Le ciel était bleu ce vendredi à Montevideo. Sans nuage. Bleu comme le maillot de la Celeste. Les pétards et les feux d’artifice éclataient déjà quelques minutes avant que la retransmission de France-Uruguay, quart de finale de la Coupe du monde, ne commence. Les gamins des quartiers défavorisés de la capitale étaient venus se mêler aux habitants du centre sous l’écran géant de la Intendencia. Les drapeaux sont sur les épaules, sur les visages. Les milliers de personnes présents sur cette place de la mairie chantent déjà leur amour pour la Celeste. Le frisson d’un pays qui s’arrête de vivre en deux occasions seulement: le jour des élections et celui des matches de la sélection en Coupe du monde.

Malheureusement, l’Uruguay vibrera peu lors de ce quart de finale. Pendant l’hymne, sur la tête repoussée par Hugo Lloris et lorsque l’écran géant montre un défenseur uruguayen déjà en train de pleurer une demi-finale qui lui échappe. Et c’est à peu près tout.

A la pause, malgré le but marqué par les Bleus, Alicia, masque vénitien façon Celeste sur le visage, se montrait très confiante: « C’est difficile, les Français jouent vite mais je crois que ce but de la France aide les Uruguayens car il va les rendre plus furieux. Je sens que l’Uruguay va l’emporter 2-1. » Rien de tout ça n’arrivera.

Plusieurs fois, le « Soy Celeste » vibre sous le ciel toujours bleu clair de Montevideo mais jamais le public posé sur le bitume ne se lèvera pour hurler sa joie. Les têtes se baissent une deuxième fois sur la toile de Muslera. Les drapeaux qui étaient sur le dos finissent dans la bouche, maxillaires crispés sur le morceau d’étoffe.

« Bravo à la France, merci à l’Uruguay »

Les sanglots éclatent sur les visages de jeunes uruguayennes qui se blottissent contre des épaules amies. L’Uruguay est éliminé. Fatima va craquer: « Bravo à la France. Oui je crois que je vais pleurer je ressens beaucoup de tristesse. »  Le public applaudit ses héros: « Merci l’Uruguay , ils ont été géniaux clame Nibia. Ils ont montré des valeurs, de la force, ils avaient un pays avec eux. Merci pour toujours. »

Les chants et la danse succèdent rapidement à la détresse. Fierté, honneur, des mots qui reviennent souvent dans les bouches. Quart de finale pour l’équipe de ce petit pays coincé entre l’Argentine et le Brésil, c’est fort pour le public. Quelques centaines de spectateurs jouent les prolongations, drapeau à la main, en descendant l’avenue du 18 juillet et terminent sous la statue du général Artigas sur la place de l’Indépendance. La défaite du Brésil face aux Belges apportera un petit bonus. Le ciel était déjà noir. https://rmcsport.bfmtv.com/football/coupe-du-monde-apres-la-sortie-de-l-uruguay-montevideo-entre-tristesse-et-fierte-1485199.html

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