Cedella Marley, en quoi consiste votre rôle d’ambassadrice au sein de la sélection de Jamaïque ?

Je suis leur ange gardien. Je leur donne tout ce dont elles ont besoin depuis 2014. A l’époque, j’ai discuté avec Captain Horace Burrell, le président de la Fédération, pour tenir ce rôle. Et ma première mission a été de gérer les seniors et les soutenir financièrement, en m’occupant des besoins importants de l’équipe. Grâce à la Fondation Bob Marley, j’ai pu avoir les fonds nécessaires pour assurer les arrières de la sélection au fil des années.

Comment vous est venue l’envie d’aider la sélection féminine de Jamaïque ?

Il y avait surtout un besoin. La Fédération n’avait pas assez d’argent pour financer la sélection. Après avoir rencontré les joueuses, j’ai évalué la situation et on était tous d’accord : cela ferait une différence si ces filles pouvaient bénéficier de meilleures ressources.

Votre passion pour le football, spécifiquement le football féminin, depuis quand l’avez-vous ?

Nous regardions souvent le football quand j’étais jeune, papa (Bob Marley, ndlr) y jouait et mon frère Ziggy en faisait au lycée. C’est quelque chose qui m’est très familier, c’est comme la musique vous savez. J’aime voir les autres vivre leur passion de manière positive. Ces jeunes « Reggae Girlz » ont un talent pour le football et doivent avoir le droit de poursuivre ça sans qu’on leur dise que c’est réservé aux hommes. Je pense qu’on est en train de changer cet état d’esprit, petit à petit.

Votre frère Ziggy a fait l’hymne officiel pour la sélection masculine lors de la Coupe du monde 1998 et vous avez demandé à vos deux frères de faire celui de cette édition…

Oui, Stephen et Damian ont fait un hymne pour cette Coupe du monde. Vous savez, c’est vraiment un « voyage d’amour ». Ma famille a toujours été soudée pour aider et soutenir cette campagne donc je les implique le plus possible dans cette aventure.

C’est important pour vous de mêler ces deux passions ?

Mon père a toujours pensé que « si tu es un bon musicien, tu peux être un bon footballeur ». Il était bon joueur, mais je pense qu’il aurait été plus souvent sur le banc que sur le terrain (rires). Dans tous les cas, il aurait toujours aidé et c’est ce que nous faisons pour que ces filles puissent vivre cette Coupe du monde. Quand je les vois des tribunes, je suis fière. Personne n’aurait imaginé que nous serions là, et pourtant, nous nous battons. Perdre 3-0 face au Brésil, 5-0 contre l’Italie, aussi fou que ça puisse paraître, c’est un honneur pour nous. Les filles font de leur mieux.

C’est la première Coupe du monde de la Jamaïque. Quel était votre but avant de commencer la compétition ?

La sélection féminine a été abandonnée par la fédération en 2008 et elle l’a réintégrée en 2014. Les joueuses n’avaient aucune aide financière. Pour tout vous dire, elles n’ont même pas joué 25 matchs ces cinq dernières années et elles se retrouvent en Coupe du monde. Le fait d’être là est déjà une incroyable réussite.  

Que pensez-vous du développement du football féminin en Jamaïque ces dernières années ?

Je pense qu’on commence doucement à voir une évolution au niveau du gouvernement et de la Fédération. J’aimerais qu’ils bougent les choses plus rapidement mais je suppose qu’il faut laisser le temps. On va continuer à soutenir les filles financièrement, mentalement et émotionnellement. L’avenir sera radieux.

Quel serait votre objectif rêvé pour cette sélection ?

Le prochain objectif sont les Jeux panaméricains en août et on espère les Jeux olympiques. Mon rêve serait de revenir à la prochaine Coupe du monde, j’ai entendu que cela pourrait être en Australie. Et bien, nous serons de retour.

https://rmcsport.bfmtv.com/football/coupe-du-monde-la-fille-de-bob-marley-explique-son-role-avec-l-equipe-de-jamaique-1715052.html

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