lendemain pas envie… »

Plusieurs problèmes se posent toutefois. Le premier, c’est celui du calendrier. Infantino vient tout juste d’être réélu, et la prochaine élection n’aura lieu… qu’en 2023. Une éternité. L’autre, c’est celui de sa réputation. Même s’il a été blanchi par la justice suisse dans « l’affaire Blatter », Platini peut aujourd’hui souffrir d’une image sulfureuse dans les arcanes du foot mondial. Il lui faudra donc laver son image. C’est peut-être pour cela qu’il sortira début novembre un livre sur sa carrière politique, dans lequel il défendra – on imagine – son action.

La présidence de l’UEFA

C’est une fonction qu’il connaît suffisamment pour l’avoir exercée pendant huit ans, et qui demeure très prestigieuse et influente, notamment dans l’organisation des coupes d’Europe. C’est aussi un poste qui semble accessible pour lui. Mais a priori, Michel Platini ne voudra pas remettre le couvert, après avoir dû présenter sa démission il y a quelques années. « De ma femme, j’ai appris ce principe: on ne revient pas en arrière, on ne vit pas deux fois la même histoire d’amour, observait-il dans L’Equipe. Alors, oui, ça ferme des portes, notamment celles de l’UEFA. »

Platini et Ronaldo, en 2014 Icon – Platini et Ronaldo, en 2014

La présidence de la FFF

Platoche en président de la Fédération française? C’est une petite musique que l’on a régulièrement entendu ces derniers mois. « Des copains me conseillent d’y aller, d’autres me disent: ‘C’est quoi l’intérêt d’être président de la FFF quand on a été président de l’UEFA?’ Mais même cette échéance-là me paraît lointaine. Je n’y ai pas encore vraiment pensé », assure-t-il. A vrai dire, l’élection n’est pas si lointaine, puisqu’elle aura lieu en décembre 2020, soit dans un peu plus d’un an.

Il n’est pas un secret que les relations entre Michel Platini et Noël Le Graët, l’actuel président de la FFF, sont froides, voire glaciales. En plein scandale, le premier avait reproché au second son manque de soutien, et le second s’en était vexé. A l’heure actuelle, on ne sait pas si le Breton briguera un nouveau mandat l’an prochain. S’il le fait, il sera sans doute difficile à déloger, après un Mondial remporté. S’il n’y va pas, Le Graët a déjà adoubé deux éventuels successeurs: Jean-Michel Aulas et Didier Deschamps, qui eux aussi pèsent énormément dans le foot hexagonal. Platini s’est lui écarté des affaires nationales depuis un moment, même s’il compte encore de nombreux soutiens, à l’image de l’ancien sélectionneur Raymond Domenech, qui y est allé de son petit tweet ce lundi matin, ou du fidèle et éternel Jacques Vendroux.

Comme pour les autres fonctions, s’il veut rassurer et convaincre, l’ancien Vert devra toutefois en finir avec les affaires judiciaires. En juin dernier, il a été placé en garde à vue à Nanterre dans le cadre d’une enquête ouverte par le Parquet national financier pour « corruption privée » et « trafic d’influence » concernant l’attribution de la Coupe du monde 2022 au Qatar. Si là encore, Platini crie son innocence, le dossier n’est pas bouclé.

Les autres options : Juventus, FIFPro, médias…

« J’ai reçu beaucoup de propositions, des appels du pied, pour être consultant, pour faire l’Euro, la Coupe du monde… », a expliqué Platini au Monde. Et en effet, il devrait avoir plusieurs autres options sous le coude, s’il ne part pas en quête d’un des postes précédemment cités. En plus de son livre, Platoche a dit avoir fait un film sur la Ligue des champions et un autre sur l’Euro, et aurait été approché par plusieurs chaines de télévision pour offrir son expertise.

Une autre piste pourrait le mener vers l’un de ses anciens clubs. Si non nom a été cité plusieurs fois ces derniers jours dans les débats concernant l’AS Saint-Etienne, Platini se serait surtout vu proposer un poste auprès de la direction de la Juventus, selon Le Parisien. L’homme aux 41 buts en équipe de France pourrait aussi s’intéresser à d’autres organes footballistique, à l’image de la FIFPro, le syndicat international des joueurs pros, à qui il avait écrit une lettre en mars dernier. Mais cela suffirait-il à satisfaire son appétit?

https://rmcsport.bfmtv.com/football/et-maintenant-quel-avenir-pour-michel-platini-apres-la-fin-de-sa-suspension-1782303.html

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