Le terrain est encore gelé. Le jour ne se lève que dans une heure et demie. Pourtant, les joueurs de l’US Villejuif football, dans le Val de Marne, sortent du vestiaire. Il est 6h45 et cette équipe de R2 (7e division) doit préparer son match de Coupe de France prévu ce dimanche contre Sénart-Moissy (R1). Certains ont encore de petits yeux. « Evidemment, ça pique, sourit Franck. Mais bon, on aime le foot. »

Réveil à 3h du matin

« Echauffez-vous bien, soyez patient. Il est 7h du matin, vous n’avez pas l’habitude, moi non plus », encourage le coach Fabien Hély en début de séance. Il s’est levé à…3h. « J’habite à deux heures d’ici, sourit-t-il. Je n’ai pas l’habitude de ça… Ça va faire une grosse journée. » Mais pas le choix: avec le couvre-feu à 18h, impossible de s’entraîner en soirée.

Sur le terrain, ils sont une vingtaine de motivés, à courir dans le froid. « On se sent professionnels, on se lève pour jouer au foot! », se réjouit Vincent.

S’ils peuvent de nouveau pratiquer leur passion, les joueurs amateurs doivent toujours respecter un protocole, qui prévoit « l’exclusion des contacts entre les pratiquants. » Au programme: quelques exercices de conservation, finition, travail physique…

Certains ne peuvent pas terminer la séance: « il faut bien que quelqu’un emmène les petits à l’école » sourit un joueur parti récupérer les clefs du vestiaire.

« Certains n’avaient pas les yeux en face des trous »

A 8h30, fin de l’entraînement. Vincent apprécie: « Le sport le matin c’est toujours agréable, après on passe une bonne journée », explique celui qui commence les cours à 10h, en visio.

« Fatigué mais content d’être là le matin, se motive Franck. D’habitude je commence à 9h, je me lève à 8h tranquillement. Aujourd’hui c’est une situation exceptionnelle, on s’est levé un peu plus tôt, à 5h45. »

« Au départ certains n’avaient pas trop les yeux en face des trous, mais au final c’était plutôt bien », affirme le coach. « Il faut s’adapter: on joue, on ne joue plus, confinement, etc… Et il faut faire très attention à l’échauffement, le corps n’est pas habitué. » Il file rapidement, déjà en retard pour le travail: « j’ai prévenu mon employeur que je ne serai pas à l’heure. Je vais faire un grand sourire en arrivant! »

Le stress des tests

A Lamballe (R1), dans les Côtes d’Armor, l’équipe s’entraîne un peu plus tôt, à 6h30. « C’est un peu dur au niveau du cardio de reprendre d’un seul coup, pour un match de compétition, lâche Mathias, étudiant. Mais c’est important de se retrouver socialement alors que les écoles sont fermées. »

Tous sont heureux à l’idée de retrouver la compétition mais avant, il faudra passer l’épreuve des tests: un test PCR deux à trois jours avant le match et un test antigénique le jour de la rencontre. « S’il faut, je me fais tester tous les jours pour pouvoir rejouer », affirme Kylian.

Le coach, Nicolas Laspalles, reste de son côté un peu tendu par le contexte: « C’est lourd, c’est beaucoup de contraintes, beaucoup d’organisation, mais le plus important c’est que les joueurs arrivent le jour J en forme et avec deux tests négatifs. »

D’autres équipes n’ont pas souhaité prendre le risque de jouer avec une fenêtre de préparation réduite et ces conditions sanitaires: à ce jour, sept clubs ont déclaré forfait.

https://rmcsport.bfmtv.com/football/coupe-de-france-la-difficile-preparation-des-clubs-amateurs-en-pleine-crise-sanitaire-2031771.html

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