« Je veux devenir le patron des Bleus. » Paul Pogba ne s’est jamais caché. Il est ambitieux et il le revendique. Et avant de devenir le patron affirmé des Bleus Paul Pogba, a endossé un costume qui lui va à merveille: celui du grand frère.
Samedi, après le but sur penalty d’Antoine Griezmann marqué face à l’Australie (2-1), c’est le milieu de terrain de Manchester United qui réunit tout le monde en cercle et lâche: ‘Allez, maintenant on se lâche. On y est. On est à la Coupe du monde, on se lâche.’ Après le match, l’ancien joueur de la Juventus remplit toutes les obligations médiatiques avec le sourire et avec une grande sincérité: « On doit faire mieux. On doit élever notre niveau de jeu. Ce n’est pas assez. »
« Le plus important, c’est la France et la victoire »
Et quand on lui demande si sa bonne prestation est une réponse aux critiques, Pogba fait preuve de maturité dans ses propos: « Le plus important, ce n’est pas Pogba. Le plus important ce n’est pas la critique. Elle existe, elle est dure avec moi. Le plus important, c’est la France et la victoire. »
Mino Raiola, l’agent du joueur, qui s’est confié à RMC Sport, est plus dur: « C’est un joueur admirable. La France doit être fière de l’avoir. Et ne pas toujours le critiquer. C’est facile de critiquer. Les Français aiment critiquer leurs héros. Pas seulement Paul. Il y a beaucoup d’envie, de jalousie. Tout le monde veut le (Paul Pogba) critiquer. C’est un garçon qui reste toujours positif, qui travaille dur. Il n’a rien à prouver. Il doit faire de son mieux, aider son équipe. Il doit faire ce que l’entraîneur veut. Sur le terrain, mais aussi en dehors, parce que c’est un ambassadeur parfait. »
Il conseille les nouveaux-venus chez les Bleus
Un joueur qui fait quand même preuve de plus de calme et de recul, comme le confie un membre de l’encadrement des Bleus: « Paul est toujours aussi souriant, il chambre mais il semble plus serein. On oublie trop souvent qu’il n’a que 25 ans. Qu’il a été acheté 108 millions d’euros. Quand il n’est pas bon, on le critique, mais on oublie aussi une chose: son rôle dans le vestiaire. C’est un très bon relais entre les jeunes et les anciens. »
Pogba prend le rôle d’intermédiaire entre les joueurs, de leader, de plus en plus à cœur. Il n’hésite pas à conseiller les nouveaux chez les Bleus comme Lucas Hernandez ou Presnel Kimpembe. Quand Antoine Griezmann était en difficulté et supportait de moins en moins la pression liée aux rumeurs sur son transfert, il a pu trouver par exemple l’oreille attentive de son ami. Dans le match contre l’Australie, Pogba n’a pas hésité à remobiliser ses coéquipiers. Quand Ousmane Dembélé s’étonne de ne pas voir arriver un ballon, le Mancunien lui lâche: ‘Continue Ousmane, ça va passer, c’est rien.’
Une vraie relation de confiance s’est installée avec Deschamps
Un de ses coéquipiers confie: « Il est là pour les autres, il sait nous écouter et surtout, il arrive toujours à avoir le bon mot pour faire plaisir ou sourire. Il a une place très importante. Et parfois, il aime bien nous montrer qu’il aime capter les critiques en mode protecteur (rires), du style ‘au moins, ils parlent pas de vous’. »
Didier Deschamps a créé une vraie relation de confiance avec lui. Les deux hommes échangent souvent, et Paul Pogba sait qu’il dispose de la confiance absolue de son sélectionneur. Contre le Pérou, celui qu’on surnomme « La Pioche » sera encore une fois attendu. Mais comme le dit un de ses proches: « Il est prêt à tout maintenant. Il sait que chaque match peut changer le regard des gens sur lui. »
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