A moins qu’il ne se blesse, ou que Thomas Tuchel ne sorte un Matador de son chapeau, Mauro Icardi devrait être titulaire à Dortmund, le 18 février en huitième de finale aller de Ligue des champions (en exclusivité sur RMC Sport 1). A l’image de Keylor Navas dans les buts, l’avant-centre argentin, prêté par l’Inter depuis l’été dernier, devra aider le PSG à franchir – enfin – un cap sur la scène européenne, et prouver ainsi qu’il est l’élément qui manquait au club de la capitale. Mais avant ce choc, plongeons-nous quelques années en arrière, à une époque où Icardi était un joueur… du centre de formation du Barça.

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Des Canaries à la Catalogne, en snobant Manchester City

Retour au printemps 2002. Depuis plusieurs mois, l’Argentine traverse une grave crise économique, et voit son taux de chômage grimper en flèche. A Rosario, la famille de Juan Carlos Icardi est directement impactée. Boucher de métier, l’homme se retrouve sans emploi, et fait comme beaucoup le choix de l’exil. Profitant d’un passeport italien, Juan Carlos s’envole pour Vecindario, dans les Iles Canaries, et emmène avec lui sa femme, Analia, sa fille, Ivana, et ses deux fils, Guido, et Mauro, alors âgé de neuf ans.

C’est là, dans les îles espagnoles au large du Maroc, que le futur attaquant du PSG se fait remarquer. Et pas qu’un peu. « A l’UD Vecindario, il mettait plus de 100 buts par saison, racontait en 2017 à El Espanol son ancien coach Suso Hernandez. Je l’ai déjà vu en mettre sept d’un coup lors d’un match contre Las Palmas, qui était le club référence ici… » A 13 ans, le petit Mauro – plutôt grand, en fait – note ses buts dans un carnet, et voit son nom apparaître dans ceux de tous les scouts d’Europe. Las Palmas l’approche, ainsi que La Corogne, l’Atlético, Valence, Séville, Arsenal ou Liverpool. Manchester City propose même de prendre en charge toute la petite famille dans le nord de l’Angleterre, et de trouver un nouvel emploi à Juan Carlos. Mais Icardi n’a qu’un seul club en tête: le Barça.

Talentueux, mais pas toujours sérieux

En 2008, à 15 ans, Mauro signe donc un contrat avec le club catalan, et un autre avec Adidas. Il est alors, dit-on, le deuxième jeune le mieux payé, même si les salaires du centre de formation n’ont rien à voir avec ceux des stars de l’équipe A. Malheureusement, les premiers mois à la Masia, la pépinière blaugrana, ne sont pas conformes à son statut. « Les débuts ont été difficiles, j’ai très peu joué, reconnait l’intéressé en 2009 dans un entretien à El Grafico. Et ce n’est qu’au mois de janvier que j’ai commencé à traîner avec mes camarades… » Ce qui ne l’empêche pas de mettre 19 buts avec les U17 pour sa première saison.

A cette époque, Icardi fait la connaissance d’un autre enfant de Rosario: un certain Lionel Messi. « Un jour, je me suis mis à l’entrée du parking et j’ai attendu qu’il passe en voiture, confie le jeune attaquant. J’ai tapé à sa vitre et je lui ai dit: ‘Je suis l’Argentin qui joue ici.' » Le lendemain, Messi le fait monter dans son véhicule pour aller manger. « Depuis ce jour, nous avons une bonne relation, dit Icardi en 2009. Une fois, il m’a même emmené déjeuner avec tous ses équipiers. » La suite sera plus compliquée…

En dehors des terrains, Icardi se fait remarquer par quelques écarts de comportement. L’Argentin refuse d’apprendre le Catalan, n’est pas ce qu’on appelle un élève modèle, il s’entend mal avec certains partenaires, et s’amuse à impressionner les autres avec un gigantesque iguane dont il a fait l’acquisition. « Le Barça a été une étape importante de ma carrière, mais quand on est si jeune, on a l’impression d’être un peu dans une prison. Là-bas, tu es constamment surveillé. Tu dois bien jouer, marquer des buts, mais tu dois aussi avoir un comportement irréprochable et des bonnes notes à l’école, expliquera-t-il à Italia 1 en 2016. C’est une vie de petit soldat. Ils doivent gérer 70-80 joueurs qui n’acceptent pas tous les règles imposées. J’en faisais partie… » « On a parfois dû parler sérieusement de son attitude, confirmait récemment Sergi Barjuan, un ancien formateur de la Masia, dans les colonnes de L’Equipe. Il profitait des moments où on ne le surveillait pas pour faire des bêtises. »

Une histoire de profil

Et le problème, c’est qu’Icardi ne se fait pas pardonner sur le terrain. Certes, il met encore 17 lors de sa deuxième saison avec les U19, où il évolue avec Sergi Roberto ou Rafinha Alcantara, mais il n’est pas toujours titulaire, son profil de pur buteur – efficace mais statique, et pas forcément à l’aise dans le petit jeu – commençant à interroger. « C’était un joueur du style d’Ibrahimovic et Barcelone avait besoin d’attaquants différents, observait Suso Hernandez. Il était aussi en pleine adolescence, il commençait à être connu… Je ne sais pas s’il a bien digéré tout cela. Je ne sais pas si le Barça était le club adapté pour lui à cette époque. »

Ou l’inverse. « Mauro était confronté à une vraie problématique: le pur numéro neuf n’était plus un joueur important pour le Barça, analysait en 2018 auprès d’ESPN son ancien agent Abian Morano Santana. Messi était arrivé en équipe première, et Guardiola était aux manettes. Ils ont fait évoluer le poste d’avant-centre. Il n’y avait pas de place pour Mauro. Regardez Villa, Zlatan et même Henry: ils ont tous dû jouer ailleurs. […] Même chez les jeunes, Oscar Garcia a commencé à jouer avec un faux neuf. J’ai pris la décision de dire à Mauro: tu dois quitter Barcelone. »

Ecoutant son conseiller, et considérant son avenir bouché au Barça, Icardi demande donc au cours de sa troisième saison au club catalan de le laisser partir. Sans surprise, personne ne le retient. En janvier 2011, l’Argentin file en prêt à la Sampdoria juste avant ses 18 ans. En Italie, son style est cette fois apprécié, et l’été suivant la Samp lève l’option d’achat pour 400.000 euros. Deux ans plus tard, l’Inter mettra 13 millions sur la table pour s’attacher ses services.

https://rmcsport.bfmtv.com/football/dortmund-psg-pourquoi-le-jeune-icardi-n-a-pas-perce-au-barca-1855674.html

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